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Yannickcinéphile
2 397 abonnés
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4,5
Publiée le 10 avril 2016
Un très bon petit film noir que ce métrage, qui ne paye pas de mine, mais s’avère d’une redoutable efficacité. Déjà le casting est vraiment solide. Charles McGraw est absolument impeccable dans le rôle principal. Charismatique, très à l’aise, il campe un héros des plus crédibles. Il est entouré de personnages truculents, haut en relief, non moins bien campés, et qui forme une galerie de têtes atypiques ou chacun est exploité avec justesse et intelligence. Pour moi ce film est l’exemple même du métrage où aucun rôle n’est superflu ou laissé sur le bord du chemin, et c’est très heureux. L’histoire est simple mais très efficace. Le film est court, du coup aucune scène en trop, pas de longueur, le film va à l’essentiel et nous offre rythme, rebondissement, suspens et tension. La fin est très bonne, il y a de réelles surprises, une petite touche d’humour aussi, et le résultat c’est un film ludique, hautement divertissant, et d’autant plus séduisant qu’il est finalement très simple a priori, ne recourant à aucun effet alambiqué. Fleischer, réalisateur dont il vaut mieux oublier les ratés de la fin de carrière livre une mise en scène mémorable. Usant à merveille de l’environnement de son film, il donne des passages d’anthologie (notamment le final), sa mise en scène étant bien servie par une photographie soignée. On aurait vraiment pu se croire dans une pièce de théâtre avec le huis clos, mais non, Fleischer tourne un film, et en effet il utilise bien des procédés de cinéma. La bande son reste quelconque, mais enfin, c’est un détail. Franchement c’est de l’excellente série B que ce petit film aux allures simples de prime abord, mais qui est un divertissement aussi fin qu’élégant. Une démonstration d’intelligence évidente, qui mérite amplement un 4.5.
Comme dans "Une Femme disparaît", chef d'oeuvre pétillant de légèreté d'Alfred Hitchcock, l'action du film se déroule quasi-exclusivement dans un train. Sauf qu'ici l'humour est absent et que c'est la tension qui a la part belle. On voit beaucoup des rebondissements de l'intrigue à l'avance mais l'interprétation est solide et surtout la mise en scène en elle-même est irréprochable, très bien rythmée, faisant preuve parfois d'originalité notamment dans les séquences de bagarre qui donnent pratiquement l'impression d'être filmées caméra à l'épaule (méthode de filmage inexistante à l'époque dans le cinéma américain !!!). 75 minutes peut-être pas très mémorables mais d'une belle efficacité.
Capable de gros nanars lourdingues (Kalidor, Conan le destructeur, Amityville...), Richard Fleischer, était capable de vrais chefs d’œuvre au point que certains échappent totalement à la classification de série B. Cette « énigme » était certes difficile à traiter en raison du paradoxe entre son fond et sa forme. En effet, ce genre de polar exige de la dynamique, or l’action, l’intrigue du film étaient elles sensées se dérouler dans un lieu confiné. De ce point de vue, Fleischer ne parvient qu’en partie à tirer son épingle du jeu. Ainsi des qualités dramatiques du scénario, comme la vraie-fausse identité de certains personnages, sensées relancer le suspense, sont médiocrement exploitées et font qu’on est fort peu étonné lors des coups de théâtre. Intéressant mais un peu décevant.
Un brin déçu par ce polar de Fleischer certes L'Enigme du Chicago Express n'est en rien mauvais c'est même plutôt un bon film mais il est loin du suspense haletant décrit dans certaines critiques (dont celle de mon magazine TV) certes l'intrigue est bien écrite et on soupçonne plusieurs personnes et la fin étonne avec son retournement de situation mais on ressent peu de nervosité en visionnant L'Enigme du Chicago Express. En 1990 fut tourné un bon remake intitulé Le Seul témoin par Peter Hyams avec Gene Hackman.
Richard Fleischer (Le Voyage fantastique - 1967) réalise ici une séduisante Série B se déroulant dans un train. Un polar palpitant et claustrophobique, où un agent fédéral tente d'acheminer saine et sauve la veuve d'un gangster notoire devant le tribunal. A leurs trousses, des gangsters présents dans le même train qu'eux, vont tout mettre en oeuvre pour mettre sous silence ce témoin gênant. Richard Fleischer séduit sans le moindre mal, son polar est d'une efficacité redoutable, les personnages s'accumulent et tous ont un secret qui se révèle à nous au fur et à mesure. Avec un tournage expéditif de 13 jours (faute de budget conséquent), L'Enigme du Chicago Express (1952) a le seul défaut de ne durer que 70 minutes, on en aurait souhaité davantage !
