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ManoCornuta
271 abonnés
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3,5
Publiée le 25 décembre 2019
Pour son avant-dernier film, Sautet distille un triangle amoureux où la musique sera pour ainsi dire le seul moyen de communication. Très austère dans la démarche, le film offre un contraste fort entre les personnages masculins, autour d'une Emmanuelle Béart qui catalyse parfaitement toute la douleur et la tension de l'histoire. La sobriété nuit parfois à l'ensemble, du moins en attendant les développements finaux qui ouvrent enfin la boîte aux secrets de ce récit. En tout cas, il faut accorder toute son attention à la mise en scène de Sautet pour saisir les non-dits et les enjeux dans toute leur portée. Un beau film.
Un cœur en hiver est un plutôt beau film de la part de Claude Sautet. Le réalisateur de César et Rosalie et de Vincent, François, Paul et les autres, s'appuie ici sur un trio d'acteurs très séduisant, en l'occurrence Daniel Auteuil – Emmanuelle Béart – André Dussolier. Le film nous immerge avec beaucoup de poésie dans l'univers de la lutherie et met très bien en avant la beauté de cet artisanat. L'intrigue est plutôt réussit, malgré quelques moments d'égarement. Mais au final, un beau film.
Brillante réflexion sur l'amour et l'amitié devant l'insensibilité du héros principal joué par Daniel Auteuil. Malgré ce personnage improbable, on est captivé par ce scénario tout en finesse et d'une intelligence rare. Indiscutablement à voir.
Film excitant sur le papier mais beaucoup trop conventionnel et mou pour être une réussite !! Il ne se passe pas grand chose et c'est un peu long sur la fin !! Le cinéma des années 90 a décidemment mal vieilli je trouve !
Avant dernier film de C. Sautet, cette mouture nous livre un beau trio, composé d'A. Dussolier, D. Auteuil et E. Beart. Malheureusement il en faudrait un peu plus selon moi pour avoir un très bon film. Ce film semble très personnel, un peu différent de ce qu'a pu faire Sautet avant, je dirais. C'est très mélancolique, lent et le domaine de la musique plutôt classique ajoute à cette mélancolie. E. Beart se moule parfaitement dans ce rôle je trouve, on y voit de la mélancolie. D. Auteuil est je dirais un peu à contre courant dans ce rôle où il dévoile vraiment peu de son personnage. A. Dussolier n'a pas reçu un rôle qui le met beaucoup en valeur, c'est lui qui tient la chandelle en quelque sorte.
Vu le 10/02/2022. Si j'ai voulu regarder ce film, un classique du cinéma français datant de 1992, c'est d'une part parce que je suis violoniste amateur depuis 5 ans maintenant et d'autre part parce que j'apprécie beaucoup la belle Emmanuelle Béart, pour son jeu, souvent touchant et bien dosé et aussi pour son physique. Concernant le film, j'ai été bien touché par toute la partie violon, j'ai appris ainsi que Emmanuelle Béart (Camille) avait appris le violon étant jeune. je ne sais pas si c'est effectivement elle qui joue tous les morceaux dans le film mais si c’est le cas chapeau, quel niveau remarquable!!! La partie violon avec Ravel m'a en tout cas bien plu. Pour le reste du film, j'ai trouvé ça un peu lent, sans action, plat, creux, j'ai regardé plusieurs fois ma montre pour savoir quand ça se finissait. je ne suis pas un grand spécialiste des films où ça traine, sans action, mous et avec des discours qui parfois ne mènent à rien. J'ai trouvé Daniel Auteuil (Stéphane) très médiocre dans son rôle de luthier qui joue le pervers narcissique, notamment dans la scène du restaurant où il est maquillé à l’extrême, on dirait un travelo. André Dussolier (Maxime) joue bien son rôle même si perso, un gars me fait ça, je lui en mets une bonne dans la tronche qu'il soit ou pas mon associé, il aurait pas été prêt de réparer un violon le gars... Voilà pas grand chose à dire de plus je mets 3/5 essentiellement pour l'aspect violon un film qui nous fait découvrir les dessous des grand musiciens, la préparation, le travail avec le luthier, les petits détails qui font la différence, pour le reste... bof, bof...
