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COMMODORE
4 abonnés
17 critiques
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4,0
Publiée le 3 septembre 2024
La Femme des sables est une expérience cinématographique unique, à la fois envoûtante et dérangeante. Teshigahara nous plonge dans un univers onirique et oppressant où l'homme, confronté à l'absurdité de son existence, est réduit à l'état de simple grain de sable. Ce film pose des questions fondamentales sur la condition humaine : la quête de sens, la liberté, la solitude, la mort. Le personnage principal, prisonnier d'une situation absurde, nous invite à une introspection profonde. Son combat contre le sable, qui est aussi un combat contre lui-même, est une métaphore puissante de la lutte de l'homme contre son destin.
J'ai été profondément troublé par ce film. Il m'a laissé une sensation de vide et d'angoisse, mais aussi une immense admiration pour l'audace de Teshigahara. Je pense que c'est le genre de film qui marque durablement et qui ne laisse personne indifférent.
Prix spécial du jury à Cannes en 1964 ( à l'époque prix qui correspond au meilleur film de la sélection officielle après la palme d'or), " la femme des sables" est une œuvre marquante
Réalisée par H. Teshigahara auteur de la nouvelle vague japonaise à la filmographie peu fournie quantitativement et dont peu de ses films sont parvenus jusqu'à nos écrans.
Il faut être clair, on a ici affaire à un film de portée métaphorique qui renvoie chaque spectateur à son interprétation personnelle.
Un instituteur passionné par les insectes part à la recherche d'un spécimen rare dans un désert de sable. Il croise un groupe de pêcheurs qui lui proposent de passer la nuit dans une maison située au fond d'un cratère de sable ou une jeune veuve vit seule.
Mon hypothèse est que le réalisateur veut nous brosser de manière symbolique la vie des êtres humains.
Selon l'auteur, l'individu est naturellement épris de liberté, mais poussé par la société qui a besoin de lui pour qu'il se reproduise et travaille, il est contraint à renoncer à ce qu'il souhaite naturellement avant de finir par accepter sa condition.
Si la première partie est franchement très réussie et passionnante, la seconde tire parfois (un peu) en longueur.
Tres bien interprété par les deux acteurs ( l'acteur masculin Eiji Okada occupait le premier rôle dans "Hiroshima mon amour ") c'est finalement un huis clos qui ne manque pas de rythme malgré la simplicité du scénario qui tient toutefois le spectateur en haleine.
Le thème sera traité des années plus tard, sous une autre forme par le réalisateur Hongrois Bela Tarr dans " le cheval de Turin".
C'est un film à connaître, que l'on ne doit pas confondre avec " la femme insecte" du japonais Imamura réalisé à la même époque.
Film qui frise avec la folie. Un instituteur se retrouve prisonnier dans une maison située au pied d'une falaise de sable qui ceinture la bâtisse. Les villageois l'obligent, lui et l'occupante des lieux, à remplir chaque nuit des sceaux de sable dans le but d'empêcher l'ensablement complet du village. C'est une lutte entre l’individuel et le collectif. L'instituteur défend sa liberté d'aller où bon lui semble, tandis que la communauté énonce un intérêt supérieur qui s'impose à chacun. Dans cette lutte, le prisonnier n'a clairement pas les atouts, mais les villageois l'obligent habilement à cohabiter avec une jeune et jolie veuve dans l'espoir qu'ils s'apprivoisent l'un l'autre et que l'instituteur finisse par accepter son sort. La promiscuité forcée entre ces deux prisonniers, leur personnalité si différente, la pression exercée par le village rend le film captivant et donne lieu à des scènes marquantes, la fête nocturne où le village au complet pousse ses prisonniers à copuler n'étant pas la moindre.
Lent, original, esthétique, soigné, ce film N&B aux accents kafkaïens nous plonge dans une atmosphère étrange, un monde improbable dont le personnage principal est… le sable. La musique originale de Takemitsu complète cette œuvre d’art dont le seul défaut est d’être un peu trop longue.
Selon mon opinion il est un film qui pose beaucoup d'intérêt, mais justement pour la cinématographie qui est trés forte. Malheureusement ce n'est pas le même cas avec l'histoire elle-même, il y a des lacunes logiques qui sacrifient le réalisme. Le pire, le message du film est très pseudo philosophe il essaye d'être une histoire parallèle du Sisyphus ou encore de signifier quelque chose d'importance pour la vie humaine, mais évidemment il se trompe. Les comédiens étaient véritables, spécialement le protagoniste, l'entomologiste. La musique est parfait et elle reussi à créer une ambiance appropriée pour le film.
Le film de Teshigahara a conservé intact son incroyable pouvoir de fascination, tant au niveau de la forme (un poème visuel, véritablement envoûtement) que du fond, qui lui est indissociable - une fable métaphysique sur l'existence humaine et sur la quête de liberté. Une liberté que l'homme cherche désespérément dans le monde extérieur, résolument opaque, alors que ce n'est qu'en lui-même qu'il peut y accéder, en acceptant l'absurdité de ce monde qui l'emprisonne dans ses désirs et ses peurs. Peut-être la meilleure adaptation (imaginaire) que l'on puisse faire au "Mythe de Sisyphe" d'Albert Camus. Un film qui touche à l'essence même du cinéma et à son incroyable puissance suggestive.
