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Akamaru
3 129 abonnés
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3,5
Publiée le 31 juillet 2014
Que René Clément soit si peu considéré,alors qu'il fut un des cinéastes français essentiels des années 40 à 60,est incompréhensible. Sa filmographie est aussi dense que variée,et "Les Félins"(1964) prouvait qu'il était particulièrement doué dans le thriller stylisé à l'americaine(à l'instar de "Plein Soleil"). Un petit truand poursuivi pour avoir séduit la maîtresse d'un gangster,se réfugie dans une villa de la Côte d'Azur,où sa situation demeure très inconfortable. En effet,il est séduit à la fois par la riche bourgeoise qui l'héberge et par la bonne à tout faire. Même si Marc pense tout maîtriser avec son arrogance et sa malice,ce sont belles et bien Melinda et Barbara qui mènent la danse. Superbe Alain Delon,sur le qui vive,comme un animal. Merveilleuse Jane Fonda,entre innocence et sensualité. Les manipulations et coups bas ne manquent pas dans ce huis clos qui réserve un twist d'envergure,et profite à plein de son décor étouffant. Le cynisme général était en avance sur son temps,tout comme le fait de montrer des femmes retorses et indépendantes.
Un film dont l'intérêt doit beaucoup au charme de ses acteurs, en particulier Alain Delon et bien sûr la ravissante Jane Fonda. Sinon, hormis une introduction intéressante qui met en scène une course-poursuite singulière et un final habile et cruel, "Les Félins" est plutôt ennuyeux. René Clément ne parvient pas à mettre en valeur une intrigue maigre et à donner une épaisseur psychologique à ses personnages. Les relations entre eux sont dépourvues de complexité et n'évoluent quasiment pas. Parfois drôle, le film est dans l'ensemble poussif et désuet.
S'il n'est pas au niveau de Plein soleil, le chef d'oeuvre de René Clément, Les félins est tout de même un de ses meilleurs films. Il doit beaucoup à son chef opérateur Henri Decae : la photo est absolument splendide. Le trio d'acteurs, Delon, Fonda, Albright est parfait. Le rôle de play boy arriviste et un peu veule va comme un gant à Delon, mais Jane Fonda est peut-être un peu trop séduisante pour son rôle : on se demande comment son partenaire parvient à lui résister. Le décor baroque de l'immense maison crée un climat de mystère et d'angoisse. La mise en scène est très moderne et bien des films plus récents paraissent ringards à côté de celui-ci. Seule la poursuite en voitures est datée. L'élément le plus faible est le scénario, pas toujours crédible et trop alambiqué, contrairement à celui de Plein soleil, plus sobre. L'un est adapté d'un roman de Charles Williams, l'autre d'un roman de Patricia Highsmith, la différence de finesse psychologique des caractères se ressent nettement. Ici, les personnages manquent tout de même un peu d'épaisseur. On revoit tout de même ces Félins avec un grand plaisir. A découvrir pour ceux qui n'ont pas encore eu l'occasion de les voir...
Un très beau film à l'esthétique noir et blanc envoutante. Une histoire originale , un huis clos avec enfermement étouffant. Jane Fonda est absolument radieuse , superbe, une beauté magnifique et terriblement bien filmé. Son plus beau rôle , filmée comme une madone. Le retournement final est très astucieux, et noue la boucle . Un beau polar , classieux, belle preuve de la beauté d'un certain cinéma des années 50.
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3,0
Publiée le 28 juillet 2014
Renè Clèment retrouve ici sa vedette masculine de "Plein soleil", machination criminelle d'après Patricia Highsmith! Sauf que cette fois, Alain Delon n'est plus le meurtrier mais la victime de deux perverses ètrangères, dont la ravissante Jane Fonda! Dans sa mise en scène, Clèment joue sur les ombres, les mystères et les lumières ainsi que les angles de prises de vue pour rendre encore plus oppressante la superbe villa de la Côte d'Azur où se dèroule toute l'action en huis clos! Un thriller à l'amèricaine plutôt bien ficelè, filmè dans un dècor labyrinthique et un remarquable dèploiement de la virtuositè d'un rèalisateur qui restera en tout cas un des meilleurs metteurs en scène qui se soient imposès entre 1945 et 1950...
Le film débute comme un film d’action avec sa course poursuite puis il se meut en un huis-clos assez énigmatique où les deux femmes agissent comme des araignées autour de leur proie. Insidieuses et imprévisibles. J’y vois presque du Resnais par son côté puzzle et son style de mise en scène intimiste. Il y a cette ambiance de mystère et de noirceur et le décor du château est fort bien choisi. Sans omettre un côté largement sensuel et une fin presque onirique.