Un Cœur en hiver de Claude Sautet est moins bon que les productions des années 70 du même réalisateur. Cependant, tout est beaucoup plus maîtrisé, y compris la direction d’acteur que l’on sent plus insistante. La narration est très fidèle aux réalisations antérieures du réalisateur, et exploite une histoire d’amour avortée. Le Cœur en hiver est celui de Stéphane (Auteuil), qui refuse le désir de Camille (Béart), belle comme le jour, et attirée par on ne sait quoi chez ce personnage sombre et distant. Un Cœur en hiver est beau et sensible, bien réalisé et très bien interprété (Béart est superbe) mais est à déconseiller aux réfractaires de films d’auteurs français…
A Paris, Maxime (André Dussolier) et Stéphane (Daniel Auteuil) sont deux associés dans un atelier de lutherie renommé. Affable, courtois et sûr de lui, Maxime est le vendeur. Introverti et peu sociable, Stéphane est l'artisan. Maxime entretient une liaison avec Camille (Emmanuelle Béart), une talentueuse violoniste, et Stéphane entame bientôt un jeu de séduction (ou ce qui peut passer pour tel, car tout est dans le non-dit) qui va s'avérer destructeur...Présenté ainsi, cela semble plutôt banal et l'on pourrait croire qu'il s'agit d'une insignifiante comédie dramatique comme le cinéma français en a produit des tonnes...Or il n'en est rien. L'analyse psychologique présente dans "Un cœur en hiver", film de Claude Sautet sorti en 1992, est digne de celle de certaines grandes œuvres littéraires (Flaubert, Maupassant, Proust ou Stefan Zweig). Par moments, Stéphane semble totalement dépourvu de sentiments mais sa manière d'éviter les relations ou de les saborder quand elles deviennent trop intenses est en réalité propre aux personnes ayant subi des traumatismes psychologiques : loin d'être un pervers ou un manipulateur, il cherche avant tout à se protéger. Dans le rôle de ce personnage ambigu (faisant parfois penser à Meursault dans "L'Etranger" de Camus) en apparence indifférent au émotions et aux sentiments mais doté d'un charme étrange et pouvant faire preuve d'empathie (comme le montre la fin du film), Daniel Auteuil livre une performance magistrale et prouve qu'il est l'un des plus grands acteurs français. André Dussolier, dont le personnage prend de l'épaisseur au cours de l'intrigue, trouve également là l'un de ses meilleurs rôles. Le jeu tout en finesse et en sobriété des trois principaux acteurs (Auteuil, Dussolier, Béart) constitue l'atout clef du film en outre servi par des dialogues en or et la splendide musique de Ravel _ en osmose totale avec son atmosphère et ses personnages. A l'opposé des innombrables nanars prétentieux du cinéma bobo, "Un cœur en hiver" est une très belle réussite. Une envoûtante méditation sur l'amour et la souffrance, la musique et le silence.
un film découvert par hasard ce soir. un film émouvant déstabilisant. il me laisse deviner une suite des plus troublantes. chacun et libre de l imaginer. Daniel Auteuil est magistral par ces regards et ces silences. Emmanuelle est émouvante par son regard. ravie de cette découverte.
On a du mal à se laisser convaincre par cette opération de séduction par la froideur, et le film tombe un peu dans son propre piège d'apathie. Dommage, car il est bien écrit et très musical - peut-être trop animé par la sophistication au détriment de la spontanéité ?
Claude Sautet sut toucher une nouvelle génération de spectateurs à la fin de sa carrière et nous faire découvrir son immense talent. Ce film, c'est en gros l'histoire d'un mec qui rend amoureuse une bombe sans vouloir coucher avec elle et transforme le coeur de la femme en un champ de ruine.Pourquoi? C'est bien ce qui fascine le spectateur: les états d'ame du personnage joué par Auteuil restent insondables. Ce film nous émeut car il parle de l'amour, le sentiment humain le plus noble, qui est dans ce film détraqué, souillé, perverti: la scène du bar, ou le personnage joué par Béart,grimée en p..., s'humilie publiquement, est particulièrement magnifique. Un scénario exemplaire sans temps mort, des acteurs remarquables.
j'ai assez aimé ce film, lui aussi s'apparentant à une comédie humaine. J'apparenterai le personne de Daniel Auteuil avec celui de Meursault, de l'étranger de Camus. Comme lui, il semble etre étranger à sa vie, à ses émotions. Il dit ne pas avoir d'ami, ou presque. Reste insensible lorsqu'il faut prendre de graves décisions. Meme si on peut voir en lui une petite lumiere naissante, vers la fin. L'ambiance du film apparait trompée par la présence du protagoniste. Dans un environnement ou les personnages sont normaux, il est l'exception. Et cela laisse une empreinte assez étrange. Peut etre pour ça que le film ne m'a pas totalement conquis. Mais c'était peut etre un effet voulu. Que l'on ne peut lui reprocher. Il est néanmoins selon moi et contrairement aux dires de certains, inférieur au dernier film de Claude Sautet.(2-3 étoiles)