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Caine78
6 695 abonnés
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1,5
Publiée le 1 octobre 2010
Certes, on ne pourra que reconnaitre le talent d'Antonioni d'un point de vue formel tant l'oeuvre est soignée de bout en bout, sans néanmois arriver à l'esthétique d'un Resnais ou d'un Bresson. Cela dit, est-ce suffisant pour nous 110 minutes d'un ennuie plus ou moins pesant? Incontestablement non. Néanmoins le film peut garder un certain intérêt par quelques scènes particulièrement brillantes et mélancoliques (la magnifique dans du restaurant) et la rencontre de certains personnages... Mais après? Tout le monde s'accorde d'ailleurs à le dire : "La Nuit" est un film ou il ne se passe rien. Certains trouveront alors toujours le moyen de trouver cela génial, mais il faut pourtant reconnaitre qu'Antonioni a la plupart du temps bien du mal à combler le vide qui semble entourer l'ensemble. Alors c'est vrai il y a parfois quelques sursauts, mais sont-ils suffisants comparés à ces longues plages vides, que ce soit Jeanne Moreau se promenant dans la rue ou des discussions sans fin dont on a bien du mal à comprendre la pertinence. Même les deux grandes vedettes ont du mal à faire exister leurs personnages, et c'est pourtant peu dire qu'ils ne manquent pas de talent. Bref, voila un film d'une "beauté formelle" comme on a pu le dire auparavant, mais qui hélas s'avère beaucoup trop ennuyeux et vide dans son ensemble et sur ses intentions pour qu'il puisse d'une quelconque manière nous marquer.
Dans le générique de fin de "La Vie de Brian", les Monty Python ont écrit que si on aimait leur film on aimerait "La Nuit" de Michelangelo Antonioni (c'est une boutade ???). Euh... j'ai aimé "La Vie de Brian", par contre "La Nuit"... A moins que l'amour qu'on a pour un film se mesure à l'ennui qu'il provoque, alors dans ce cas, j'ai adoré "La Nuit"... Trêve de plaisanterie, les rares détracteurs d'Antonioni (dont je fais partie !!!) ont tendance à dire que "L'Eclipse" est un sommet absolu dans l'art de provoquer l'ennui. Je ne suis absolument pas d'accord car à côté de "La Nuit" "L'Eclipse" c'est du Spielberg. Pourtant il y avait des aspects qui auraient pu faire penser que si on allait pas échapper à l'ennui, du moins il passerait assez bien. Je pense surtout à son duo de stars à savoir Marcello Mastroianni et Jeanne Moreau, à une époque où cette dernière n'était pas du tout désagréable à regarder ; mais même avec des monstres de charisme, Antonioni réussit l'exploit d'être barbant. Et aussi aux deux premières scènes du film, à savoir la visite à l’hôpital de l'ami mourant et celle où le personnage de Mastroianni se fait "agresser" par une nymphomane, qui sont intéressantes, qui sont les seules intéressantes... Le reste, c'est de l'incommutabilité du couple à travers une succession de séquences interminables où des bourgeois s'emmerdent autant que le spectateur. Ce qui est bien avec Antonioni, c'est que tout le monde est solidaire dans l'ennui. Bon un conseil, n'écoutez jamais les Monty Python...
«La Notte» (1961) est le volet central de la trilogie d'Antonioni sur la crise du couple moderne. Et, à ce titre, il assume une fonction de transition entre le lyrisme de «L'Avventura» et l'abstraction de «L'Eclisse». Le premier film nous montrait des représentants de la haute bourgeoisie italienne en rupture avec les repères traditionnels du monde ancien. Ils étaient comme étrangers sur le site superbe de l'île de Lisca Bianca ou encore dans les décors fastueux de la ville sicilienne de Noto, qui les submergeaient par une beauté à l'harmonie de laquelle ils ne pouvaient plus participer. «La Notte» nous les présente cette fois dans le décor moderniste de la Milan capitaliste en plein expansion économique, et qui devient comme le symbole de leur aliénation. Milan signifie en effet ici une modernité à l'expansion de laquelle ils travaillent et qui leur renvoie, comme un miroir, l'image de leur déshumanisation. Ils sont devenus incapables d'assumer leurs relations amoureuses dans un univers futile, cynique, sans finalité, où tout est gouverné par le paraître, l'avoir et le pouvoir. «L'Eclisse», le plus terrible et pessimiste des trois, mais leur aboutissement logique, nous montrera le triomphe ultime des choses inertes sur les hommes (le lampadaire) dans un monde déshumanisé livré aux seules forces matérielles (la bourse), et qui a tué l'amour. Intermédiaire, «La Notte» n'a plus la beauté lyrique de «L'Avventura» mais prends le chemin du constructivisme abstrait de «L'Eclisse», sans pour autant encore vider, comme le fera ce dernier, les géométries urbaines de leur présence humaine. Je ne m'étendrai pas sur la perfection de la mise en scène ni sur la beauté des images: le film appartient en effet à la période créatrice la plus puissante du réalisateur et, s'il n'a pas encore la radicalité du dernier membre de la trilogie, il n'en constitue pas moins une étape nécessaire vers celui-ci. Indispensable donc!
