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Cinéphiles 44
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3,5
Publiée le 24 mai 2024
"Le Septième continent" résonne au départ dans une chronique de trois ans dans la vie bien rangée d'une famille bourgeoise. Entre le travail, l'éducation de la fille, les courses au supermarché et la voiture à entretenir, le confort ne semble pas être un problème. Pourtant, cette routine épuise nos protagonistes hors-champs. Premier film de sa trilogie "Guerre Ville", Michael Haneke use des gros plans pour capter notre attention et pour mieux nous choquer sur la dernière partie que nous ne révélerons pas. Un film aussi sec qu'alarmant sur l'isolement dans une société de consommation.
Pour son premier long-métrage, sorti en 1989, Michael Haneke signe une œuvre extrêmement glauque inspirée d’un fait divers. Décidé à mettre fin à la morosité de leur vie, un couple s’engage dans la destruction matérielle et sociale de leur quotidien. Le réalisateur autrichien prend le parti de raconter cette histoire au moyen de scènes répétitives et anecdotiques sans véritablement s’intéresser à la psychologie des membres de cette famille. Le ton reste froid et distant mais procure une vraie tension lors de quelques passages insoutenables. Bref, du cinéma d’auteur complètement radical.
Voilà bien longtemps que je souhaitais voir l’un des films cultes du cinéaste qu’on ne présente plus, et qui était pourtant encore un bien jeune réalisateur lorsqu’il a pensé et tourné « Le septième continent ».
Je le dis tout de suite : je n’ai pas aimé. Pour autant, et je crois qu’il impossible de ne pas le remarquer - et ce quelle que soit sa propre appréciation du film en lui-même, la mise en scène est d’une qualité absolument effarante. M. Haneke a excellé tout de suite en tant qu’artiste unique et incontournable, et semble avoir accouché dès son premier film de son style si particulier, inimitable.
Si les réalisateurs/trices devaient se distribuer les rôles au sein d’un hôpital, le cinéaste allemand occuperait sans aucune doute le rôle de neurochirurgien parfaitement sociopathe.
1987, on suit la famille que leur quotidien où les membres semblent en mode automatique, déshumanisé, où la caméra s'attarde plus sur les choses immatérielles plutôt que sur les personnages. La routine si ennuyeuse est donc subie aussi par le spectateur ce qui est un risque audacieux de la part du cinéaste. 1988, petit à petit on fait connaissance avec les parents et leur fillette, la communication est quasi inexistante entre eux mais ils semblent pourtant se comprendre. 1989, la famille effectue plusieurs démarches soudaines mais très organisées et méthodiques. Le réalisateur impose alors encore plus de séquences longues et redondantes, certes ennuyeuses et ennuyantes mais qui démontrent la volonté certaines d'aller jusqu'au bout de leur choix. Haneke choisit une mise en scène froide et clinique d'une exigence impressionnante mais si pessimiste et/ou austère et froide qu'on ne ressent aucune émotion réelle, il n'y a pas de suspense ou de tension, peut-être juste un effroi et une incompréhension malaisante dans ses 10-15 dernières minutes. Haneke sait où il va et sait ce qu'il fait, tout est calculé et impressionne déjà par sa volonté de bousculer le petit confort de son public. Site : Selenie.fr
Premier long-métrage de Haneke et pas vraiment un premier coup de maître avec un drame existentiel froid et désincarné qui décrit la mécanique suicidaire d’une famille déshumanisée sans la comprendre.
J'avais beaucoup apprécié Funny Games de Michael Haneke, j'ai donc décidé de regarder d'autres films de sa filmographie, à commencer par son premier film, Le Septième continent. Et malheureusement, c'est un peu une douche froide pour moi. Je ne vois pas l'intérêt du scénario : j'ai essayé de m'accrocher mais je n' ai pas tenu jusqu'à la fin du film, tellement il ne se passe rien et que l'intrigue ne mène nulle part. Rien ne m'a passionné, et c'est pourquoi j'ai décidé même d'arrêter avant la fin tellement je n'ai vu aucun intérêt à ce film, même si d'habitude j'aime bien regarder un film en entier pour pouvoir le juger mais là, je n'ai même pas voulu me forcer.
Dès son premier long-métrage, tourné à la fin des années 80, Michael Haneke nous offrait une véritable leçon de cinéma, avec cet objet parfaitement maîtrisé sur la forme et tenu sur le fond. Inspiré d’un fait-divers réel, son portrait froid et millimétré d’une famille autrichienne et de ses petites habitudes du quotidien prenait la forme d’un remarquable exercice de style. Durant les 11 premières minutes, Michael Haneke choisissait de ne montrer aucun visage, se concentrant à la manière d’un chef d’orchestre sur les gestes effectués tels des métronomes par les différents protagonistes, convoquant le souvenir d’une Chantal Akerman et de son film-fondateur Jeanne Dielman. Comme la cinéaste belge en son temps, Haneke propose ici une critique virulente d’une société désincarnée, régentée par les « obligés » socioéconomiques du monde occidental (le travail, les courses, la télévision, la possession d’objets, les visites chez les beaux-parents,...). La longue séquence de spoiler: destruction méticuleuse de la maison , sorte d’apogée à la force cinématographique indiscutable, est à la fois terrifiante et fascinante. Un coup de maître qui préfigurait les œuvres à venir du génial cinéaste autrichien.
