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Plume231
3 863 abonnés
4 639 critiques
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4,0
Publiée le 20 février 2013
La seule chose dont on peut être certain avec ce film, c'est qu'après l'avoir vu on n'a pas envie de poser un seul orteil sur une plage et qu'on préfère définitivement prendre ses prochaines vacances à la campagne ou à la montagne. Maintenant si les grandes lignes de cette oeuvre, visuellement superbe et imaginative, qui n'a pas la moindre once de convention sont compréhensibles, le fond peut faire l'objet d'un milliard d'interprétations. Déjà rien que le cataloguer dans un genre est une gageure, drame de la survie ???, thriller ???, conte ??? critique sociale ??? ; à vous de choisir. En tous les cas, une oeuvre envoûtante, surtout dans la dernière heure et demie, d'une poésie brutale voir même primaire aussi riche et inspirée dans la forme que dans le fond.
"La femme des sables" est une oeuvre atypique, à la fois originale pour l'époque tout s'inscrivant dans ce renouveau du cinéma japonais, plus iconoclaste, libre et audacieux. Son réalisateur et ses scénaristes partent d'un concept loufoque et tissent, à partir de celui-ci, une intrigue aux accents de thriller qui flirte même avec le genre horrifique avec sa musique angoissante et ses passages oppressants. L'ambiance qui s'installe est palpable et donne une bonne partie de sa saveur à ce huis clos. On pourrait la qualifier d'hypnotisante, d'envoûtante et rend ce long métrage japonais passionnant même si l'on ne comprend pas toutes les subtilités de l'histoire et ses aspects symboliques. Intelligemment mis en scène, le film soulève beaucoup d'interrogations et peut générer de nombreuses interprétations mais nulle doute que l'Homme est au centre de celles-ci. Une curiosité cinématographique qui prend aux tripes.
Cette histoire de prisonnier d'une maison de sable est particulièrement originale et le traitement ne l'est pas moins. Difficile à rattacher au genre fantastique, quoique. Plus proche d'une forme onirique et perverse, pile poil entre Masumura et Oshima. Noir et blanc extraordinaire. Dialogues réduits à leur simple expression mais la mise en scène est prodigieuse. Surprenants rapports entre l'homme et la femme ensablés, qui ne correspondent jamais à ce que l'on attend. Les 2 h 30 passent comme une lettre à la poste en dépit d'un léger essoufflement à mi-distance. Indispensable pour les amateurs de cinéma japonais
Du cinéma très avant-gardiste et expérimental. L’histoire est une sorte de fable absurde (avec du Kafka et du Beckett ou même le mythe de Sysiphe), existentielle, et politique sur des positions gauchisantes (le thème de l’aliénation est le plus clairement développé). Le film a les limites du genre, avec une fiction un peu trop systématique, une allégorie un peu trop appuyée, qui assèchent la profondeur poétique. C’est esthétiquement passionnant, et très japonais dans sa manière de créer de l’abstraction dans la représentation même de la réalité matérielle (très beaux plans très rapprochés de corps humains, de bans de sables, d’éléments liquides… tous d‘une étonnante sensualité). Un film intéressant, mais dans la mouvance de la nouvelle vague japonaise il y a plus abouti dans la recherche formelle ou narrative.
Film-phare de la «nouvelle vague» japonaise, «La femme des sables» (1964) de Teshigahara constitue l'un des trois fruits merveilleux de la collaboration de trois créateurs, à l'avant-garde de leur art propre, Teshigahara bien sûr, le compositeur Takemitsu et le romancier Kôbô Abe. Un entomologiste accepte l'hospitalité d'une femme mystérieuse sans se douter qu'il tombe de la sorte dans un piège, se retrouvant emprisonné, à la manière d'un insecte observé par ses pairs, dans un trou perpétuellement menacé d'ensablement. Vaste parabole, située à la lisière entre le réalisme et le fantastique, le film, volontairement équivoque, alimente une méditation dense et plurithématique sur l'enfermement, sur la part animale de la nature humaine, sur l'instinct de survie, sur les conditions minimales d'une civilisation ... Mais c'est surtout la mise en forme de ce contenu qui est parfaite! La photographie de Segawa est en effet une splendeur; la musique de Takemitsu est digne des plus hautes collaborations entre un cinéaste et un compositeur (et elles sont hélas très rares!); et la mise en scène de Teshigahara enfin, qui assume de manière avouée l'héritage de Resnais, est d'une créativité qui suscite une nouvelle fois la nostalgie de ce paradis perdu de l'art cinématographique que furent les années 60. Bien des séquences mériteraient d'être évoquées! Celle, saisissante, où l'homme, fuyant son trou, se retrouve traqué comme une bête dans la nuit ou encore, cette autre, fantastique, où l'homme et la femme, réduits à l'état d'insectes, sont contraints de se donner publiquement l'un à l'autre sous le regard de masques grimaçants ... Un chef-d'oeuvre, ni plus ni moins!
Film particulièrement étrange que cette "Femme des sables". L’histoire est celle d’un entomologiste qui se retrouve prisonnier, mais en compagnie d’une jeune veuve, d’une hutte se trouvant au fond d’une fosse dans la dune. La mise en scène est vraiment de qualités (certains plans sont assez novateur), la photographie est très envoûtante et les deux comédiens principaux que sont Eiji Okada et Kyoto Kishida interprètent leur personnage avec beaucoup d’émotions. Hiroshi Teshigahara réalise une œuvre assez forte et surprenante et elle mériterait d’être découverte par un large public.
