« My name is Elia Kazan, i'm a Turk by birth, a Greek by blood and American because my uncle made a journey »
Seizième film de Elia Kazan et donc l’un de ses plus personnels, lui-même ayant immigré vers les USA peu de temps après être née en empire Ottoman. C’est d’ailleurs une adaptation de son propre roman. Il nous raconte l’histoire de Stavros, un Grec qui vit en Anatolie à la fin du XIXème siècle, subissant l’oppression des Turcs musulmans et ayant pris la décision d’immigrer vers l’Amérique après un triste évènement…
Quelle claque ! Déjà que je considère Elia Kazan comme l’un de mes metteurs en scènes préférés (notamment grâce à des films comme « Splendor in the Grass » ou « Sur les quais »), « America, America » ne fait que confirmer cette opinion.
Doté d’une grande richesse et intelligence d’écritures, il va aborder les thèmes de l’immigration, du choc des cultures, de la société, de la vie, l’amour, l’argent (ses deux derniers bien représentés ensemble avec le mariage du personnage principal) de la situation politique, idéologique et religieuse à cette époque (toujours d’actualité dans certains endroits du monde d’ailleurs). Il rend l’histoire passionnante et notamment dans le déroulement à travers ce personnage principal (très bien écrit), son périple et ses dilemmes, souvent retardé ou mis en échec dans son ambition d’atteindre l’Amérique. Il étudie le sujet en profondeur sans jamais être lourd (tout comme les personnages).
La mise en scène de Kazan est superbe, tout comme la photographie en noir et blanc ainsi que la reconstitution de l’époque. Comme souvent, sa direction d’acteurs est excellente (tous inconnu) et notamment Stathis Giallelis dans le rôle principal.
Trois heures (un peu moins) de très grand cinéma, une très grande œuvre, passionnante de bout en bout à la fois émotionnelle, puissante, intelligente, sombre et belle (que ce soit le fond ou la forme).