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12 423 critiques
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4,0
Publiée le 20 mai 2012
C'est un sommet de la sèrie B dont le cinèaste Peter Hyams a rèalisè un remake solide avec Gene Hackman et Anne Archer en 1990! Atmosphère envoûtante, meurtres, rebondissements, Richard Fleischer mène tambour battant ce suspense haletant avec une prècision de mise en scène comme ce fut souvent le cas chez le rèalisateur! Avec au menu Charles McGraw et Marie Windsor, surtout, grande actrice de la sèrie B au temps où un petit budget n'excluait pas le talent et dont elle est du côtè de la loi dans ce film ferroviaire, encore ne l'apprend-on que très tard! Le personnage de Windsor n'aurait eu besoin de personne pour arriver telle quelle à L.A! C'est donc une rèussite à ranger chez Fleischer qui enferme l'action - l'èlimination d'un tèmoin gênant - dans un train (du moins les 3 / 4 de l'histoire). Particulièrement original pour un mètrage rèalisè en 1952, un peu comme l'avait fait jadis sir Alfred Hitchcock dans le très beau "The Lady Vanishes"...
Encore un brillant exercice de style, Richard Fleischer sait ce que veut dire manier une caméra. C'est un virtuose et dans l'espace exigu d' un train, il s'en donne à coeur joie entre deux femmes de caractère, des voyous, un enfant turbulent et un monsieur obèse. C'est un beau film avant tout par sa superbe mise en scène virtuose dont certain plans retiennent l'attention. La scène finale qui se passe sur un passage à niveau, vu de l'arrière du train qui s'éloigne est inoubliable. L'utilisation des vitres et de ses reflets est superbe. Je n'aime pas trop Ann Sinclair interprétée par Jacqueline White, je trouve qu'elle joue mal avec des expressions ou des sourires à contre temps et son rôle provocateur heurte ma logique comme tout le scénario qui devient de fait très original. Les policiers se font tuer pour rien puisque il aurait été facile à madame Neil d'arriver saine et sauve au tribunal d'autant que sa fameuse liste noire était déjà dans les mains du procureur. Pourquoi un tel illogisme? Je ne sais mais connaissant le réalisateur, c'est forcement voulu. Par contre, Charles McGraw dans le rôle principal est formidable: angoissé,attachant, nerveux,totalement dépourvu d'humour, raide et intègre ,il est passionnant à voir évoluer. Richard Fleischer fait partie des metteurs en scène qui me donnent le plus de plaisir par son sens du spectacle, son talent de cinéaste, sa diversité et son respect des spectateur.
Un film totalement resserré sur son intrigue, avec une mécanique de film d’action servi par une mise en scène pleine d’inventions et parfaitement efficace. Il y a des angles de vue étonnantes, une virtuosité incomparable dans les transparents et les reflets. Et aussi des idées secondaires de scénario à la fois drôles, insolites et pleines de vérité (l’homme obèse, l’enfant insupportable…). C’est également une glorification de l’héroïsme et de la probité des policiers.
Un petit bijou de film policier. L'intrigue parait de prime abord ultra simple, puis se complique juste ce qu'il faut pour nous tenir en haleine et ne plus nous lâcher pendant tout le temps du film. Ajoutons-y les fausses pistes obligatoires (mais insoupçonnables), une interprétation tout à fait correcte notamment de la part de ces dames (la brune Marie Windsor et la blonde Jacqueline White)., une réalisation sans faute menée à un ... train d'enfer. Du must !
Excellente série B, signé par un metteur en scène un peu inégal mais néanmoins auteur de quelques films particulièrement remarquables, Richard Fleischer. Un scénario classique mais tout dê même efficace, mais avec de bons personnages et une rebondissement final plutot inattendu et réussi. Charles MCGraw, Marie Windsor et Jacqueline White sont tout à fait étonnants et très convaincants. A noter que l'atmosphère est tout de même le vrai point fort du film, avec un noir et blanc de qualité et une tension toujours montante très bien rendue. Pas mal du tout.
