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ronny1
39 abonnés
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4,0
Publiée le 24 mars 2024
Dix ans après Richard Brooks et son adptation de Tenessee Williams, dans « Cat on a Hot Thin Roof » l’homosexualité masculine et ses frustrations sont à nouveau traités dans « Reflexion in a Golden Eye » (Reflets dans un œil d’or », roman de Carson McCullers, porté à l’écran par John Huston. L’actrice principale, nantie et méprisante est toujours Elizabeth Taylor, toujours aussi riche, mais un peu plus ronde, un peu plus vieille. Le mari, homosexuel refoulé qui n’arrive plus à avoir une relation sexuelle avec elle, est cette fois interprété par Marlon Brando (Monty Clift prévu, décéda), dont le jeu distant et sans empathie, n’est pas sans rappeler celui de Paul Newman. Le décor est une base militaiire en Géorgie et le cercle familial est remplacé par un couple d’amis qui, contrairement à l’univers de Tenessee Williams qui accumule les monstres (les plus beaux, Taylor-Newman, étant les pires), ces derniers sont touchants dans leur désespoir issu de la perte de leur petite fille qu’ils ne parviennent pas à surmonter. Filmé dans une teinte dorée (version restaurée) presque monochrome, qui accentue encore l’ambiance étouffante, le réalisateur se livre à une dissection en règle des deux personalités principales. La belle Elizabeth se dénude (elle est doublée) culminant dans un mépris glacial, sans se douter qu’elle est épiée par un voyeur exhibisioniste et fétichiste, celui la même qui attire son mari. Brando est parfait : haïssable et méprisable, il est le contre pendant parfait du couple. La fin est un contre pied extraordinaire, la faute à une jalousie déplacée, vis à vis de l’homme de sa vie qu’il soupçonnait, à tort, de lui préférer sa femme. Le cuistre ! Cette pellicule très travaillée, pour une mise en scène qui l’est tout autant, bénéficie d’un casting d’exception. Dix ans ont passés et Huston assume parfaitement l’homosexualité, l’adultère, la nudité, les bassesses et les cruautés, decomplexé face à une censure avec laquelle Brooks dut finasser. Mais c’est aussi une certaine lourdeur par moments et un rythme pas toujours tenu qui pèse sur l’absence d’identification vis à vis des pensionnaires de ce bestiaire. Malgré ces réserves, « Reflets dans un œil d’or » reste un grand film.
Au sein d'une garnison militaire, au sein d'un milieu sclérosé, les soubresauts de deux couples fatigués par la routine et les faux semblants. John Huston avait l'œil aiguisé dans ce qui est une peinture sans concession des mœurs de personnages coincés dans les conventions. Désirs refoulés, adultère, voyeurisme, obsessions de personnages tournant en rond, le film est à la fois touchant et inconfortable. Chaque personnage dégage une certaine antipathie tout en ayant quelque de terriblement humain. Huston s'intéresse au poids du groupe sur l'individu. Dans le rôle d'un gradé à l'homosexualité refoulé, Marlon Brando rappelle a quel point il est un acteur fabuleux, Elizabeth Taylor s'avérant un pendant très honorable également, dans un rôle de femme à la forte sexualité . Grand film de Huston assez surprenant tant le réalisateur s'était fait plutôt connaître pour ses histoires de camaraderie virile.