Je m'attendais à un film "coup-de-poing" de la part de Michael Haneke. Le sujet s'y prêtait. A la place, j'ai été submergé durant toute la durée du long métrage par une puissante vague d'ennui. Il faut dire qu'il ne passe pas grand chose dans "Le septième continent". Aucune tension. Pas de progression dans l'ambiance. Pas de rythme et surtout aucun intérêt dans cette intrigue d'une vacuité extrême. Même le propos sous-jacent du cinéaste manque cruellement de subtilité. Un visionnement pénible qui m'a permis toutefois de rattraper quelques minutes de sommeil.
L'image de Haneke est morne. Sa caméra immobile et pourtant fuyante, capturant le détail d'actions sans signification, n'est pas un allié de la vie, mais son ennemi. Pourtant ce n'est pas une tranche de vie qu'elle nous transmet, mais bien la Vie avec un grand V.
La famille à laquelle il nous habitue est si étonnamment fonctionnelle qu'on oublie que son histoire est ordinaire jusqu'à l'ennui, et l'on n'en voit plus que la sève au goût d'existentiel. Avec un parfait mélange d'hypocrisie et de douceur dans le traitement des mœurs, le cadre se déroule telle une longue hypnagogie à moitié relaxante et à moitié inconfortable d'où il est difficile de dégager le bien et le mal.
Soudain, des ondes négatives. Car si le basculement qui survient est presque imperceptible, il n'en est pas pour autant paisible. Quelque chose d'abstrait et d'incontrôlable commence à se dégager loin à l'intérieur du film et en forme peu à peu la signature en s'agitant dans les ombres. C'est le cauchemar qui s'éveille, bien avant que l'on comprenne quoi que ce soit, semant la peur. Avant l'horreur.
Le septième continent est comme le génial symbole d'un esprit malade, l'émanation dérangeante de ce que le fait divers propose mais édulcore : une folie qui, prise littéralement, est d'une beauté glaçante. Une beauté que Haneke a su rendre dans des scènes longues où le monstre n'est pas lui, ni vraiment l'humain, mais une force qui, depuis quelque cavité inavouable, le contrôle.
J’ai lu quelque part que ce film faisait voler en éclats la famille traditionnelle. Pour ma part, j’ai plutôt l’impression que c’est la seule chose qui ne vole pas en éclats ici. J’ai d’abord été happé par le style très particulier d’Haneke, très bressonien, froid, lent, mutique, résolument opposé à tout ce qui pourrait ressembler à un récit classique. Et puis au fur et à mesure, j’ai compris que malgré son détachement apparent et son point de départ (un fait divers sordide) c’était un film complètement mystique. Jusqu’au-boutisme de l’intégrité de la famille, mépris pour tous les signes de la vie terrestre et matérielle, fascination pour l’agonie et retour régulier d’une Australie fantasmée qui ressemble à une sorte d’Eden immaculé: tout ça m’a franchement déplu et j’ai eu l’impression d’être pris en otage d’une vision du monde très janséniste, austère et pessimiste. On est entre Jeanne Dielman, Répulsion et Nobody knows, un cocktail auquel je suis complètement hermétique, pour ne pas dire allergique. Je mets la moyenne pour la maîtrise formelle, incontestable.
La réalisation de Hanneke a le don de rendre les choses fascinantes... bien avant qu'on comprenne le drame qui se trame, il nous montre une vie de famille apparemment banale, mais avec talent. Je ne mets pas 5 parce qu'il y a un moment vraiment longuet vers la fin. Mais un grand film malgré tout.
Le cinéma est œuvre de création. Pour son premier long-métrage réalisé pour le cinéma, Michael Haneke fait œuvre de destruction. Celle, méthodique et préméditée, d’une cellule familiale dont les membres s’acharnent à détruire tout ce qu’ils avaient accumulé dans une existence pourtant réglée et sans difficulté particulière. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
Sorte de remake de "La grande bouffe", mais au sein de l'univers familial au quotidien étriqué. La pulsion de mort bat son plein, le grandiose de la destructivité ne m'a nullement emporté. Le film a-t-il vieilli ou est-ce que parce que j'attends du cinéma et de la vie autre chose qu'un déballage de sordide désincarné. L'univers de la dépression et de la mélancolie me semble plus exaltant que cette froideur que nous présente Michael Haneke.
Un Haneke très décevant je m’attendais à un bon film bien construit (comme Funny games), et bien Trash (c’est pour plus de 16 ans), et qui massacre la bourgeoisie (comme Happy end). Mais en fait on a une succession de plans séquences désordonnés et incompréhensibles. Je le déconseille aux moins de 10 ans. 2/5
Un film qui s'attache à la réalité la pus triviale du quotidien pour conclure sur un final apocalyptique et glaçant, c'est l'évocation réussie d'un fait réel qui plonge dans les méandres de notre société occidentale. On pense bien évidemment à The Swimmer, ou encore à Elephant, et à un courant littéraire de plus en plus développé qui montre la dérive de notre univers et le mal-être de notre société.