La nature des personnages et le ton du film ne sont pas sans familiarité avec les premières comédies de Philippe de Broca. On ne s'en étonne pas puisque Jean-Paul Rappeneau et Daniel Boulanger ont collaboré souvent avec le réalisateur de "L'homme de Rio". Les personnages, ébauchés selon un caratère fantaisiste précis, évoluent dans un univers de douce folie. Philippe Noiret, époux bonhomme et placide, et Catherine Deneuve, sa jeune femme qui s'ennuie loin de la ville, se disputent amoureusement dans un propriété ruinée entre un beau-père parvenu et une belle-mère irrascible. C'est le temps de l'Occupation et le Débarquement vient rompre une routine et un ronronnement bucoliques. La vie de château est mise sans dessus-dessous et se dissout dans une confusion cocasse et mouvementée. Sans jamais appuyer les effets, Rappeneau construit avec habileté et beaucoup d'esprit une comédie dynamique, tout en gardant, malgré les incidents qui s'accumulent, un ton serein (par opposition à l'hystérie du vaudeville) et surtout en conservant intacte la nature des personnages, lesquels sont tout à la fois pittoresques, parodiques et attachants. L'interprétation, au diapason, est drôle, légère, toujours juste.
Un film fin et enjoué. La photo noir et blanc brille comme une perle fine . Malgré le temps qui passe, le scénario reste toujours divertissant. Catherine Deneuve rayonne et son entourage masculin s'en donne à cœur joie pour gagner sa flamme. Jean-Paul Rappeneau excelle pour son premier film. Il s'agit d'un petit chef d'œuvre qui réveille la nostalgie d'acteurs emblématiques : Catherine Deneuve, Philippe Noiret et Henri Garcin...Même si une page se tourne au gré des générations, "La vie de Château" figure encore et toujours dans la liste des incontournables.
Ô, chère Catherine, comme tu étais jolie et captivante quand tu avais 20 ans! Mais le film tout entier vaut le visionnage, car il surprend, et l’intérêt va crescendo. Ça démarre comme une aimable comédie de château, assez pépère, presque du théâtre filmé (mais bien filmé), puis la grande histoire s'invite à la table, et vraiment la fin étonne par son faste et les moyens mis en œuvre. Bref, un très bon film.
C'est une comédie un peu loufoque avec Deneuve et Noiret en couple de chatelains. Il y a aussi H. Garcin, en amant romantique, le résistant. J'ai trouvé ce film plutôt moyen.
Première mise en scène de Jean-Paul Rappeneau et première réussite. Philippe Noiret, Henri Garcin, Carlos Thompson et Pierre Brasseur sont les hommes qui gravitent autour de la jeune et pétulante Catherine Deneuve (22 ans à l’époque) dans cette comédie relevée, drôle et bigrement rythmée située dans un contexte historique sombre à l’aube d’un tournent majeur. A noter également la présence haute en couleurs dans cette « Vie de Château » de Mary Marquet en matriarche aux verbes cinglants.
Une veine de comédie à la française, qui pour le coup souffre un peu des affres du temps, et peut-être aussi de la réalisation d'un Jean-Paul Rappeneau encore novice derrière la caméra, et qui fera montre plus tard de bien belles qualités. Ici, c'est encore très sommaire et surtout suspendu à la qualité des interprètes pour faire vivre le récit. Le film s'avère foutraque et pas toujours limpide dans son exposition, mais plaisant à suivre.
Un bon moment de cinoche. L’action se passe quelques jours avant le débarquement de 1944, dans le Calvados, et on suit les pérégrinations d’un couple, joué par Catherine Deneuve et Philippe Noiret (1966), dans un château et une France occupée. Les seconds rôles sont truculents (Pierre Brasseur notamment) et le ton général est à la légèreté, avec les amours pour la belle Catherine d’un résistant français et d’un officier allemand. De la petite histoire dans la Grande Histoire traité avec plein de tendresse et d’humour. Vraiment à voir (même si c’est en noir et blanc).
A la veille du débarquement, une comédie bien morale, bien franchouillarde, qui va crescendo jusqu’à l’assaut final très réussi. Dialogues soignés. Un super casting - dont une Catherine Deneuve étincelante- et la musique de Michel Legrand.
D'abord une comédie où un couple de châtelains s'echarpe au quotidien, emmené par le personnage capricieux habité par C. Deneuve. Puis, sur fond de seconde guerre mondiale la tournure des évènements plus grave devient une réflexion autour de l'engagement et de la résistance. La galerie de personnages secondaires, à l'image de M. Marquet, est désopilante. Un film de Rappeneau avec sons sens du rythme, qui mérite d'être redécouvert.
Film qui semble tellement désuet aujourd'hui. Le comique ne prend pas. Si les acteurs sont de grands professionnels, je trouve que la belle Catherine Deneuve cabotine à cette époque. Quant à l'intrigue sentimentale, difficile d'y croire.
Une comédie française de 1966 qui évoque le débarquement allié en Normandie, ce sujet tarde un peu à venir. Dans un premier on ne sait pas trop où on va avec une Catherine Deneuve un peu dévergondée. Mais l'ensemble se décante avec pas mal d'humour plutôt que de la gaudriole et laisse une bonne impression avec une bonne moralité qui fait que ce film a peu vieilli.
Bon, ok, il y a Catherine Deneuve, 23 ans, blonde, charmante, tout ça, tout ça. Aujourd'hui à 80 ans elle joue Bernadette Chirac sous les applaudissements. Quelle carrière ! Je n'ai pas attendu la télé ce soir pour voir le film. J'ai anticipé de quelques heures. J'avais gardé un bon souvenir de ce Rappeneau. Ce qui m'était resté c'était la prestation de Mary Marquet. Et notamment la scène où postée à son balcon elle apostrophe les soldats allemands : "j'en parlerai au général Von Schluck (ou équivalent)". Irrésistible ! Et pourtant s'il y en a une qui a souffert dans sa chair de cette époque troublée c'est bien elle. Le reste, je suis désolé d'avoir à le dire, est cucul la praline, ni Marivaux, ni Feydeau, godichon. Mais proprement filmé. Les scènes de bataille ne sont pas mal rendues. Les acteurs sont bons. Garcin a de faux airs de ce que sera Bedos. Noiret pourra se vanter d'avoir séduit les plus belles actrices. Il n'y aura pas pour moi de troisième vision.
Pour son premier film, Jean-Paul Rappeneau met en scène un marivaudage sympathique sur fond de débarquement des Alliés dans un château normand occupé par les Allemands, soutenu par un récit bien rythmé et porté par des comédiens en pleine forme !