Un policier doit convoyer une témoin clé, la veuve d’un gangster, à bord du train Chicago-Los Angeles. Des tueurs vont donc tenter de la supprimer, avant qu’elle n’atteigne sa destination… Malgré des moyens financiers clairement limités, Richard Fleischer pond ici un film noir efficace… et surtout inventif ! A la différence de son sympathique remake, « The Narrow Margin » ne s’étend pas pour exposer son histoire ou ses personnages. On commence d’emblée sur notre héros, qui récupère ce témoin aussi important que désagréable. Puis la quasi-totalité du long-métrage se déroule à bord du train, contexte qui sera pleinement exploité par Richard Fleischer. Le réalisateur joue avec l’exiguïté des couloirs, la limitation de l’espace, la collaboration inconsciente des contrôleurs avec des gangsters qui savent se tenir. Il s’essaie même à plusieurs audaces bienvenues de mise en scène. Une transition entre une lime à ongles frénétiquement manipulée, et la bielle de la locomotive qui fonce. Des jeux sur les réflexions des vitres du train. Une quasi absence de musique, la plupart des sons étant intra-diégétiques et provenant du train lui-même, ce qui aide à pleinement s’immerger dans cette intrigue tendue à souhait. Et une scène de bagarre pour le moins originale pour l’époque. Si question précision et richesse de montage on est très loin de la célèbre séquence de « From Russia with Love » (qui aura cependant un budget bien plus confortable), l’idée de la filmer caméra à l’épaule est très avance sur son temps. On reste toutefois dans une série B, avec des acteurs qui donnent le change sans casser la baraque. Mais le scénario est bien vu, huilé comme il faut, ménageant son lot de surprises, nous tenant sans mal en haleine sur ces 1h11.
DANS NARROW MARGIN (L’énigme du Chicago express) dès les premières minutes le ton est donné : un des flics chargé de protéger la veuve d’un gangster jusqu’à Los Angeles pour qu’elle puisse témoigné est abattu (7e minute). La suite se passe entièrement dans le Chicago express pour L.A. Un huis clos claustrophobe et frénétique, parfaitement maîtrisé par Fleischer dans un noir et blanc superbe, avec un casting épatant (Charles McGraw un peu too much) dominé par les deux actrices Marie Windsor et Jacqueline White. Seule respiration : une tentative de corruption avortée, qui donne un ton plus réfléchi (sur la violence, le devoir, la corruption et la morale) à cet ensemble dont la réduction à 71 minutes le rend irrespirable par moment.
Avant de signer plusieurs grands classiques du cinéma des années 50 à 70, R. Fleischer avait fait ses armes à la RKO, en tant que simple exécutant à la tête de 12 days wonders, ces petits polars ou westerns tournés en 12 jours avec des budgets faméliques. Alors budget famélique ne signifie pas pour autant scénario au rabais ou mise en scène bâclée mais juste l'absence de grosses têtes d'affiches (essentiellement des habitués de la série B), des décors minimalistes, des intrigues resserrées. Du coup, la mise en scène reste ultra inventive, les éclairages sont très soignés et le scénario ne néglige pas pour autant la psychologie des personnages. On se retrouve donc avec ce faux huis-clos dans un train, avec son héros bien badass, la punchline au bord des lèvres et son intégrité en bandoulière, toujours en mouvement, bien porté par un Fleischer à la caméra et au découpage virtuose. Intrigue menée tambour battant, rebondissements bien trouvés, une série B rondement menée. A noter qu'il s'agit là du dernier produit de ce type signé par Fleischer qui partira ensuite signer "20000 lieues sous les mers". D'autres critiques sur
Richard Fleischer comme Robert Wise est le cinéaste typique dont les studios raffolent, éclectique, efficace et surtout respectant les budgets, jamais désarçonné par les difficultés. A la fin de sa carrière, Fleischer n'était d'ailleurs pas peu fier de son statut difficilement acquis au sein des studios malgré une ascendance prestigieuse étant le fils de Max Fleischer le créateur de Betty Boop et de Popeye. Ses débuts à la RKO trouvent leur apogée dans ce film noir "nerveux comme un coup de trique" qui se révèle sans doute être le modèle du genre des films dits de "train". En seulement treize jours, Fleischer règle en studio les moindres détails de ce huis clos étouffant d'une inventivité sidérante où les gros plans des acteurs nous immergent dans la tension qui étreint les personnages du périlleux transfert jusqu'à Los Angeles d'un témoin par le Chicago Express. L'inspecteur Walter Brown joué par le très rugueux Charles McGraw doit faire face à une mission sans doute trop grande pour un seul homme confronté à l'organisation qui entend préserver coûte que coûte son impunité. Les faux semblants sont légion dans ce train où personne n'est pas exactement ce qu'il prétend être, Richard Fleischer usant de tous les artifices techniques et scénaristiques pour confondre le spectateur et faire monter savamment la tension tout en usant de l'humour distillé de-ci de-là par un enfant turbulent ou un voyageur obèse sorte d'alter ego de Sidney Greenstreet le pachyderme facétieux récurrent des films noirs des années 1940. Les quelques invraisemblances du scénario écrit par Earl Fenton fidèle collaborateur de Fleischer sont largement compensées par le rythme souvent brutal de l'intrigue imprimé par un Fleischer en état de grâce. Par-delà le suspense parfaitement mené, celui-ci se livre à une charge assez cinglante contre le cynisme des autorités policières qui n'hésitent pas à sacrifier les leurs pour lutter contre le crime organisé. Du grand art sans une once de graisse.