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mazou31
94 abonnés
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5,0
Publiée le 29 avril 2014
Film psychologique mais sans lenteur, où tout est parfait. Une histoire brillante et originale, dense, mélancolique mais très humaine, très chaleureuse ; une mise en scène magistrale (au sens étymologique du terme) où cadrage, lumière, montage sont irréprochables ; et enfin une interprétation de rêve ! Si Daniel Auteuil est renversant dans son rôle d’infirme du cœur, Emmanuelle Béart est sublime – c’est rare ! – et André Dussollier toujours excellent… sans oublier Brigitte Catillon – qui remporta pour l’occasion un prix d’interprétation d’un second rôle – et le regretté Maurice Garrel. Et une musique au diapason… du Ravel, excusez du peu ! On peut qualifier ce film de chef-d’œuvre, sans surenchère.
Claude Sautet propose ici un des ses films les plus énigmatiques,dramatiques tout en faisant ressortir le meilleur de son brelan d'as(Auteuil/Béart/Dussolier).La façon dont il croque ce personnage hors du temps,réparateur d'instruments à cordes,est aussi fascinante qu'inquiétante.Daniel Auteuil,dans un minimalisme tourmenté,révèle toutes les fêlures d'un homme,aux émotions apparemment inexistantes,inapte à aimer ou même apprécier.Un homme qui est là sans être là,qui est profondément troublant pour ceux qui l'approche.La très jolie violoniste qui tentera de l'apprivoiser,qui chavirera,se heurtera à un mur.Emmanuelle Béart,est magnifique,mais pas seulement.Ici,elle est talentueuse(apprendre à jouer du violon pour le rôle),subtile,gracieuse.André Dussolier s'en sort impeccablement en amant trompé,passif,surtout très diplomate.Psychologie très fouillée pour un Claude Sautel pudique,presque testamentaire.Les morceaux de Ravel revenant à intervalles réguliers servent de révélateur des sentiments.Les seconds rôles,par une certaine attitude,enrichissent le regard que l'on peut avoir sur cet homme,qui visiblement a quelques démons à exorciser,qu'il emporte avec lui dans un dernier regard mélancolique...
Sublimes accords et désaccords de deux corps à la dérive, instruments d'amour séparés par un arpège émotionnel,en quête d'une harmonie périlleuse qui aboutira - sous forme d'ouverture, de suspens musical - lors d'une tournée finale internationale. La superbe réalisation de Claude Sautet confronte deux acteurs formidables, complétés par un André Dussolier également excellent ; un homme répare du rêve, le rêve d'autrui, sans jamais faire sienne cette musique existentielle qui unit deux êtres, trouve refuge dans la solitude métaphysique bientôt perturbée par une violoniste envoûtante. Car chacun joue en sourdine sa propre composition musicale, est rythmée par des motifs inconciliables. Daniel Auteuil incarne un anti-séducteur rappelant parfois le personnage principal de L'Etranger de Camus : tout semble se produire malgré lui et pourtant tout découle de lui. Pèse sur nos protagoniste sur une fatalité, celle d'un langage qui ne suffit guère pour comprendre le monde et se comprendre, voilà pourquoi Auteuil cultive le silence, non par choix ou facilité, mais comme seul langage viable. C'est uniquement la musique qui porte les évolutions amoureuses, traduit par ses envolées lyriques ou au contraire ses trilles les aléas du cœur humain. Un Cœur en hiver tire toute la poésie mélancolique que porte son si beau titre pour proposer une symphonie - plutôt une musique de chambre à quelques instruments - bouleversante de justesse. Une œuvre magnifique.
Un Cœur En Hiver est un film au titre parfaitement approprié. C'est une œuvre austère et mélancolique comme une longue soirée hivernale. Claude Sautet délaisse ses thèmes habituels pour traiter de la solitude et de la complexité des sentiments. Daniel Auteuil et Emmanuelle Béart sont parfait dans le rôle de ce couple que tout oppose. L'intrigue traine parfois en longueur mais les magnifiques trios de Ravel sont là pour nous le faire oublier.
Très bon film. Il s'agit d'un triangle amoureux joué par d'excellents acteurs. Daniel Auteuil et Emmanuelle Béart sont parfaits. Dussolier m'a semblé un peu moins à l'aise dans son rôle. L'histoire tourne autour d'un luthier, incarné par Daniel Auteuil. Son impossibilité à reconnaitre son état amoureux détruit la relation qui s'amorçait avec la jeune violoniste. La mise en scène est clairement au service de Daniel Auteuil, dont le talent donne tout son sens au parcours sinistre et tortueux du luthier.
Film émouvant, triste et mélancolique, avec trois excellents acteurs, Auteuil véritablement troublant, Béart belle et envoûtante avec son violon, très bon film.
Un film envoutant à la mise en scène sobre et clair. Claude Sautet met ici en scène le prototype même du film français classique. La mise en scène est d'une grande sobriété mais toute en finesse et en délicatesse. Le tout est servi par une histoire touchante et des personnages assez intéressants, même s'ils n'évoluent pas beaucoup. Parfois un brin sur écrits, les dialogues sont parfois assez convenus et sans reliefs, mais le tout est rattrapé par le charme immense des acteurs. Daniel Auteuil, tout en retenue est assez touchant et Emanuelle Béart est renversante.
Un coeur en hiver, mon premier Claude Sautet, et bien je ne sais pas trop quoi en penser, une romance assez originale et psychologique, un peu difficile à cerner au départ, malgré tout nous avons là une histoire intéressante même si pas follement passionnante, de plus le casting est parfait, Emmanuelle Béart superbe et Daniel Auteuil jouant un personnage complexe sans émotion. Voilà en bref un bon film, bien travaillé, soigné, en plus la bande son est un régal. Sans être une perle ça reste bon.
