Avant de voir Reflets dans un œil d'or, j'avais vu quelques œuvres de John Huston, comme Les désaxés ou Le faucon maltais qui ne m'avaient pas conquis malgré une belle réputation, c'est donc le premier film de ce réalisateur que j'apprécie vraiment, enfin que j'adore tout simplement. Je peux comprendre qu'on n'apprécie pas ce film, c'est vrai qu'il ne se passe pas grand-chose, le rythme est lent, j'aurais pu trouver ça chiant moi-même, mais non ça m'a beaucoup plu. Je trouve aussi qu'adapter le roman de Carson McCullers au cinéma était tout sauf facile, c'est très difficile de captivé un spectateur avec une histoire sans aucune, ou presque, action, d'ailleurs ça se vérifie aujourd'hui puisque la grande majorité des nouveaux films sont essentiellement des comédies navrantes à humour grotesque ou des films d'actions bourrés d'effets spéciaux, vu que c'est-ce qui attire un large public. Les éléments qui m'ont le plus plu dans ce film, c'est la réalisation de John Huston, j'ai particulièrement adoré la scène de course du cheval, qui est magnifiquement filmée. Evidemment c'est impossible de ne pas parler de Marlon Brando, qui remplace Montgomery Clift disparu peu de temps avant le début du tournage, il est vraiment exceptionnel dans ce personnage d'homme impuissant, homosexuel refoulé, méprisant sa femme, qui oublie cela en prenant du plaisir avec des séances de musculation ou encore en battant un cheval pour une utopique virilité, un des plus grands rôles de sa carrière. La sublime Elizabeth Taylor, autre monstre sacré du cinéma, est également excellente et comme Brando est à la hauteur de sa réputation, en femme ne parlant presque plus à son mari et s'amusant à l'humilier. Brian Keith et Julie Harris sont très bons eux-aussi et forment l'autre couple de l'histoire, enfin pseudo-couple, tandis que Robert Forster complète ce casting avec un rôle bourré de dialogues, il doit bien avoir treize mots à dire en tout. Ce que j'ai adoré aussi, c'est qu'on comprend plus les personnages qu'ils ne se comprennent eux-mêmes, rien n'est expliqué, on ne voit pas un mélodrame, ce qui m'aurait à coup sur déplu, on rentre dans la psychologie des personnages, on assiste à la vie de quelques personnes et j'ai trouvé que c'était très réaliste. Je pense qu'on peut parler de chef-d'œuvre, même s'il est clair qu'il ne plaira pas à tout le monde.
C'est réellement un beau film mais si particulier,si étouffant,si contraire à la vie telle que la majorité d'entre nous la rêvent qu'il est impossible de le conseiller. On peut d'ailleurs vraiment le détester, le trouver lent et ennuyeux mais en aucun cas inintéressant. Je crois de Huston en était fier, Il le pouvait,,car réussir un film tellement contraire à son tempérament généreux a du lui demander beaucoup d'application. Pour ma part, je n'ai qu'un regret, c'est de voir si peu Elisabeth Taylor qui y est vraiment exceptionnelle. Son petit rire aigrelet entendu derrière les buissons de mures se répétera trop peu souvent à mon goût. Cette actrice à trouvé dans la maturité une capacité de comédienne de haut niveau et c'est fort dommage que la presse ait détourné notre attention sur sa vie privée. Dans cette atmosphère pesante et malsaine, elle apporte sa fraîcheur, sa spontanéité et sa beauté. Elle sait vraiment tout faire; sans elle je crois que le film ne serait qu'un pensum intellectuel. De cette étrange ambiance,c'est la raison du crime que je retiendrai '' Puisque je n'ai aucune chance de te posséder,il ne me reste qu'à te tuer '' ce qui prouve qu'on peut être un admirateur inconditionnel de Carl Von Clausewitz et ne pas tenir compte de ses conseils.
Assez surpris de voir qu'un film des années 1960 traite de pulsions homosexuelles refoulées. On pourra regretter certains éléments du scénarios un peu lourds, ou peut être l'emploi de la couleur sépia qui finit par lasser au bout d'un moment. Mais je me suis pris d'intérêt pour cette histoire, alors qu'il ne s'y passe pourtant pas grand chose. Il faut dire que John Huston se montre plutôt habile lorsqu'il s'agit de filmer les désirs des êtres refoulés.. Qui plus est, le duo Elizabeth Taylor - Marlon Brando fonctionne bien.