Un film noir assez méconnu mais magnifiquement réalisé par René Clément, avec un Delon solaire et une Lola Albright qui irise l'écran. Un huis-clos élégant et inquiétant qui mérite d'être revu !
Les Félins, c'était un vieux souvenir de soirée télé, pas marquant pour un sou. Revoir ce film de René Clément est un bonheur d'esthète et presque un ravissement malgré une intrigue piochée chez Day Keene, série noire sans grande ambitions. Oui, mais avec l'aide de Pascal Jardin et Charles Williams pour le scénario ce manège à trois (et même quatre avec un protagoniste caché) et la mise en scène racée de Clément (un auteur, pas un simple bon artisan), le film a une vraie gueule d'atmosphère vénéneuse. La musique du grand Lalo Schifrin est époustouflante, en particulier dans les scènes d'action, dissonante à l'occasion et véritable "personnage" de ces Félins, exaltant les décors sophistiqués et baroques de la villa où se dénoue le récit. Alain Delon, au summum de sa beauté, est remarquable dans le principal rôle masculin, confronté aux manipulations de Lola Albright et de Jane Fonda, somptueuses créatures aux desseins retors. Incompris par la critique française lors de sa sortie, "En tant que film de genre, Les Félins est novateur grâce à sa combinaison d’esthétisme postmoderne, de parodie, d’érotisme et d’absurde." a écrit Danitza Bantcheva à l'occasion de la rétrospective consacrée à René Clément par le Festival de cinéma de La Rochelle 2021. On ne saurait mieux dire.
Film esthétique avec un Delon en pleine forme. L'intrigue molle est atténuée par la qualité technique du film: image, décor, musique. Loin d'être un chef d'œuvre et vite oubliable.
René Clément dont « Plein soleil » est le chef d’œuvre connu et reconnu bien au-delà de nos frontières affirme avec ce film qu’il est bel et bien un des maîtres du polar noir. Film sous estimé, il ballade ici le spectateur grâce un solide scénario et une maitrise de la mise en scène virtuose tout au long du film. Un rythme incroyable et des twists en pagaille dans un film où les deux actrices américaines aux griffes rétractées sont les véritables félines du film et où les hommes sont des proies attractives. L’atmosphère est anxiogène tout comme cette maison labyrinthique dans laquelle cohabite l’étrange, l’ambiguïté, le mensonge,… Un thriller captivant dont on accepte les invraisemblances ; le spectacle étant si abouti. Virgile Dumez : « A l’origine de la starification d’Alain Delon grâce à son chef-d’œuvre Plein soleil (1960), René Clément compte bien réitérer l’expérience, saluée par la critique et le public. Comme il avait su tirer la substantifique moelle de Monsieur Ripley de Patricia Highsmith, René Clément jette son dévolu sur un autre titre de la série noire écrit par Day Keene intitulé Joy House (1954) (publié en France sous le titre Vive le marié !). Afin de l’adapter au mieux, il s’entoure du scénariste Charles Williams, spécialiste de la série noire, et de Pascal Jardin pour les dialogues. Bien que la production soit intégralement française, le réalisateur parvient à trouver un accord de distribution avec la MGM et s’octroie les services de la jeune vedette américaine Jane Fonda (alors en pleine ascension) et de Lola Albright (dont la carrière fut majoritairement consacrée aux séries télévisées). Une bien belle affiche donc pour cette luxueuse production au script tortueux. Dès les premiers plans, le spectateur est plongé dans un univers typiquement américain, avec des gangsters en pleine action et une ambiance qui rappelle le cinéma noir des années 40. La référence est évidente et l’on sent René Clément très satisfait de pouvoir se lover dans un genre codifié. Les vingt premières minutes ne laissent d’ailleurs guère le temps au spectateur de reprendre son souffle, multipliant les courses-poursuites, la plupart encore très efficaces de nos jours. Toutefois, cette inscription dans le genre du polar noir est vouée à évoluer en cours de métrage. Effectivement, une fois réfugié chez la riche Américaine et son étrange cousine, le personnage interprété avec énormément de charisme par Alain Delon se trouve au cœur d’une intrigue qui tient davantage du thriller pervers que du film de gangster traditionnel. Dès lors, l’œuvre s’inscrit dans une tendance forte du thriller des années 60 à base de manipulation - des personnages et du spectateur par la même occasion. On songe notamment aux Diaboliques (Clouzot, 1955), ainsi qu’à tous les thrillers transalpins à la Mario Bava.
