Sans nul conteste, le film est très beau. La reconstitution de l'époque, l'étude de ses conventions ainsi que toute sa mise en scène œuvre vers une constante raffinerie, un traitement impeccable étalé sur un peu plus deux heures qui m'a tout de même, je l'avoue, sacrément ennuyé ...
Si j'en juge par sa scène d'ouverture, il y'a la tout un motif qui tire dans une unité de ton, qui installe un décors, redonne une configuration à un ensemble dont le reste cours après. Un cahier des charges pour le dire vite. Tout y est bien, propre, dans la veine, mais sans âme ...
Sans faire dans le terne, Howards End chine vers une ambiance So British, en bâtissant un rapport de classe assez grossier, juste à certaine occasion, perspicace même lors de certaines de ses prises de vues, mais qui n'a pas d'étoffe en terme d'audace. Des salons, des conversations, une splendeur visuelle qui certes impressionne mais qui ne porte pas de vie, sauf si j'excepte Helena Bonham Carter, là seul qui engraine ses comparses dans son sillage.
Le thé est relevé, préparé comme il se doit, mais qui n'a pas le coup de fouet de sa dégustation. La mort, ou les morts, sont les seuls passages dignes de percussion de ce long-métrage, c'est dire ! La première, de cette femme fragile, qui idéalise sa bâtisse, qui tente de la revoir et qui la lègue à une amie au détriment des siens, dans une météo de circonstance me reste, je le concède. Ses champs de fleurs, la pluie qui ruisselle, le vent d'ensemble sur ce lieu que tous convoitent sans vouloir vraiment l'avoir donne une position sur ce qui va suivre.
L'autre mort, celle du " pauvre " abattu dans cette meme demeure, par le poids de ses rêves et de la main sans aucune retenue de sa classe du dessus est aussi une scène assez marquante. Les aveux, par légitimité prétendu de cet agresseur en est une autre. Le reflet de la pensée - la aussi grossière - d'une caste sur un monde qu'elle emploi à ses biens, pour son intérêt. Un vision de société qui graille à touts les râteliers selon une démonstration un brin gradué de la part de son réalisateur qui dénonce en se drapant !
Une ultime partie qui obtient bien plus de considération, selon moi, en contrepartie d'une première moitié barbante et hagard par prétention ...