« En premier lieu, je crois que je mettrais Reflets dans un œil d’or. C’est un film que j’aime dans sa totalité ». Ainsi répondait John Huston à Bertrand Tavernier et à Rui Noguiera quand dans un entretien datant de 1970, ils lui demandaient quel était son film favori. Le grand réalisateur avait pourtant à l’époque déjà un vaste choix parmi sa foisonnante et très hétéroclite filmographie. Déjà plus de 25 films au compteur et non des moindres dont « Le faucon Maltais » ( 1941), « Le trésor de la Sierra Madre » (1948), « Quand la ville dort » (1950), « L’odyssée de l’African Queen » (1951), « Moulin Rouge » (1952) ou encore « les Désaxés » (1961). Le roman éponyme de Carson McCullers paru en 1941 avait déjà fait l’objet de plusieurs projets d’adaptation inaboutis dont en 1957 celui où Burt Lancaster, sous la direction de Carol Reed à partir d’un scénario de Tennessee Williams, devait interpréter le rôle qui sera tenu chez Huston par Marlon Brando. Initialement, Montgomery Clift était le premier choix de Huston pour le rôle du Major Weldon Penderton et Marlon Brando prévu pour celui du lieutenant-colonel Morris Langdon. Monty Clift décédant en 1966, Brando endosse son rôle et Brian Keith prend sa place. Elizabeth Taylor et Julie Harris sont les épouses respectives des deux officiers. Le scénario est confié à Gladys Hill qui travaille régulièrement avec Huston et au novelliste Chapman Mortimer. Dans une garnison de Géorgie où sont en formation de futurs officiers, cohabitent en proximité deux couples dysfonctionnels dont chacun des membres, dans une sorte de torpeur ambiante, tente de trouver une issue à son mal-être. Le nœud de cette intrigue étouffante, s’enroule autour de la personnalité complexe du Major Penderton, qui dans le milieu viril par essence qu’est l’armée doit douloureusement gérer une homosexualité refoulée face à une femme dont la soif de vivre pleinement lui fait peur et qui par ses provocations sexuelles vécues comme des humiliations, le ramène constamment à son impuissance. L’enseignement de l’art de la guerre qu’il prodigue aux jeunes officiers où les références à des généraux illustres comme Napoléon, Rommel ou Patton sont nombreuses, ne font qu’enfoncer un peu plus le Major dans la solitude et la détestation de lui-même. Les poses extatiques devant la glace, mimant une cérémonie de décoration pour bravoure ou encore les séances de musculation se terminant par un massage facial avec les crèmes de maquillage de sa femme ne sont que des artefacts dérisoires. Se désincarnant progressivement faute de repères auxquels se raccrocher, le Major perd pied comme le montre la torture qu’il inflige au cheval de sa femme qu’il n’arrive pas à monter correctement. Le hasard plaçant face à son regard un jeune soldat (Robert Forster) qui apparemment sans aucun tabou se promène régulièrement nu en forêt, fait se sentir moins seul le Major qui peut ainsi satisfaire son tempérament passif à travers le voyeurisme tout en se prenant à fantasmer une rencontre qui le fera enfin exister. La tension sourde entre les quatre personnages semble ne pouvoir trouver d’issue qu’à travers une mutation opportune permettant de mettre fin à cette relation toxique en quittant une caserne où le temps semble s’être figé. Mais le scénario tout comme le roman commence par la citation suivante : « Il y a un fort dans le Sud où, voici quelques années, un meurtre fut commis », ne laissant guère de doute sur le drame inéluctable qui sanctionnera une homosexualité impossible à assumer dans le contexte décrit par Carson McCullers. Si Huston était si fier de son travail, on peut penser que sa collaboration très fructueuse avec Brando alors jugé comme hors de contrôle y est pour beaucoup. En effet les deux hommes ont réussi à rendre toute la complexité de la situation mais aussi la souffrance d’un homme qui sans qu’on ne sache rien de son parcours antérieur, se trouve placé dans une situation inextricable comme écartelé entre l’image qu’il veut ou doit donner face à l’institution qui l’emploie et sa nature profonde. Elizabeth Taylor, Brian Keith et Julie Harris sont bien sûr des premiers violons remarquables face à un soliste et à un chef d’orchestre en parfaite osmose. C’est peut-être cette miraculeuse alchimie lui permettant de dévoiler une sensibilité dissimulée derrière tous les attributs d’une virilité souvent exposés notamment dans sa relation avec Humphrey Bogart qui a tant plu à John Huston dont le film est en outre magnifiquement photographié par Oswald Morris qui avait déjà travaillé à quatre reprises avec le réalisateur. Pour être en cohérence avec le titre du film, Huston et Morris avaient fait subir un traitement spécial à la pellicule pour obtenir une coloration mordorée devant accentuer le contraste entre les différentes atmosphères qui nimbent le film. Des séances test n’ont pas convaincu les spectateurs et la production a choisi de s’en tenir à la version traditionnelle. La coloration voulue initialement par Huston est désormais disponible en support DVD. Pour conclure sur Marlon Brando, ceux qui douteraient de son statut de plus grand acteur de tous les temps qui lui est encore parfois attribué peuvent se faire une idée en le regardant à l’œuvre dans « Reflets dans un œil d’or ».