Je ne pense pas que le film soit mauvais, mais il m'a vraiment ennuyé, alors ok la mise en scène est bonne, les acteurs aussi, le sujet est pas inintéressant, mais je ne sais pas, peut-être le jaune omniprésent dont je n'ai pas compris la réelle utilité m'a t'il sorti du film dès son commencement, je ne sais pas, en tous cas, j'ai fais quelque chose que je fais rarement, mais j'ai passé les dernière 45 minutes en accéléré…
une lenteur extrême, des personnages et des dialogues sans intérêt, un scénario qui se résume à la dernière minute, l'ennui et la vacuité parfaitement transposés.
Dès la fin du générique du début, on est saisi. On sait qu'un meurtre a été commis et on veut savoir qui est la victime ? Qui est l'assassin ? Où ? Comment ? et surtout pourquoi ?. Et on sait dès les premières minutes du film que le suspense sera freudien tout comme la raison du meurtre. Même si je dois reconnaître que je n'ai pas été totalement emballé par ce film, John Huston a quand même réussi un brillant exercice de style accentuant la folie et la frustration des personnages, dûes à une solitude et à un ennui profonds, avec une inoubliable photographie sépia, le tout sur fond de sado-masochisme. Et puis Elizabeth Taylor et Marlon Brando sont remarquables interprétant respectivement un de leurs meilleurs rôles. Un film audacieux qui, pour cette raison justement, mérite d'être vu.
Les détours de l’âme humaine à nouveau explorés par Huston, inspiré cette fois (après Tennesse Williams pour La Nuit de l’iguane) par l’œuvre de Carson McCullers, géante de l’écriture américaine. Que dire sinon que tout est parfait ? La caméra est un œil, un œil de voyeur bien sûr comme celui du soldat amateur de juments et de femmes ; la musique est juste mais discrète ; le jeu des acteurs est à l’unisson et Brando arrive encore à nous étonner. Alors, pourquoi des réserves ? C’est vrai que c’est trop long, que l’on s’ennuie (horrible mot, interdit à un critique de cinéma) et que l’on sait à peu près d’avance comment tout cela va finir. Mais à quoi cela tient-il ? Peut-être à ce que dans l’univers de Carson McCullers, il manque un élément essentiel du puzzle hustonien : l’humour.
Ca rappelle un peu "Tant qu'il y aura des hommes" : une vie de garnison médiocre et pathogène, une femme d'officier délaissée et cédant à l'adultère. Mais là les pulsions sexuelles perverses (fétichisme, masochisme, voyeurisme...) sont explicitement mises en scène. On a aussi de très beaux dialogues sexuellement allusifs, avec sens cachés parfois comiquement obscènes. Les supposées valeurs militaires sont très subtilement ridiculisées. L'action est aussi bien serrée et construite que dans une pièce de théatre. Brando en ganache rigide et complètement dépassée par ses pulsions fait une composition étonnante, totalement à contre emploi de son image. Bref c'est excellent.
un excellent film,qu'il faut vraiment réhabiliter.Un scénario trouble,interprétation hors pair du duo Taylor-Brando,fin tragique,un film assez audacieux pour l'époque. Du très grand cinéma,un excellent film de John Huston.
Huston se perd un peu dans le film comme à son habitude, ça commence bien et ça part un peu dans tous les sens ! Une nouvelle interprétation magistrale de Brando, englué dans ses désirs inavouables et inimaginables ! Taylor, un poil plus dominatrice, n'aurait pas nuit à son interprétation ! Néanmoins, la scène où elle gifle à multiples reprises Brando de sa cravache, quelles tension et sensation ! Et toi, que fais-tu de ta cravache, Joyce ?
Une femme dominatrice trompe son commandant de mari avec un colonel dont la femme est mentalement dérangée après la mort de son enfant. Ce commandant est attiré par un jeune soldat lui-même attiré par l'épouse dominatrice. Très tordu mais je suppose néanmoins assez éloigné encore du roman (que je n'ai pas lu je précise) dans lequel on doit pénetrer au coeur de la psychologie de chacun des personnages. Lorsque le commandant (Brando) abat le jeune soldat entré chez lui par effraction pour "mater" sa femme, il s'attendait à ce que celui-ci vienne le voir lui pour "prendre du plaisir en dehors de la normalité" comme il le dit auparavant dans le film. C'est peut-être la jalousie vis à vis de sa femme, objet du fétichisme du jeune soldat mais aussi pour ne pas avoir à céder à la tentation d'un plaisir "en dehors de la norme", l'homoséxualité.