Avec La Notte Antonioni érotise sa mise en scène à un point d'aboutissement tout sauf ordinaire. Retraçant le parcours d'un couple au bord de la rupture le réalisateur nous entraîne dans un film aux nuances sidérantes, riche en symbolique ainsi qu'en perpétuel renouvellement stylistique. L'extrême précision des cadrages, la splendeur de la photographie Noir et Blanc, l'excellence du jeu de Marcello Mastroianni et de celui de Jeanne Moreau, la reconstitution foisonnante de la fête bourgeoise et l'inventivité générale du cinéaste font de La Notte l'un de ses films les plus impressionnants. Puissamment érotique donc, par ses signes vestimentaires, ses gestes feutrés et sa pluie torrentielle, presque orgasmique, La Notte s'impose comme un chef d'oeuvre de sensualité et de modernité. Rarement l'inconsistance intellectuelle de la haute bourgeoisie aura été aussi bien retranscrite que dans ce grand film du cinéma italien : ludique, cynique et vulgaire sa sophistication n'apparaît en fin de compte que comme un écran de fumée, impression renforcée par les images fortement contrastées. Bien que je préfère L'Eclipse et Le Désert Rouge sur le plan du ressenti La Notte m'apparaît peut-être comme le meilleur film de Michelangelo Antonioni. Remarquable.
Le film nous fait spectateur de ce qui s’annonce comme la nuit fatidique pour un couple jadis amoureux. Giovanni, romancier à succès qui carbure à l’estime qu’il reçoit du public. À ses côtés, Lidia, qui finit par le détester à force de se sentir délaissée et dévalorisée. Antonioni explore à nouveau les sentiments matrimoniaux troubles et cela toujours en profondeur et avec subtilité. Il réussit comme pas un à mettre le focus sur l’intérieur de ses personnages. Jeanne Moreau est plus convaincante que jamais en conjointe écorchée et suicidaire. On sent sa douleur abyssale derrière ses efforts pour la dissimuler. Même chose pour Mastroianni qui nous a habitué à ces personnages à double face s’exprimant à l’envers de ce qu’il ressent. Le scénario est simple mais percutant. Avant de se rendre au lancement du nouveau roman de Giovanni, le couple rend visite à un ami en phase terminal. Sa mort au cours de la nuit vient rompre le seul lien qui semblait encore unir les deux conjoints. À travers une soirée archi mondaine, ils s’entrecroisent entre l’errance de Lidia et la fuite de Giovanni dans des jeux de séduction. Lorsqu’ils se retrouvent aux petites heures du matin dans un champ à perte de vue, Lidia dévoile son âme à Giovanni qui réalise l’ampleur de son ingratitude. Il se met à l’embrasser comme un nageur sur le point de se noyer. La trame des œuvres d’Antonioni agit comme un courant de fond. Elle nous entraîne dans les états d’âmes des personnages et on en sort troublé.
Une ode à la vacuité, chiante à mourir, prétentieuse, élitiste et snobinarde. Antonionni nous montre qu'il sait filmer : Mais le cinéma ce n'est pas QUE des mouvements de caméra... c'est aussi une histoire intéressante, elle est où ?
