Film horrifique, réalisé par Mick Garris, La Nuit Déchirée est un bon long-métrage. L'histoire nous fait suivre Charles Brady et sa mère Mary qui sont les derniers survivants d'une race de chasseurs nocturnes n'appartenant pas à notre monde. En effet, ce sont des félidés, entretenant des relations incestueuses, ne pouvant rester en vie qu'en se nourrissant de la force vitale d'une jeune vierge. Capables de se métamorphoser et de cacher leur apparence de fauve sous un aspect humain rassurant, ils s'installent à Travis, une petite ville de l'Indiana et se mettent en chasse. Mais la mère et son fils sont également la proie des chats, seuls prédateurs capables de les tuer. Ce scénario, le premier écrit par Stephen King non basé sur l'une de ses œuvres préexistantes, s'avère divertissant et plaisant à visionner tout du long de sa durée d'un peu moins d'une heure et demie. L'intrigue prend le temps de se mettre en place et ne décolle réellement qu'après une demi-heure. À partir de ce moment là, on bascule dans l'horreur et cela va s'accentuer au fil des minutes suivantes. On assiste à des scènes horrifiantes comportant quelques séquences gores appréciables. Mais cet aspect est pas mal dédramatisé par le ton comportant des touches d'humour et de légèreté malgré l'ambiance d'épouvante. Ce mélange prend bien et permet d'être diverti malgré les horreurs visibles à l'écran. L'ensemble est porté par des personnages agréables, interprétés par une distribution comprenant Brian Krause, Madchen Amick et Alice Krige dans les rôles principaux. Le reste de la distribution comporte Jim Haynie, Dan Martin, Ron Perlman, Monty Bane ou encore Lyman Ward. À noter également quelques caméos assez inattendus et très sympathiques d'autres comédiens, de réalisateurs et d'écrivains, mais citer leurs noms serait gâcher l'effet de surprise. N'oublions pas également de mentionner les nombreuses boules de poils aux bouilles adorables mais pourtant inquiétants. Tous ces rôles entretiennent des rapports de crainte face à ces menaces sanguinaires. La relation mère-fils est elle franchement malsaine. Ces échanges sont soutenus par de bons dialogues, parfois amusants, mais l'ensemble manque d'émotions fortes malgré la tension véhiculée. Sur la forme, la réalisation du cinéaste américain s'avère qualitative. Sa mise en scène se veut soignée et est couplée à de bons effets spéciaux permettant de crédibiliser ces bêtes et leurs actes. Ce visuel sanglant est accompagné par une bonne b.o. signée Nicholas Pike. Ses compositions collent bien aux images, sans pour autant être marquantes. On retiendra surtout le titre Boadicea de la chanteuse Enya qu'il est étonnant d'entendre ici tant il est en décalage avec le propos. Mais sa sublime mélodie est un plaisir à écouter et confère une certaine identité à l'œuvre filmique. Cette chasse à la femme immaculée s'achève sur une fin satisfaisante venant mettre un terme à La Nuit Déchirée, qui, en conclusion, est un film méritant d'être découvert.