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Caine78
6 676 abonnés
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3,0
Publiée le 27 avril 2015
Autant j'avais beaucoup aimé « Les Vestiges du jour », autant ce « Retour à Howards End » m'a laissé nettement plus dubitatif. La réalisation de James Ivory est impeccable, c'est bien éclairé, bien photographié (même si je l'ai vu sur une copie ne rendant pas franchement hommage au travail du chef-opérateur), bien joué, avec de beaux décors, de beaux costumes, une histoire de famille sur fond de « lutte de classes » assez bien construite... Non, vraiment, rien à redire. Si ce n'est que cela fait tout de même près de 150 minutes et que le temps nous paraît parfois vraiment long, notre attachement pour les personnages n'étant pas suffisamment grand pour combler cette lacune, hormis peut-être pour celui joué par la toujours remarquable Emma Thompson. Cela manque de force, d'émotion et tout cela a beau être visuellement irréprochable, en définitive j'ai regardé cela d'un œil légèrement distrait, certes conscient d'avoir vu un bon film, mais tout autant de ne pas m'être senti plus concerné que cela. Du travail de très grand professionnel donc, mais ne suscitant pas l'enthousiasme.
James Ivory s’est fait une spécialité dans la mise en image des romans de E.M. Foster avec « Avec vue sur l’Arno » en 1986, « Maurice » l’année d’après et donc « Retour à Howards End » en 1992. Venant de lire le roman, je me suis aperçu que je n’avais pas vu le film, c’est donc avec une certaine impatience que je me suis mis devant le film. Le réalisateur, bien qu’il soit obligé de couper des parties du roman, respecte bien l’intrigue et lui donne une vigueur que le roman plus introspectif ne possédait pas. Alors certes on passe un peu à côté des questionnements intérieurs des personnages et le film ne retranscrit ainsi pas pleinement les conflits qui minent les relations entre les personnages, au profit d’une narration quand même plus nerveuse et plus linéaire ; le livre tel quel étant peu cinématographique. Mais Ivory dans sa reconstitution minutieuse de l’ambiance de cette fin de XIXème début de XXème siècle, offre à l’histoire et aux personnages un écrin luxueux où le talent de ces interprètes s’épanouie avec brio. Les partitions d’Emma Thompson et d’Anthony Hopkins sont tout simplement bluffantes et la première a plus que mérité le BAFTA et l’Oscar qu’elle a reçu pour son rôle. Le film dure plus de deux heures, avec une histoire bien loin d’être bourrée de rebondissements ou d’action, mais on ne s’ennuie à aucun moment et on se laisse autant éblouir par les images que par les prestations de ses acteurs. Si vous n’aimez pas lire, je vous recommande le film qui est plutôt fidèle au roman et qui vous fera connaître l’univers d’un des plus grands écrivains anglais du début du XXème siècle. À ne pas manquer, si comme moi vous ne l’avez pas encore vu.
Un film vraiment exemplaire. Avec sobriété et rigueur, James Ivory parvient à nous dépeindre avec intelligence et justesse les relations de plusieurs familles de la haute bourgeoisie anglaise sous le règne de la reine Victoria. On y retrouve l'austérité caractéristique de cette époque, parfaitement retranscrie à l'écran, mais aussi une façon remarquable de faire ressortir les sentiments : ainsi, malgré la froideur apparente du film, on parvient à être touché par les destins souvent dramatique des personnages. Mais le film repose beaucoup sur ses acteurs; les seconds rôles sont tous vraiment bons. Mais ce qui vaut le plus, c'est bien le duo exceptionnel Emma Thompson/Anthony Hopkins. Duo que Ivory reprendra de plus belle dans son magistral "Les vestiges du jour" deux ans plus tard ...
Une œuvre magnifique signée James Ivory qui signe certainement ici, avec "Les Vestiges du jour", son film le plus abouti. Un vrai petit bijou taillé au scalpel qui décrit comme rarement au cinéma la société anglaise post-victorienne. Pour entreprendre son projet, James Ivory entre par le petit bout de la lorgnette dans cet univers impitoyable marqué par l'injustice sociale. Le choix de développer en parallèle l'histoire de ces deux familles fait mouche. Admirable !
Une très grande réussite de James Ivory. Sa description de la haute société anglaise du début du XXème siècle - sur laquelle il porte un regard à la fois bienveillant et critique - est parfaitement millimétrée. Décours, costumes, lumière et mise en scène sont juste impeccables. Le jeu des acteurs - Emma Thompson, Helena Bonham Carter, Anthony Hopkins, Vanessa Redgrave, Samuel West - est brillant. Une fois encore, le cinéaste parvient à nous embarquer dans son univers fait de bonnes manières et de nombreuses rigidités en nous offrant un bonheur de tous les instants.
Une jolie retranscription de l'Angleterre de l'époque où l'appartenance aux classes sociales était encore plus marquée qu'aujourd'hui. Les décors, costumes et la photographie du film sont parfaitement maitrisés. L'excellente mise en scène de James Ivory, sobre & classique, apporte beaucoup au film. Les performances des acteurs sont très justes (Hopkins toujours remarquable, tout comme Emma Thomson & Helena Bonham Carter). Bien qu'un chouia long, ce film nous fait suivre avec attachment le destin de ces 3 familles. Un joli film à découvrir!
