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Alain D.
617 abonnés
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3,5
Publiée le 3 décembre 2019
Sur fond de lointaine guerre mondiale, cette belle comédie dramatique, parfaitement mise en scène par David Lean séduit aussi par ses décors naturels d'Irlande et sa photographie d'une grande beauté. La réalisation nous offre quelques scènes intenses et un superbe casting avec Sarah Miles assez convaincante dans le rôle délicat de Rosy, et les charismatiques Robert Mitchum (le prof et époux de Rose) et Trevor Howard (le Père Hugh). L'aspect négatif de ce film réside dans son scénario qui souffre d'une certaine langueur, nous distillant une ambiance malsaine et un sujet trop romantico-dramatique.
Ce qui s'appelle du grand cinéma avec des photographies grandioses, léchées qui caractérisent la pâte du grand David Lean. La fille de Ryan est une belle fresque historique et une intrigue amoureuse à la fois qui met en scène L'Irlande de 1916 en pleine révolte avec ses paysages superbes et l'océan déchaîné. C'est probablement le plus beau film tourné sur l'île verte avec des scènes d'amour parmi les plus belles de l'histoire du cinéma. À noter aussi la prestation époustouflante de John Mills en idiot du village plus vrai que nature à qui rien n'échappe. C'est un classique à ne pas manquer ne serait-ce que pour toutes ces images sublimes qui jalonnent cette histoire d'adultère avec un officier de l'armée d'occupation.
Techniquement c'est grandiose. Une profusion d'images sublimes. C'est impressionnant. Mais autant ce style épique convient merveilleusement à un film comme Le Pont de la Rivière Kwai, dont je suis un adorateur fanatique, autant on peut être sceptique quand le thème principal est celui, intimiste, d'une épouse qui fait cocu son mari (même si ce n'est pas le seul sujet)..Il y a comme un décalage : c'est comme se servir d'un bazooka pour tuer une fourmi. Robert Mitchum esr un acteur
formidable. Mais là il est complètement à contre-emploi. En un mot comme en cent, osons le dire, c'est une erreur de casting. Accessoirement, le personnage joué par John Mills est assez déplaisant : je trouve qu'en réalité, il est mal joué.
Restent deux scènes d'amour absolument prodigieuses, pour moi parmi les plus grandes du cinéma mondial de tous les temps : celle dans la forêt, et surtout celle du premier baiser dans le café, réellement fascinante. Deux joyaux dans un ensemble un peu mitigé.
Peut-être pas très "Nouvel Hollywood", c'est le moins que l'on puisse dire, mais j'adore. Sarah Miles est comme dans tous ses rôles (trop peu nombreux) sublime et l'inénarrable John Mills est inoubliable en gentil benêt, Trevor Howard en curé assure un maximum, la prise de vue du grand Freddie Young (souvent avec Lean) est magnifique, la musique de Maurice Jarre inoubliable, certes le scénario qui mêle l'histoire complexe de l'Irlande 1916 avec les Anglais, les nationalistes et les traîtres, d'un côté et Madame Bovary de l'autre est un peu tordu et parfois un peu longuet, surtout la partie romantique, (je n'en dis pas plus car il paraît qu'il ne faut pas "spoiler") mais au bout du compte c'est un très grand film à voir et revoir. A mon avis le meilleur Lean.
Sans doute le dernier grand film de David Lean qui me manquait : le découvrir au cinéma a donc été un grand plaisir pour moi, le cinéaste ayant manifestement un talent rare pour faire vivre des fresques historiques de grande ampleur. C'est magnifiquement réalisé, filmé, photographié : on sent que le bonhomme a pensé à tout dans les moindres détails, n'hésitant pas (comme toujours) à opter pour une très longue durée afin de développer autant que possible tous les sujets qu'il souhaite aborder. J'ai parfois été ébloui, visuellement, bien sûr, mais aussi dans l'approche que peut avoir le réalisateur de l'histoire (reprenant manifestement plusieurs aspects de « Madame Bovary » et de ses personnages) : jamais de jugement, de manichéisme, personne n'étant réellement épargné ou totalement positif (si ce n'est peut-être le Père Collins, excellemment interprété par Trevor Howard). Le fait que Rosy se comporte comme une gamine, que Charles soit ennuyeux à périr au quotidien malgré sa gentillesse... À la fois simple et complexe, s'enrichissant (grandement) d'une dimension historique (la lutte irlandaise pour l'indépendance) mélangeant habilement la « petite et la grande », « La Fille de Ryan » m'a paru toutefois un peu long, peut-être pas aussi lyrique qu'on aurait pu l'imaginer, ce qui n'empêche pas les moments forts spoiler: (la tempête) et certains enjeux remarquablement intégrés spoiler: (la trahison de Thomas Ryan, notamment) . Bref, sans atteindre les sommets que j'aurais pu espérer, cela reste quand même du sacré cinéma, superbement mis en images et peuplé de personnages souvent inoubliables : un classique justifié.
Très bonne histoire racontée avec délicatesse et finesse
C'est la première fois que je le vois. Ce qui est bien avec les films intelligents, c'est qu'on peut les voir et les revoir sans se lasser. Dès la première vision, je sens bien que j'aurais du mal à m'en lasser.
J'ai beaucoup apprécié au début lorsque Charles parle de la femme institutrice qu'il a rencontrée à Dublin. On voit bien comme Rosie réagit et par voie de conséquence comment Charles aussi à son tour. D'un point de vue factuel, peu est dit, d'un point de vue réaliste, tout est déjà dit à ce moment là. Rosie est éperdue de Charles qui est la seule accroché intellectuelle qu'elle connaisse avec le prêtre.Lui se plie à elle, s adapte à elle. Elle souhaite sans dire ce qu'elle souhaite. Il n'imagine pas ses intentions, mais fini avec le temps par la comprendre. Elle manigance et manipule, il l accepte et trouve cela charmant/attachant.il voyage et connaît ailleurs, elle s évade avec les habits donnes par son père. Il est las, elle est émerveillée. Ils sont tous les deux à part dans le village, elle attend, rêve, imagine, phantasmes, il vit les choses simplement., il ne sait pas mettre en valeur ce qui lui arrive - il passe à côté de sa vie.
