La rue, les gangs, la haine et la violence. Caine et O-Dog. Le bon gars et le sanguin, seuls face à Los Angeles qui les entraîne dans une spirale de violence. On a le droit à de nombreux instants de vie, profitant du soleil de la ville et de la liberté qui s’y joue. Pourtant, les réalisateurs, les frères Hugues, nous plongent violemment dans des images d’archives des émeutes de Watts en 1992, pour donner du contexte à l’histoire. C’est rude, tout comme cette première séquence marquante pour de nombreux aspects qui montre un double meurtre enregistré par caméra. Caine, qui aspire à mieux, ne peut que subir la loi de la rue et ses occupants. La bande et les moments d’amitié sont forts. Pour autant, malgré la religion et les liens familiaux, le destin de ces jeunes est inéluctable. Les dialogues crus soulignés par les musiques gangsta rap apportent un caractère aux quartiers que l’on visite dans des duels urbains saisissants. En effet, la menace du drive-by (fusillade en voiture) est planante, constante, et les représailles peuvent tomber à tout moment à cause du réseau constant qu’entretiennent les dealers. Caine fuit cette réalité avec sa petite amie, apportant des moments de tendresse qui le font grandir et accepter la fin de son adolescence. Même si les jeunes de ces quartiers deviennent tous des hommes, c’est chacun à leur manière par une action plus ou moins répréhensible. Véritable appel de détresse sur une escalade de morts sans fin, les frères Hugues multiplient les scènes impactantes devenues culte. Cela jusqu’au final sanglant qui résonnera à jamais dans ma mémoire, véritable rappel tragique semblant venir directement de l’au-delà : “salut mon vieux tu m’reconnais”.