Après "L'avventura" mais avant "L'eclisse", le grand Michelangelo Antonioni réalisait son deuxième opus autour du thème de l’incommunicabilité, à savoir "La notte". Dans les rôles principaux, on retrouve une Jeanne Moreau (Lidia) remarquable dans un jeu tout en intériorité et un Marcello Mastroianni (Giovanni) davantage perturbé par la situation délicate de son couple. Ce qui peut être frustrant ou fascinant chez Antonioni, c'est selon, c'est de ne pas comprendre la fracture entre deux êtres. Elle n'est pas verbalisée, ni concrètement motivée, mais elle existe. Dès la scène introductive à l'hôpital, il y a déjà une tension palpable entre Lidia et Giovanni, tension qui ne fera que s'accentuer progressivement lors de deux grandes étapes. La première se situe lors de la déambulation de Lidia, motif récurrent chez Antonioni, symbole d'un besoin de solitude et d'un doute sur soi-même; la seconde lors de la fête mondaine où Giovanni sera attiré par la superbe Valentina (Monica Vitti). Indifférence du personnage féminin, écrasé par son mari (il faut dire que ce dernier est un célèbre écrivain); ce dernier est faible, facilement séduit et incapable de comprendre l'état de son épouse. Jamais véritablement explicite, le film dévoile petit à petit ses pistes qui permettent de mieux interpréter les volontés des personnages, avant de redistribuer les cartes dans une ultime scène d'une ambiguïté folle. Déroutant, génial et passionnant, "La notte" est tout cela à la fois, parfaitement cohérent avec les deux autres films qui complètent la trilogie.
Ce film aurait du changer de titre, "L'ennui" lui aurait fort bien convenu. Quand on n'a pas grand chose à dire, il est inutile de rallonger les scènes à foison, d'ajouter du silence et de l'inaction. Tout ce propos aurait très bien pu tenir dans un court métrage de 15 minutes, mais il n'est même pas certain qu'il aurait été bon.
Un couple d'intellectuels en crise, des silences évocateurs, un récit quasiment dénué de péripéties et qui s'apparente davantage à un voyage intérieur : aucun doute, nous sommes au cœur de la trilogie initiée avec "L'avventura" et conclue par "L'éclipse". Là encore, Antonioni filme avec une virtuosité et une subtilité stupéfiantes l'ennui, la frustration, les rancœurs tues et la solitude de l'homme moderne, abandonné à un urbanisme dévorant. Cette puissance formelle tient particulièrement à l'intelligence du montage, pensé comme une vaste architecture dans laquelle la force de chaque plan provient directement de celle du précédent. Le cinéaste tire également formidablement parti de son couple de stars, Jeanne Moreau s'avérant plus fascinante que jamais en épouse déboussolée et Mastroianni campant idéalement un écrivain hautain et indécis. Et même si la seconde partie se révèle un rien moins envoûtante que la première, au pouvoir de suggestion inouï, ce portrait cruel de bourgeois blasés reste une oeuvre majeure de son génial auteur.
Sur les traces d’un ménage en passe de rompre, Michelangelo Antonioni décrit dans «La Notte» (Italie, 1961) les afféteries d’une bourgeoisie précieuse, repliée sur ses richesses financières et intellectuelles. Tout commence dans un hôpital où agonise dans un lit un des amis du couple. Ouvert sur le ton de la mort, le film perdurera dans cette intonation et contiendra dans chacun des plans une absence délétère ou une présence étouffante, dans tous les cas une représentation moribonde des lieux. Toute une journée durant, période sur lequel s’étale le film, le couple ne cessera de se fissurer davantage pour atteindre in fine un état de crise tel qu’il ne reste plus pour seule réunion qu’une étreinte étrange et réprouvée. Cette discordance qui met à mal l’alliance de Giovanni (Mastroianni) et de Lidia (Moreau) provient de la différence qui les divise. Tandis que l’un est un écrivain intellectuel enchanté parmi la foule bourgeoise, l’une ne cesse de chercher son identité parmi le vide, au sein des terrains vagues où des ouvriers se ruent de coups. Le couple n’a de cesse d’être menacé par une rupture directe tout au long de l’œuvre. L’idée de leur crise s’étale jusque dans la vision du monde qui les entoure. A plusieurs reprises, Antonioni fait d’un lieu plein, où s’agglutine un aréopage de bourgeois, un endroit vide d’où se sont dispersées hors-champ les têtes en smoking. Dans un monde froid, délaissé de vie, hanté par une mort perpétuelle, vestige d’une seconde guerre mondiale destructrice, le monde de l’intelligence et de l’industrie qui se félicite de ses gloires n’apparaît que comme l’ultime illusion. Aux yeux de Lidia, l’alentour n’est qu’un lointain mirage débordant de maniérisme ou anéanti de toute vie. En opposant son visage las en premier-plan et des paysages délaissés en arrière-plan, Antonioni reformule l’image de la femme au cinéma comme celle d’un être dénué de charme et pétri du chagrin d’un monde bouleversé.