Cette histoire de prisonnier d'une maison de sable est particulièrement originale et le traitement ne l'est pas moins. Difficile à rattacher au genre fantastique, quoique. Plus proche d'une forme onirique et perverse, pile poil entre Masumura et Oshima. Noir et blanc extraordinaire. Dialogues réduits à leur simple expression mais la mise en scène est prodigieuse. Surprenants rapports entre l'homme et la femme ensablés, qui ne correspondent jamais à ce que l'on attend. Les 2 h 30 passent comme une lettre à la poste en dépit d'un léger essoufflement à mi-distance. Indispensable pour les amateurs de cinéma japonais
"La femme des sables" est une oeuvre atypique, à la fois originale pour l'époque tout s'inscrivant dans ce renouveau du cinéma japonais, plus iconoclaste, libre et audacieux. Son réalisateur et ses scénaristes partent d'un concept loufoque et tissent, à partir de celui-ci, une intrigue aux accents de thriller qui flirte même avec le genre horrifique avec sa musique angoissante et ses passages oppressants. L'ambiance qui s'installe est palpable et donne une bonne partie de sa saveur à ce huis clos. On pourrait la qualifier d'hypnotisante, d'envoûtante et rend ce long métrage japonais passionnant même si l'on ne comprend pas toutes les subtilités de l'histoire et ses aspects symboliques. Intelligemment mis en scène, le film soulève beaucoup d'interrogations et peut générer de nombreuses interprétations mais nulle doute que l'Homme est au centre de celles-ci. Une curiosité cinématographique qui prend aux tripes.
La seule chose dont on peut être certain avec ce film, c'est qu'après l'avoir vu on n'a pas envie de poser un seul orteil sur une plage et qu'on préfère définitivement prendre ses prochaines vacances à la campagne ou à la montagne. Maintenant si les grandes lignes de cette oeuvre, visuellement superbe et imaginative, qui n'a pas la moindre once de convention sont compréhensibles, le fond peut faire l'objet d'un milliard d'interprétations. Déjà rien que le cataloguer dans un genre est une gageure, drame de la survie ???, thriller ???, conte ??? critique sociale ??? ; à vous de choisir. En tous les cas, une oeuvre envoûtante, surtout dans la dernière heure et demie, d'une poésie brutale voir même primaire aussi riche et inspirée dans la forme que dans le fond.
Film particulièrement étrange que cette "Femme des sables". L’histoire est celle d’un entomologiste qui se retrouve prisonnier, mais en compagnie d’une jeune veuve, d’une hutte se trouvant au fond d’une fosse dans la dune. La mise en scène est vraiment de qualités (certains plans sont assez novateur), la photographie est très envoûtante et les deux comédiens principaux que sont Eiji Okada et Kyoto Kishida interprètent leur personnage avec beaucoup d’émotions. Hiroshi Teshigahara réalise une œuvre assez forte et surprenante et elle mériterait d’être découverte par un large public.
J'aurais voulu mettre "excellent" mais j'ai détesté la musique. L'histoire, d'après le livre de Abe Kôbô, nous ramène à notre condition d'humain qui doit apprendre à coopérer avec ce qu'il ne peut ni maîtriser ni fuir. Ou parce que, après réfléxion, on ne veut plus ni lutter contre, ni fuir, mais juste accepter. Volontairement. C'est un très beau film qui fait réfléchir ; c'est une belle leçon de vie.
Film exigeant à aborder la tête reposée, ce qui n'était malheureusement pas mon cas, "La Femme des sables" nous interroge notamment sur ce qui pousse un homme à continuer de vivre lorsqu'on le prive de sa liberté. Bien évidemment riche en métaphores, le film entreprend ni plus ni moins de nous faire réfléchir sur la signification de la vie dans la société contemporaine. Soyons francs : à moins que vous soyez fans de Kafka, vous êtes autorisés à trouver ça un peu longuet et rébarbatif. Le film est beaucoup plus intéressant sur un plan purement cinématographique, avec son ambiance oppressante nous faisant presque ressentir le vent et le sable sur notre fauteuil. Cauchemardesque et sensuel, le film touche à la pure grâce dans ses gros plans : sur la peau, sur le sable, sur les insectes... des images magnifiques. Les plans plus larges, pouvant évoquer Antonioni, sont également magnifiquement composés. Seulement voilà, 2h20, c'est long pour un film d'avant-garde...
Plus qu'une simple histoire c'est surtout un questionnement existentielle , un questionnement sur la condition humain. A travers l'histoire de cette homme prisonnier des sables, Teshigahara se pose la question de la liberté de l'homme , de son pouvoir de décision , la question sur la vie , notre vie à nous à travers cette homme se résument elles aussi à ramasser du sable indéfiniment et sans but véritable. En gros sommes nous tous voué à une vie enfermé dans des carcans. Et en même temps est ce qu'il ne faut pas profiter de ce que l'on a , de ce que la vie nous donne. Enfin c'est ce que j'ai compris , ce film est difficile à comprendre sur le fond car il pose tellement de question . De plus l'aspect contemplatif et lent du fil renforce cela , il y a une véritable maîtrise du réalisateur au point de vu esthétique , les plans sur le sable en font un personnage vivant et tout simplement magnifique! Les 2 acteurs principaux sont bon et la musique joue un rôle important et je trouve donne un coté angoissant. Ce film est vraiment superbe car nous renvoies à nous même quelques part enfin c'est ce que j'ai ressenti !