Honoré à la Mostra de Venise, et lauréat au César 1993, Claude Sautet a effectivement réalisé un très beau film avec " Un coeur en hiver ". Sur des dialogues profonds, il nous offre une belle étude de personnages dans un film où, comme toujours, domine la délicatesse. Le maitre des scènes sans paroles nous propose aussi une superbe BO classique de Maurice Ravel, puisque l'histoire se déroule dans le monde de la musique. Directeur d´acteurs hors paire, Claude Sautet nous propose des scènes très fortes entre une lumineuse Emmanuelle Béart et un Daniel Auteuil tout aussi excellent, dans un rôle pourtant délicat. Les seconds rôles sont aussi à l'honneur avec Myriam Boyer et Maurice Garrel (les parents de Stephane) et André Dussollier, a juste titre Césarisé Meilleur acteur pour ce second rôle.
ça n'était pas gagné de faire reposer un film sur un personnage peu enclin aux sentiments. Auteuil excelle dans ce rôle, il était à l'apogée de sa carrière, on comprends pourquoi en le voyant à l'ouvrage. Car moins il en fait plus il permet aux autres personnages de déployer leurs sentiments, leur sensibilité. Une grande réussite due au talent de Sautet à savoir faire des films avec les meilleurs, écriture, cadre, éclairage... tout est bien. Rares sont les metteurs en scène comme lui qui ont sur garder une telle maitrise de leur art, une si belle capacité à nous faire entrer dans un monde. L'idée de situer l'intrigue au cœur du monde musical est excellente, le choix de la musique parfait. Comment ne pas souligner le talent d'Emmanuelle Béart, tellement entière, tellement juste, sa performance en tant que violoniste devrait être citée comme un des rares moments au cinéma ou on croit que la comédienne est réellement une musicienne. Quel talent! Et bien sur l'immersion dans le Paris du début des années 90, quel bonheure, Sautet comme toujours à su capter la fragrance du temps et des sentiments et lorsqu'on ouvre le flacon avec ce film les saveurs et les parfums nous ravissent de nouveau
Un chef d'oeuvre qui fait ressentir le froid intérieur, d'un homme en pleine dépression et qui ne le sait pas, un homme qui se fige comme se fige et hiberne comme en plein hiver. Le titre est tellement bien choisi qu'il dit tout de l'histoire sans pourtant rien en dévoilé. Plutôt réservé aux cinéphiles, il ne ressemble à aucune autre réalisation sur le sujet. Daniel Auteuil est au sommet de son art et d'une intériorité parfaite. Claude Sautet sculpte le silence et le non dit dans la noirceur d'un puit. Vaut vraiment le détour par un dimanche soir de décembre.
Fan de Claude Sautet depuis "les choses de la vie", je place cet opus parmi ses meilleurs films. Tout d'abord pour son trio d'acteurs fantastique : Emmanuelle Béart est belle, touchante et plus vraie que nature, André Dussolier, séducteur mais pas trop, est parfait de finesse et d'élégance. Quant à Daniel Auteuil, il est tout simplement hypnotique dans sa composition de mort-vivant du coeur emmuré dans une forteresse hermétique aux sentiments humains. Comme toujours avec Sautet, les dialogues brillent par leur sobriété et ce sont surtout les silences et les regards qui nous guident dans le parcours émotionnel de chacun des protagonistes. Autre trait commun à l'ensemble de son oeuvre, cette mélancolie qui hante tout le film et nous conduit à l'impasse inéluctable, véritable signature du cinéaste, cette fin amère où les regrets rongent autant le spectateur que les héros. Parce que Sautet, à l'image d'un James Ivory, est avant tout le cinéaste des amours qui auraient pu, auraient du, et ne se font pas. Beau et désespéré. A voir absolument.
Un bon film de Claude Sautet avec trois excellents acteurs. Daniel Auteuil est parfait en homme froid et retranché dans son atelier, Emmanuelle Béart joue bien le rôle qui lui est donné et André Dussollier, récompensé d'un césar pour ce film, est excellent dans ce rôle de spectateur. Une mise en scène sobre mais efficace. On reste un peu sur notre faim avec ce dénouement un peu calme mais disons qu'on reste sur le même tempo tout le long du film.
Avant dernier film de Claude Sautet qui livrera son dernier souffle en 2000, "Un Cœur en Hiver" nous fait suivre Maxime et Stéphane, deux amis qui travaillent ensemble dans un atelier de lutherie puis Maxime tombe amoureux d'une jeune violoniste, qui ne laisse pas indifférente Stéphane. Il s'est d'ailleurs inspiré de la vie du compositeur Maurice Ravel.
"Un Cœur en Hiver" brille d'abord par sa qualité d'écriture avec une histoire qui ne tombe jamais dans la caricature ou dans le pathos, c'est d'ailleurs dans un style très "Bergman" mais c'est surtout réussi au niveau des personnages. Stéphane dont on ne sait jamais les sentiments et à quel jeu joue t-il, d'ailleurs il parait être émotionnellement handicapé, face à lui cet envoutant objet de désirs dont les rencontres commencent par leur commun amour du violon... Il donne une véritable dimension psychologique à son récit et laisse toujours planer le doute vis à vis de Stéphane.
Côté interprétation, Daniel Auteuil est troublant et énigmatique tandis que Béart est envoutante. Si André Dussollier est un peu en retrait vis à vis des deux autres, il n'en est pas moins impeccable.
Un beau film, cruel et mélancolique, doté d'une bonne qualité d'écritures et d'excellentes interprétations.