Ici, ce qui compte n’est pas tant la vraisemblance de ce qui nous est conté que la capacité du réalisateur à nous intriguer avec des personnages tous plus retors les uns que les autres. Il ressort du film une certaine noirceur quant aux relations humaines. Ainsi, le spectateur essaiera tout le long de savoir qui manipule qui dans ce joyeux bal des pourris. Si Les félins peut apparaître comme légèrement misogyne – après tout, les hommes se font systématiquement manipuler par ces dames qui obtiennent tout ce qu’elles désirent – on ne peut pas dire que les hommes en sortent vraiment grandis non plus. On préférera opter pour une certaine misanthropie qui explose totalement lors d’un final particulièrement retors. En cela, René Clément livre un twist final assez jubilatoire qui invite à revoir tout le métrage sous un angle différent, comme le feront plus tard bien d’autres cinéastes. Ce thriller ne serait pas aussi jubilatoire sans l’apport indéniable de la magnifique photographie en noir et blanc d’Henri Decae… » Alors bon film noir… à l’ancienne tout-un-cinema.blogspot.com
Les Félins démontre encore une fois que rené Clément n'était pas qu'un simple artisan du cinéma . Un petit mac est embauché comme chauffeur par une riche héritière Barbara et sa cousine Melinda . Il pense contrôler la situation avec son arrogance et son cynisme mais en fait ce sont elles qui mènent le jeu. La réalisation est parfaite et par moments l'ambiance est hitchcockienne avec de nombreuses manipulations qui finissent par un twist mémorable. Le trio d'acteurs, Delon, Fonda, Albright est parfait.
Noir et blanc léché, décors somptueux, ambiance étrange, musique de Schifrin omniprésente, Delon crevant l'écran, Lola Albright d'une beauté glaciale, Jane Fonda angélique au possible, dialogues pointus (on dirait que les oui et les non y ont été bannis) dénouement retentissant, d'une perversité absolue. Un film très classe, à l'image des lunettes noires de Delon et de la Rolls Royce au toit transparent. Cependant, après avoir occupé la totalité du premier quart d'heure du film, la traque, parfois grotesque d'ailleurs, de Delon/Marc par les hommes de main est négligée. Elle ne subsiste qu'en tant que faire-valoir de l'intrigue principale, et n'est en fin de compte qu'une ficelle scénaristique médiocre.
René Clément réalisait en 1964 ce film français très (très) influencé par le cinéma américain. D'ailleurs, mis à part le rôle d'Alain Delon, la distribution est quasi-exclusivement anglo-saxonne ; si la plupart des techniciens sont hexagonaux, le long-métrage est adapté d'un roman de Day Keene de la collection Série noire ; enfin la musique – absolument géniale – est signée du grand Lalo Schifrin. L'atmosphère du long-métrage est assez incroyable, entre courses-poursuites de gangsters, sensualité omniprésente, et sens de l'absurde intense et typique des romans policiers à la Charles Williams (Fantasia chez les ploucs), par ailleurs scénariste des Félins. Le travail sur la lumière et les décors est également impressionnant, et la gigantesque maison sur la Côte d'Azur, qui regorge de mystères et de passages secrets, est fascinante. Atypique et léger.
Le film est tiré du livre « Joy house » ou « Love cage » (1954) de Day KEENE (1904-1969) et publié en français sous le titre « Vive le marié ! » (1955) dans la Série Noire. L’histoire est celle de Marc (Alain DELON) poursuivi par les tueurs envoyés par le mari américain de la femme avec qui il a couché et qui est embauché comme chauffeur par 2 américaines, Barbara (Lola ALBRIGHT), veuve depuis 2 ans d’un milliardaire (Vincent) et sa cousine Melinda (Jane FONDA) vivant seules dans une superbe villa (Torre Clementina) richement décorée (œuvres de Picasso et Giacometti) près de Nice. René Clément réalise un thriller (le générique est comme tapé à la machine à écrire) avec deux points forts, la belle photographie en noir et blanc d’Henri DECAË (dont c’est la 4e collaboration avec René Clément) et la musique de Lalo SCHIFFRIN (dont c’est la 2e fois qu’il travaille pour le cinéma). C’est aussi un film, au déroulement circulaire, sur l’enfermement où les femmes sont des chattes qui jouent avec leurs proies (masculines) et l’aliénation de Marc, victime de ses désirs et qui subit les évènements malgré sa volonté.