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1,5
Publiée le 8 juin 2021
Le film commence avec Brando dans le rôle d'un officier de l'armée. Sa femme a du mépris pour lui car il est impuissant et profondément renfermé. Elle a donc une liaison avec leur voisin un collègue officier. Quant à Keith sa femme (Julie Harris) elle est gravement déprimée suite à la mort de leur enfant et à tous ses moments avec leur domestique. Quant au domestique c'est un homosexuel efféminé qui gambade dans la maison pour le plus grand plaisir de sa femme qui aurait bien besoin d'une télévision ou de quelques livres. Ce film est-il bon ou le réalisateur John Huston est-il en train de se préparer pour son prochain film encore plus offensant. Malheureusement une fois que l'on a enlevé toute la valeur choquante il ne reste rien il n'y a aucune intrigue d'un grand intérêt et un gaspillage d'acteurs talentueux. Je n'ai aucune idée de ce que ce film essayait de dire si ce n'est que nous sommes tous hypocrites bien qu'il soit difficile de généraliser à partir de cette histoire puisque personne dans ce film n'agit comme quelqu'un d'un peu normal ou réaliste. C'est un raté bizarre mais un raté quand même...
très bon film, lent et intimiste d'une certaine façon, mais aussi haletant quand on se met dans la peau des personnages, j'avoue que je n'avais pas compris que Brando jouait un homo refoulé, je pensais qu'il était amoureux de sa femme qui se refuse à lui ... je vais le regarder à nouveau, l'acteur qui joue le jeune soldat est époustouflant de vérité .. sans oublier le cheval Firebird, j'espère qu'il a eu une bonne dose d'avoine après ces performances !
Dans ce film méconnu, voire ignoré dans sa prestigieuse et éclectique filmographie, John Huston montre tout son potentiel de talent et de subtilité. C’est d’un portrait de groupe qu’il s’agit. Dans l’univers policé d’une garnison militaire, engoncé par les règles de la hiérarchie, de l’apparence et des convenances, les différents personnages ont leurs failles, leurs obsessions, leurs fantasmes, leurs faiblesses. Il n’y a pas vraiment d’histoire, la préoccupation du réalisateur est de pénétrer ces personnages et de faire ressentir leur mal être et leurs troubles. Cette démarche est effectuée avec tact et empathie, alors que l’on effleure des sujets intimes délicats : désirs inavoués, impuissance, homosexualité, fétichisme, voyeurisme. Huston réussit à créer une ambiance oppressante, et, ce qui est particulièrement remarquable, à faire ressentir l’enfoui, le caché, sans artifice, mais par allusions et symboles. Ce film, prenant de bout en bout, annonce aussi cet autre portrait de groupe que sera le merveilleux « Gens de Dublin ».
Je ne l'avais encore jamais vu. Homosexualité refoulée, dans l'armée américaine et dans les années 60, adultère, alcool, folie, tous les ingrédients pour un drame passionnel à l'ambiance lourde. Ça a plutôt bien vieilli, mais il faut donc remettre dans le contexte, très osé pour l'époque. Elizabeth Taylor et Marlon Brando sublimes, et Robert Forster dans son premier rôle. Étouffant et envoutant.
Un film sur l’homosexualité refoulée à l’époque du code Hays et du crypto-gay (mais un code Hays sur le déclin et du crypto-gay tellement omniprésent qu’il n’a plus grand-chose de cryptique), ça donne cet objet étrange, dont on sent bien que la lenteur et l’étrangeté sont justifiées et habitées par la puissance d’un désir subversif. Mais justement, 50 ans plus tard, on a du mal à percevoir la puissance de ce désir, un peu vidé de sa substance par 5 décennies de représentations toujours plus décomplexées de toutes les formes de sexualité. Restent donc la lenteur et l’étrangeté (loin d’être inintéressantes), une belle réalisation et un couple d’acteurs au charisme redoutable. Pas assez pour vraiment m’accrocher, mais c’est à voir quand même.
Film centré sur la solitude, les névroses ou encore la frustration sexuelle, "Reflets dans un oeil d'or" se distingue par les brillantes performances de Marlon Brandon, Elizabeth Taylor ou encore de celle de Julie Harris, mais aussi pour la brillante et élégante mise en scène de John Huston qui nous offre quelques séquences assez marquante, dont celle d'Elizabeth Taylor montant nue les escaliers qui se reflète sur la pupille d'un soldat.
