Ce long film -avec entracte!- est l'anti Dupieux.
Il mérite d'être connu, mais n'atteindra jamais le sublime de Lawrence d'Arabie, avec pourtant une photographie léchée, en cinémascope. On retrouve l'Irlande de carte postale, les tempêtes violentes, les plages infinies et les couleurs de ciel changeant.
Le scénario mêle confrontation indépendantiste, les séquelles de la guerre des tranchées, et une histoire d'adultère avec l'occupant, dans une (toute) petite communauté, où tout se sait très vite, ou presque, car le traite n'est pas démasqué par la foule en furie.
La passion amoureuse se vit sans parole et malgré une poétique et naturaliste virée en forêt, la première partie se traine un peu en longueur. Seule la musicale et bien arrosée nuit de noces apporte du piment dans un quotidien banal et sans horizon personnel.
La suite s'anime, avec la tentative de récupération des armes sous les flots déchainés, et la mise au banc de la fille du tenancier de l'unique bar.
Coté casting, on retiendra surtout le père Trevor Howard, rugueux, finaud, et garde-fou des déchainements de foule versatile et prompte au lynchage. Et bien sûr John Miles, le benêt pied-bot, Michael pour les intimes. Une fois oublié la performance de Mitchum dans la nuit du chasseur, il reste convaincant en maitre d'école droit et d'une gentillesse infinie.
Une photographie de carte postale, permet de visiter la pointe de Dingle, inchangée depuis si longtemps.
Cinéma vo - mai 2024