Seeing is believing : les secrets du tournage

Documentaire aux allures de tour du monde, Seeing in believing multiplie les exemples prouvant que la vidéo peut jouer un rôle dans les luttes contre l'oppression : du Brésil, où les syndicats érigent des écrans géants sur les places publiques pour diffuser des actualités alternatives, au Tibet, où des dissidents filment l'exploitation de leurs terres par des compagnies chinoises, en passant par le Kénya, où des militants témoignent des cas de torture en livrant leurs films à des experts médico-légaux, et le Canada, où sévit le groupe Adbusters, auteur d'"antipublicités" parodiques.

Débutant au cinéma comme monteur, le Canadien Peter Wintonick, né en 1953, s'est vite orienté vers le documentaire, consacrant plusieurs films au pouvoir des médias, et rendant hommage à ses aînés Richard Leacock ou D. A. Pennebaker dans Cinéma vérité : le moment décisif (1999). Pour la réalisation de Seeing is believing, ce cinéaste militant s'est cette fois associé à Katerina Cizek, Canadienne d'origine tchèque qui travailla tout d'abord comme photo-journaliste, avant de tourner des documentaires témoignant de la situation des droits de l'homme dans le monde, comme The Dead Are Alive : Eyewitness in Rwanda, sur le génocide rwandais, en 1996.

Seeing is believing s'attarde plus particulièrement sur le cas de Witness, ONG américaine qui fournit du matériel vidéo aux militants de différentes régions du monde, afin que ceux-ci puissent témoigner des atteintes aux droits de l'homme. Le film s'intéresse notamment à Joey Lozano, activiste qui travaille aux Philippines avec la coalition Nakamata. Celle-ci regroupe une dizaine d'organisations dont l'objectif est de promouvoir les droits fonciers des autochtones face aux grands propriétaires terriens.