Vers le début du 20ème siècle, "Howards End" nous fait suivre trois familles, plus liées qu'elles ne le pensent : de riches hommes d'affaire enfermés dans leurs principes, une fratrie aisée mais beaucoup plus progressiste, et un couple vivant proche de la misère. Le film s'intéressera aux relations entre ces personnages, sur plusieurs années, sans toutefois proposer de fil conducteur autre que les protagonistes. C'est sans doute le seul défaut de l'ensemble, cette narration étrange, qui enchaînes ellipses parfois brutales et rebondissements occasionnellement improbables. A côté, il s'agit d'une très belle œuvre. Le casting est tout d'abord impeccable. Outre Anthony Hopkins en membre de l'establishment à bon fond mais obtus, les rôles féminins sont excellents : Vanessa Redgrave en aristocrate vivant sur son nuage, Helena Bonham Carter en justicière sociale, ou Emma Thompson en intellectuelle conciliante. Les décors et costumes sont incroyablement soignés, tandis que la réalisation est superbe, exploitant des décors de campagne et des maisons d'époques, et s'appuyant sur une photographie jonglant très bien entre les couleurs champêtres, les lumières nocturnes, et différentes ambiance d'intérieur selon le ton des scènes. Par ailleurs, le scénario pointe justement du doigt le poids des conventions sociales sur l’épanouissement personnel. Du beau cinéma.
un petit incident suscitant une moquerie bienveillante au départ va par un enchainement des événements avoir pour conséquence indirecte de briser le destin des principaux protagonistes du film. Assez académique dans sa forme ( qui fait tout le charme british du cinéma de james ivory) ce film est fabriqué comme une horloge ou tout est affaire de mécanique de précision. les petitesses s'entremêlent avec les sentiments profonds ,les douceurs britanniques avec la dureté des conventions et le seul personnage qui s'affranchit de ces conventions va en portant atteinte au précieux équilibre de la bonne société anglaise apporter le malheur en voulant faire le bien (donnant une morale un peu conservatrice au film ). De l'art académique et conservateur certes mais du grand art quand même...
Autant le dire d’emblée : c’est le casting qui m’a intéressé, Hopkins et Thompson n’étant pas l’association la plus fréquente ça interpelle. Avec un Oscar en plus ça donne envie de voir ce que ça donne, mais au final je ne comprends toujours pas comment il est attribué. Comprenons-nous bien : Emma Thompson joue bien, mais pas au point d’être récompensée, l’année devait être mauvaise, comme un millésime pauvre. Du reste Hopkins n’est pas grandement au dessus, le tout est grandiloquent mais pas forcément bon. L’histoire les dessert également, c’est assez mou et plat, du coup, malgré l’époque, on ne voit pas comment ils tombent amoureux (les convenances ne faisant pas tout). Les relations entre les personnages ne sont pas très poussées alors qu’il y avait matière à. Après les décors ainsi que les costumes sont très fidèles et chics, l’histoire est fidèle à l’époque (les mœurs aussi), la lutte des classes est bien représentée, le contraste entre les sœurs, puis entre Emma avant Hopkins et après est révélateur du carcan dans lequel les femmes de l’époque doivent rentrer pour bien vivre, et il y a une certaine recherche de l’esthétisme. Oui mais ça ne fait pas tout, avec les nombreuses longueurs et la durée trop importante on se lasse vite.
Au début, quand le drame se met doucement en place, c'est un peu long, ensuite, quand on est entré dans le film on apprécie la justesse de la composition des différents protagonistes
Je ne peux pas dire que ce film m'a passionné même s'il demeure intéressant. C'est un film d'époque tout à fait classique dans un style très british aux costumes et aux décors très soignés. Anthony Hopkins et Emma Thomson ne m'ont pas éblouis plus que ça. Intéressant mais pas mémorable.
Un film tout simplement sublime: un romantisme intense tout en subtilité et poésie doublé d'une satire sociale sans concessions. L'interprétation, la photographie, la musique, la mise en scène sont tout simplement parfaites. Du très grand art et 2 h 20 qui passent comme dans un rêve.
Un somptueux drame romancé dans l'Angleterre edwardienne du début de XXème siècle."Retour à Howards End"(1991)s'est en son temps attiré des louanges de tous.James Ivory,dont l'académisme palpable n'a d'égal que la modernité du discours,achève là une oeuvre forte,où la passion affleure sous les apparences policées.Un véritable régal de pénétrer ces conflits de classes.Les riches aristocrates s'enferment dans leurs valeurs rétrogrades et leur fortune indécente.Les prolétaires tentent de survivre malgré les préjugés,les injustices et les privations.Entre les 2 classes sociales,un gouffre irrécupérable,bien que les soeurs Schmell essayent de faire le lien.Ivory croque la complexité des rapports humains,enfermés dans leur condition,ivres d'égoïsme pour les plus chanceux d'entre eux.Anthony Hopkins en patriarche de longue lignée,incarne toute cette mesquinerie.Emma Thompson,femme supposée libre,vite enfermée dans le carcan des traditions,parviendra à peine à faire évoluer cet homme obtus.2 remarquables performances pour Hopkins et Thompson qui rôdent leur duo,avant le feu d'artifice des "Vestiges du jour".Le scénario est très bien huilé.La reconstitution irréprochable.La mise en scène sobre et précise.C'est du grand cinéma romanesque,à l'ancienne,tourmenté et riche de réflexions sur le féminisme et l'éternelle lutte des classes.
Les contradictions de la société victorienne: le libéralisme affairiste face au conservatisme aristocratique; la haine de classe face au paternalisme...