J'ai vu ce film , il y a 25 ans, à l'époque j'étais très jeune et le sujet me troublait ..Le sujet oui, oui mais pas son traitement que je trouvais lourd, empesé et terriblement vieillot . Elisabeth Taylor en objet de désir, je n'y arrivais pas..Je voyais juste une femme rondelette, vulgaire , lourdement maquillée et trop vieille comme tous les autres personnages...25 ans plus tard, il m'apparait toujours aussi vieillot, aussi peu convainquant avec des clins d'oeil bien lourds aux désirs homosexuels de Brando (photo de statue grecque, soldat qui monte à crue nu etc) ..Mais surtout quel ennui ....
Le nom du réalisateur John Huston et le casting avec en tète d'affiche Marlon Brando et Elizabeth Taylor me donnait envie de découvrir "Reflets dans un oeil d'or" datant de 1967 et j'en sors très déçu !! Une histoire assez étrange sur l'adultère, le voyeurisme et la jalousie dans une bas militaire des Etats-Unis ou un haut gradé instructeur supporte mal la tenue et le comportement de sa femme en remarquant un de ses élèves très bizarre ayant un regard vicieux sur cette dernière allant même la voir dormir dans sa chambre et faire du cheval à poil dans les bois. Ce genre de long métrage ne me dérange pas mais malheureusement, je me suis beaucoup ennuyé et j'ai trouvé le temps long. La mise en scène de John Huston n'est pas terrible, on croirait qu'il fait un exercice de style mais ça ne marche pas pour ma part. Brando, Liz Taylor, Julie Harris ou le jeune Robert Forster font ce qu'ils peuvent mais, personnellement, la mayonnaise ne prend pas.
Ce film aurait pu etre un chef d'oeuvre. Pourtant je n'irai pas jusqu'a là... Le rythme est lent, normal pour un film comme celui là. Mais au niveau de la narration c'est mal exploité, on a du mal comprendre la personnalité du personnage de brando. Est il impuissant sexuelement ? homosexuel refoulé ? c'est pas claire mais peut etre que le réalisateur John Huston l'a fait exprès pour qu'on fasse sa propre interprétation. J'aurai aimé plus d'explication avec un jeu de chat a la souris plus développer entre le commandant et l'apprenti soldat.
Film quand meme important dans la filmographie de John Huston.
Le major délaisse son épouse qui a un amant dont la femme est folle. La femme du major attire le regard du soldat Williams, soldat qui aime chevaucher nu tandis que le major aime frapper son cheval, le préféré de son épouse. Il ne semble pas y avoir de réel scénario, la mise en scène est basique, le jeu des acteurs est variable mais le plus souvent neutre et l'ennui arrive bien vite !
Un très bon film d atmosphère la très désirable Liz Taylor quoique un peu fatiguante Marlon Brando tiraillé par ses désirs et ses pulsions homosexuelles dans l armée et à cette époque pas facile à aborder De très bons acteurs à vour
Huston, le réalisateur du chef d'oeuvre du cinéma qu'est The Dead (Gens de Dublin), où il dirige avec subtilité des acteurs tous formidables, un film qui le hisse auprès de Bergman, est un réalisateur très inégal. Il peut se laisser aller et se perdre comme ici. Maron Brando et Elizabeth Taylor sont bien dirigés au début, ils sont tenus et maîtrisés mais dans la seconde moitié du film, leur délires habituels, leurs excès, leur pseudo-expressivité plus ou moins "Actors Studio" ne sont plus du tout contrôlés par Huston, qui laisse aussi aller la prise de vue à des facilités assez vulgaires. Je trouve même le montage erratique vers la fin. Bref, ce film encensé à sa sortie a vraiment très mal vieilli. Ce n'est pas grave, Houston a fait d'autres très bons film et pour retrouver le choc initial, il suffit de relire la très émouvante novella de Carson McCullers qui est la base du scénario (1941) ; au passage profitez-en pour relire ses deux autres superbes romans (Le Cœur est un Chasseur solitaire 1940, Frankie Adams 1946), par exemple dans l'excellente édition La Pochothèque (1994).