Milan en N&B - genre nouvelle vague à l'italienne, cadrages soignés, un rythme lent, u peu trop à mon gout. Un couple joue à je t'aime plus, moi aussi. Dans une atmosphère nouveaux riches datés années 60. Deux grands acteurs tout en retenue. Après une première partie, un peu intello, le film prend plus d'épaisseur et de sens à fur et à mesure que l'on approche du dénouement, à l'aube dans un bunker de golf!!! TV 1 mai 10
La Nuit atteint incontestablement, dans ses derniers soupirs, une beauté touchante qui doit beaucoup au talent de son couple vedette. Seulement, le prix à payer est une nouvelle fois trop lourd, M.Antonioni multipliant les bien silences bien trop pesants.
Second volet de la trilogie qui consacra Antonioni, "La Notte" se situe entre "L'Avventura" et "L'Eclisse" et, soyons dès ces premiers mots tout à fait clairs, est de très loin le plus abouti des trois. Oeuvre majeure de son auteur, elle emploie une métaphore classique dans les codes du cinéma d'auteur Européen des sixties. L'écrivain qu'interprète Mastroianni n'est autre que la représentation à peine voilée de l'artiste en général et par extension du cinéaste qui d'une certaine manière s'implique personnellement dans ce qui pourrait bien être son alter-ego. Survient une crise de couple posant un cruel dilemme car l'écrivain ne peut créer que lorsque sa femme est là (elle le stimule autant sexuellement qu'artistiquement) tandis que celle-ci ne parvient pas à se sentir libre lors de tels instants. Alors, à la sortie de son dernier ouvrage, elle décide de s'en aller. Déboussolé, il va tenter de la retrouver sans se douter que l'un et l'autre bien que proches physiquement vivront une nuit peu prévisible. S'enfonçant dans une soirée sans fin, le couple se cherche, se perd, se retrouve... Cette réflexion sur le sens de la relation amoureuse et la place que celui-ci peut occuper dans les activités créatrices évoque en outre la question de l'intégrité pour Antonioni dans une époque pourrie par le fric. Critiquant cyniquement la bourgeoisie, il se situe dans la vague contestataire des normes sociales alors en place. Sur la forme, il rompt avec les schémas traditionnels : l'intrigue ne comprend pas les 3 actes significatifs, la musique jazzy est décalée, le rythme ralenti à l'extrême afin d'illustrer l'errance d'hommes perdus... Les plans longs et léchés en contact direct avec la faune contemporaine servent un trio d'acteurs géniaux interprétant des protagonistes complexes et tourmentés. Profond et novateur, "La Notte" souffre néanmoins de dialogues trop explicites sortant les sentiments de leur contexte pour ensuite les renfermer dans la banalité, voire la caricature.
Six ans avant de remporter la Palme d’Or pour Blow Up (1967) et avant d’enchaîner tout de suite après avec le remarquable Zabriskie Point (1970), Michelangelo Antonioni réalisait le déroutant La Nuit (1961), un drame social se déroulant en deux parties, le premier, avec son style très définit et très urbain, où Antonioni nous transporte dans un univers aseptisé, dans une ville dit « du futur », entièrement fait de métal, de ciment et de verre. Ensuite, changement radical puisque l’on se retrouve dans une luxueuse villa, le style d’urbanisme est à l’opposé de ce que le film nous avait habitué jusque là, c’est ici même que tout se joue, la déchirure entre ce couple pourtant si anodin. Ils prennent tout deux conscience au final que leur vie de couple ne les mènera à rien. Une œuvre nonchalante, portée par un très beau duo : Jeanne Moreau & Marcello Mastroianni, ainsi qu’une qualité photo superbe, un noir & blanc collant parfaitement à l’univers du film.