Plus tard lorsqu elle découvre que Charles est désabusé et casanier, c est la qu elle rencontre le prêtre et fini par lui avouer qu'elle est insatisfaite et qu'elle ne sait pas de quoi.
Un peu oublié ce film pourtant il est superbe il est vrai que son format de 3 heures peut rebuter au premier abord. La photographie, les acteurs, la direction d'acteurs et le scénario tout est réuni pour s'en mettre plein les yeux. Alors certes on peut percevoir un certain mépris du réalisateur pour le petit peuple irlandais si on veut chercher la petite bête.
Les films historiques et romantiques sont nombreux car leur haut budget permet de mêler exotisme et romantisme pour faire rêver le spectateur. Après Docteur Jivago qui s'est révélé être un résultat confus de l'exercice de Lean dans le genre, la Fille de Ryan semble être une réussite, autant sur l'amélioration des personnages même si on reste loin de la perfection et surtout dans la mise en scène et la photographie, qui sont les étoiles d'or du film. Tout a été mis en place pour valoriser les paysages et plages de l'Irlande, ce qui donne des plans somptueux, aux couleurs éclantantes, comme le vert des plaines. La mise en scène de Lean est alors impressionnante : il a sans aucun doute réalisé un des meilleures scènes d'amour du cinéma, où tout est montré avec pudeur dans la magnificence de la nature. Le son est travaillé avec un très grand soin, se servant du hors-champ pour amplifier son importance. La musique de Jarre est meilleure, ses imitations de Beethoven correspondant à l'état d'âme du personnage de Mitchum. Le scénario est moins lourd, avec des séquences peu intéressantes par rapport à d'autres, l'intrigue amoureuse est passionnante, même si elle ressemble à celle de Roméo et Juliette. Si certains personnages sont excellents ( Sarah Miles et Robert Mills ), d'autres sont carrément flous ( l'amant de Miles ) et sont décevants quand on considère qu'ils sont essentiels à l'intrigue. Peu imposant comparé à Laurence d'Arabie et Docteur Jivago, pour les décors et les moyens humains ( la foule récurrente chez Lean ), la Fille de Ryan est clairement un des films les plus réussis de Lean.
Quel beau film ! Décidément, David Lean est le réalisateur des épopées qui marquent. Moins connu que Docteur Jivago ou Lawrence d'Arabie, c'est un film à découvrir ! Une belle histoire romanesque sur fond de 1ère guerre mondiale et de conflit Anglo-Irlandais, une mise en scène flamboyante, des acteurs impeccables servant des personnages haut en couleurs, des paysages sublimes, une photographie à la hauteur ! les 3h passent sans un instant d'ennui. A revoir
"La Fille de Ryan" est un film absolument magique et le générique de fin terminé, on reste longtemps sous l'envoûtement de ses images. Tout y est quasi parfait... En premier lieu, l'image qui magnifie l'Irlande encore mieux que ne l'a fait John Ford dans "l'Homme tranquille". La photo est léchée comme une oeuvre d'art, avec une mer omniprésente, tantôt déchaînée dans des tempêtes dantesques, tantôt scintillante sur une plage immaculée. Cette beauté de l'image est d'autant plus perceptible que toute l'histoire est nimbée d'une vraie poésie, notamment dans les scènes où apparaît le niais du village. Il est l'observateur silencieux du drame qui se joue, avec une telle puissance de jeu qu'on se demande si l'acteur est réellement un handicapé mental. Son rôle est un des plus marquants dans l'histoire du cinéma. Il ancre à lui seul l'histoire dans la réalité historique de l'Irlande du début du 20ème siècle. Quant à l'histoire elle-même, elle a toute la puissance d'un drame annoncé, celle d'un adultère commis avec l'ennemi, dans le contexte d'une société figée dans sa dimension catholique. Mais David Lean, le réalisateur, n'est pas Ken Loach, il se garde bien de dénoncer quoi que ce soit; il ne fait que rapporter, en donnant même au curé ( formidable Trevord Howard ) le rôle d'un personnage apaisant et humain. On est impressionné par la scène de la nuit de noces et la terrible déception qu'elle engendre : les rêves d'une jeune fille s'évanouissent brutalement et à jamais. Sauf quand un bel et fragile officier anglais, totalement perturbé par les tranchées, passe par là... Comment ne pas vibrer à ce drame de la sensualité d'une femme désespérément en quête de bonheur ? La prestation des acteurs finit de nous convaincre, avec un Robert Mitchum en parfait contre-emploi dans un rôle d'un faible tenté par le pardon... "La fille de Ryan" est absolument un chef d'oeuvre, un film qui marque d'autant plus qu'il n'a pas une grande réputation qui le précède, comme son petit frère, "le Docteur Jivago". A voir et à revoir... On ne s'en lasse pas !
Il est facile, malgré une première partie qui traîne, de s'identifier et de s'attacher à chacun des personnages de cette histoire d'adultère, que ce soit l'instituteur trompé ou sa femme en quête d'une vie moins ordinaire. Même en filmant un récit peu épique, David Lean fait à nouveau preuve de sa capacité à exploiter ses décors.
Une fresque assez formidable autour de l'amour et la déception. Des acteurs excellents et un thème relativement classique inspiré de " madame Bovary". Ajoutez à tout cela les paysages irlandais. C'est superbe