D'une sobriété froide, la réalisation renforce l'aspect documentaire voulu par la voix off biographique, l'esthétisme du noir et blanc ainsi que le jeu naturaliste de comédiens servant des dialogues épurés, concentrant toute l'attention sur la préparation de l'évasion ainsi que sur les choix stratégiques opérés par le héros (intéressant François Leterrier); ne s'encombrant guère de psychologie ni d'émotion le récit s'attache à son fil directeur. Un parti-pris assumé!
Monument du cinéma français, ce film iconique est une œuvre marquante par sa mise en scène et son souhait d'être un film huit clos, monologue particulièrement haletant. La non-présence de la musique, et de la présence du silence, nous plonge en immersion durant le danger que représente ce film. Une vraie maîtrise de tension
Tiré d'un fait réel totalement passionnant, et ne s'embarrassant pas de dialogues inutiles, le film conserve l'intensité de celui-ci. Il en met même en valeur certains aspects, notamment à travers les rares dialogues entre prisonniers, presque tous fatalistes. La fabrication des outils et l'évasion elle-même, plutôt acrobatique, sont particulièrement bien rendues. Un film à voir, qui apprend beaucoup sur la condition humaine en situation extrême...
Un film brillant de bresson tournee en noir et blanc ,un huis clos savoureux avec une economie de dialogue qui accentue pour ma part une certaine dramaturgie au niveau du scenario. Le lieutenant fontaine a ete arrete par les nazis,condamne a mort, il essaye par tous les moyens une occasion de s echapper un tres bon film a decouvrir
S'inspirant de faits réels, Robert Bresson analyse de façon presque abstraite l'évasion d'un condamné à mort emprisonné à la prison Saint-Luc de Lyon en 1943. Tout est dans la dissection des gestes, les cadrages, le bruitage. Exercice impressionnant et haletant où Bresson exprime son génie puriste.
On trouve déjà dans ce film la volonté de dépouillement qui sera la marque du réalisateur. Il l’annonce d’ailleurs dès le générique : il va nous raconter une histoire vraie, et ce, « sans ornements ». En effet la narration, si elle intègre quelques surprises et une forme de suspense (relatif, car le titre et la voix off du prisonnier racontant l’évasion laissent pressentir la suite), évite tous les effets qui auraient pu être « spectaculaires » : les deux seuls moments d’affrontement se déroulent hors champ. Robert Bresson privilégie les images « signifiantes », même si elles semblent banales, et donne à la bande son une place centrale, tant dans la perception de l’environnement que dans la narration des évènements. Peu à peu la démarche du prisonnier, par la volonté et la foi qui la guident, prend un aspect symbolique et même mystique, accompagnée en ce sens par les références bibliques (voir le sous-titre : le vent souffle où il veut) et la musique de Mozart.
un film en N&B, soigné, épuré, aux dialogues minimaux. L'essentiel est dans le cadrage, les bruitages, les plans rapprochés. Le jeu des acteurs. Le suspens est présent, mais pas pesant. On se demande si le héros va arriver à terminer sa préparation d'évasion sans se faire changer de cellule, sans être découvert. La brutalité allemande est évoquée de façon indirecte : exécutions par fusillades, blessures suite à interrogatoire. la musique de Mozart souligne les tournants du film. Tout cela est plutôt captivant, mais un peu ennuyeux à la longue
Film narré de manière très soft et simpliste, donne tout le caractère de ce film. Meme si le rythme du film n'est pas hyper soutenue (mais c'est logique au vue de la minutie de l'évasion),, on est réellement pris par l'histoire.
Avec forces détails on suit le projet d'évasion du lieutenant Fontaine, prisonnier des nazis. Avec de la minutie et de l'imagination, il réussit une entreprise qui semblait complètement impossible. Le seul reproche que je fais à ce film, c'est le ton employé qui est celui de la récitation sans guère de nuances. Du coup, les rares dialogues semblent très peu naturels.
Le récit authentique aussi minutieux que captivant de l’évasion d’un résistant français en 1943, récompensé par le Prix de la mise en scène à Cannes. On s'y croirait ! 3,75
Ma découverte de la filmographie de Robert Bresson s'est faite avec Un Condamné à Mort s'est échappé, c'était il y'a cinq ans, ce premier choc visuelle, esthétique et émotionnelle est encore indélébilement gravé dans ma mémoire.
Pour l'avoir revu il y'a quelques heures à peines, le moment fut à nouveau exaltant.
Le film de Robert Bresson est impressionnant à bien des égards, ont dit de lui qu'il est rugueux et difficile, c'est le cas. Ceci n'entrave en rien, pour moi tout du moins, la passion qui se niche dans son giron et qui contamine à force de tension générale décuplé par son enjeu et son mimétisme son déroulé de l'évènement. Le récit de cette " Nuit Noire " est incroyable, suffocante, j'ai moi aussi été pris de vertiges tout comme Fontaine devant ses prises de décisions qui le bouleverse, certes à sa manière, mais que l'on entrevoie dans son escalade ...
Avant ce soir là, nous assistons avec méthode aux bon soins de la confection du plan, partie hautement significative et qui font le légende de Bresson. Point par point, la découpe de son moindre geste nous est ici érigé en Art. Du cran et de l'ingéniosité en pagaille trust les plans de ce Chef d'Œuvre. La concentration d'attention à l'habileté agisse dans ses circonstances sur ses portées plus philosophiques. Loin de tout manichéisme, à l'instar de Mouchette, les notions qui animent les termes Bien et Mal sont ici définis à des hauteurs rationnel mais tout aussi fiévreuse et spirituel. De la reconstitution au couteau indexé par cette économie rustique et rude prôné par son cinéaste nait une réflexion désarmante ... Un Condamné à Mort s'est échappé témoigne de ses vues sur le Monde et raconte au-delà même de ses convictions sa bataille ( la lutte comme il est dit dans le film ), son entrain, sa foi !
Les acteurs de ce long-métrage ont aussi à être mentionné dans cet éloge. Le Visage de Fontaine derrière ses barreaux et les conversations qu'ils mènent avec ses compagnons d'infortunes sont d'évidentes attestations du réflexe arbitraire de ma mémoire. Une phrase de ce film me revient à cet instant - " Il n'y a plus de place pour la haine sur ce visage ". Ce malheureux Orsini est celui qui le porte, espoir et désespoir se ressemble fortement parfois.
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4,5
Publiée le 8 mai 2021
Y a-t-il jamais eu un film plus économe et plus concentré. La concentration minutieuse sur la préparation rituelle de l'évasion est presque déchirante mais toujours gracieuse et toujours fluide. Les détails de l'évasion finale constituent l'une des séquences les plus mémorables du cinéma entrecoupée d'épisodes de doute dans lesquels il hésite pendant des heures ou plus avant de passer à l'étape suivante tout comme il retarde l'évasion elle-même pendant plusieurs jours alors qu'il sait que son exécution est imminente. C'est presque comme une danse sombre avec la mort ou du moins un examen moralement exigeant de ses limites et une peur du transcendant qui dans ce cas est représenté simplement par la liberté elle-même. Il n'y a pas de moments de légèreté ou de variation juste une attention au processus et la concentration sur le plan devient presque un moyen de rédemption jusqu'à ce que la réalisation du plan devienne presque superflue voire destructrice. De tous les films de Bresson Un condamné à mort s'est échappé est celui qui s'engage le mieux sur un plan thématique tout en fonctionnant simultanément comme une narration c'est un modèle de narration rigoureuse...