Film exigeant à aborder la tête reposée, ce qui n'était malheureusement pas mon cas, "La Femme des sables" nous interroge notamment sur ce qui pousse un homme à continuer de vivre lorsqu'on le prive de sa liberté. Bien évidemment riche en métaphores, le film entreprend ni plus ni moins de nous faire réfléchir sur la signification de la vie dans la société contemporaine. Soyons francs : à moins que vous soyez fans de Kafka, vous êtes autorisés à trouver ça un peu longuet et rébarbatif. Le film est beaucoup plus intéressant sur un plan purement cinématographique, avec son ambiance oppressante nous faisant presque ressentir le vent et le sable sur notre fauteuil. Cauchemardesque et sensuel, le film touche à la pure grâce dans ses gros plans : sur la peau, sur le sable, sur les insectes... des images magnifiques. Les plans plus larges, pouvant évoquer Antonioni, sont également magnifiquement composés. Seulement voilà, 2h20, c'est long pour un film d'avant-garde...
Désolé, il y a plein de qualités dans ce film, mais Abe Kôbô, vraiment, c'est pas mon truc. J'avais essayé de lire "Les murs" et "L'homme-boîte" : ils m'étaient tombés des mains. On m'avait dit que "La femme des sables" était son meilleur roman: je me suis donc précipité sur cette adaptation. Mais on y trouve toujours cette prostration, cet enfermement, cette claustrophilie qui m'avaient tant horripilé dans les autres oeuvres. Teshigahara est un excellent cinéaste. Le film est techniquement superbe, avec de magnifiques images de sable en noir et blanc, la bande originale oppressante de Takemitsu, les yeux, la fragilité et la résignation désespérée de Kishida Kyôko. Même l'idée de base est intéressante - ce parallèle entre la situation des hommes et celle des insectes, tous les deux empêtrés dans les sables de leur condition et condamnés à un combat sans issue. Mais voilà, j'accroche pas, ça m'ennuie, je n'y peux rien.
Film qui frise avec la folie. Un instituteur se retrouve prisonnier dans une maison située au pied d'une falaise de sable qui ceinture la bâtisse. Les villageois l'obligent, lui et l'occupante des lieux, à remplir chaque nuit des sceaux de sable dans le but d'empêcher l'ensablement complet du village. C'est une lutte entre l’individuel et le collectif. L'instituteur défend sa liberté d'aller où bon lui semble, tandis que la communauté énonce un intérêt supérieur qui s'impose à chacun. Dans cette lutte, le prisonnier n'a clairement pas les atouts, mais les villageois l'obligent habilement à cohabiter avec une jeune et jolie veuve dans l'espoir qu'ils s'apprivoisent l'un l'autre et que l'instituteur finisse par accepter son sort. La promiscuité forcée entre ces deux prisonniers, leur personnalité si différente, la pression exercée par le village rend le film captivant et donne lieu à des scènes marquantes, la fête nocturne où le village au complet pousse ses prisonniers à copuler n'étant pas la moindre.
Kafkaïen et envoutant ! Quanrante ans et pas une seule ride : le propre des chefs d'oeuvre, l'intemporalité même ! Et pendant ce temps, pas la peine de faire des patés dans le sable, sp'a Joyce ?
Mon premier film japonais (je crois) est c'est plutôt un bon départ ! Film qui interroge sur la quête de la personnalité. Très intriguant et très beau dans son esthétique à la fois. Le sable est un personnage à part entière de l'histoire tellement qu'il est travaillé. Une bonne histoire mais qui souffre comme souvent dans ce genre de film, des petites choses incompréhensibles ou un peu longue ...
Prix spécial du jury à Cannes en 1964 ( à l'époque prix qui correspond au meilleur film de la sélection officielle après la palme d'or), " la femme des sables" est une œuvre marquante
Réalisée par H. Teshigahara auteur de la nouvelle vague japonaise à la filmographie peu fournie quantitativement et dont peu de ses films sont parvenus jusqu'à nos écrans.
Il faut être clair, on a ici affaire à un film de portée métaphorique qui renvoie chaque spectateur à son interprétation personnelle.
Un instituteur passionné par les insectes part à la recherche d'un spécimen rare dans un désert de sable. Il croise un groupe de pêcheurs qui lui proposent de passer la nuit dans une maison située au fond d'un cratère de sable ou une jeune veuve vit seule.
Mon hypothèse est que le réalisateur veut nous brosser de manière symbolique la vie des êtres humains.
Selon l'auteur, l'individu est naturellement épris de liberté, mais poussé par la société qui a besoin de lui pour qu'il se reproduise et travaille, il est contraint à renoncer à ce qu'il souhaite naturellement avant de finir par accepter sa condition.
Si la première partie est franchement très réussie et passionnante, la seconde tire parfois (un peu) en longueur.
Tres bien interprété par les deux acteurs ( l'acteur masculin Eiji Okada occupait le premier rôle dans "Hiroshima mon amour ") c'est finalement un huis clos qui ne manque pas de rythme malgré la simplicité du scénario qui tient toutefois le spectateur en haleine.
Le thème sera traité des années plus tard, sous une autre forme par le réalisateur Hongrois Bela Tarr dans " le cheval de Turin".
C'est un film à connaître, que l'on ne doit pas confondre avec " la femme insecte" du japonais Imamura réalisé à la même époque.