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Un visiteur
3,0
Publiée le 15 juin 2011
Bon film sur l'évasion. Perso, je préfère de loin "le trou", mais dans l'ensemble c'est pas trop mal joué sauf le gamin qui récite son texte. Quelques longueurs, mais bon. A voir.
D'une grande sobriété ce film ou docu fiction nous fait partager les certitudes, les doutes et les hésitations d'un héros presque ordinaire. On assiste à sa préparation d'évasion comme si on y était.
Bresson nous offre une ode magnifique dédiée non pas à l'espoir mais à la lutte. "Un condamné à mort s'est échappé", outre un suspens très fort dans les images (les mains, les gestes propres à l'évasion, l'attente), poigne par le monologue intérieur de Fontaine où se battre "contre les murs..contre moi... contre la porte..." est la seule survie. Un espace clos mais tant que ça car : chaque avancée, chaque ouverture, et c'est le coeur de ce film, existe et se prolonge grâce à la fraternité.
Un Robert Bresson excellent qui signe un film excellent, c'est juste logique dirons-nous. C'est, il me semble, le film qui m'a fait découvrir le style Bressonien que j'affectionne tant aujourd'hui. Je profite de ce modeste commentaire pour vous signaler à tous que le film est présent en Bluray (une fois n'est pas coutume) ! Si ca continue comme ça, je vais commencer par trouver un réel intérêt à ce support !
Un excellent film de Robert Bresson, l'un des meilleurs sur l'univers carcéral. L'histoire d'un condamné très méthodique et courageux tentant de s'échapper d'une prison où les Nazis agissent tel qu'on le sait, avec la même terrible et totlaen absence de pitié et d'humanité, et règnent sur ce royaume de déchus désespérés pour certains et exécutés pour beaucoup sous les coups de mitraillettes qui ponctuent ce très bon film, dans un climat d'indignation oppressant mais efficace. Outre l'histoire, le jeu des acteurs est très original (à la Robert Bresson, en fait!), et parfois comme chez Marguerite Duras (mais chez elle, c'est volontaire), les gens parlent sans ouvrir les lèvres (je ne sais pas si c'est volontaire ou pas) ! Bravo à François Leterrier pour son interprétation convaincante du lieutenant Fontaine envoyé au fort de Montluc en 1943 pour y être exécuter par l'horreur nazie qui parvient (je ne dévoile rien, c'est le titre !) à s'échapper. De plus, la musique de Mozart embellit dans ses rares instants de présence les belles scènes poétiques de ce film que j'ai vraiment beaucoup aimé, aussi pour sa simplicité (Robert Bresson le fait savoir en l'écrivant de sa main avant le générique (magnifique) de début, c'est une histoire vraie, qu'il raconte comme elle l'est, sans en faire plus) et la force de ses scènes (la première scène où il tente de s'échapper de la voiture parce qu'il a les mains libres (tentative qui ...) et qu'il en tend une vars la poignée de la porte qu'il effleure et scrute de son magnifique regard m'a marqué, elle est vraiment belle !!). Un film à voir, vraiment !!
Bresson favorise encore une fois une mise en scène très dépouillée, et se focalise sur son principal personnage. Parti pris intéressant, qui, si il pourra en rebuter certains, permet de se focaliser véritablement sur le personnage, sur lequel on ne sait pas grand chose, bien qu'on ait tout de même l'impression d'être dans sa tête, via le procédé de la voix-off.
Si la première partie du film peut sembler un peu longue, elle reste tout de même assez intéressante, quant à la seconde elle est plutôt captivante. Bresson parvient à ce que l'on s'attache aux protagonistes, à tel point qu'on a envie de savoir ce qu'il se passe ensuite. Et faire ça en une heure trente environ et avec si peu de dialogues, c'est quand même pas mal.
A noter aussi un jeu intéressant sur les lumières et l'éclairage.
Film fort, ici pas d'ellipses étranges qui auraient pu faciliter le récit, on a tout les détails, le film n'est pas manichéen, ce film ne fait pas dans l'excès, pas de tire larme, juste un grand film.
Peut-être le film de Bresson le plus accessible par son sujet. En tout cas le seul qui a eu un certain retentissement auprès du public lors de sa sortie. Comme déjà mentionné, le film est moins un film d'évasion qu'un film sur le courage. Fontaine ne cède rien car il est résistant dans l'âme. Pas par héroïsme. Bresson dissipe totalement tous les enjeux politiques et autres qu'on retrouve souvent dans les films sur la résistance, comme L'armée des ombres. Certains sont courageux, d'autres pas, mais tous ont des raisons de sortir. Bresson ne condamne pas les lâches, et d'ailleurs les allemands ne sont pas diabolisés mais seulement représentés comme des obstacles au plan de Fontaine. Cette épure de tout le superflu s'allie à merveille avec l'authenticité recherchée par le cinéaste. Rarement plan d'évasion n'a été aussi peu extravagant bien qu'ultra recherché et répété, on est loin de Prison Break! Comme toujours, Bresson utilise le cinéma pour jouer sur la temporalité, ici pour traduire l'attente et la longueur de la mise à exécution, ainsi que suspendre le temps lors de l'évasion. L'interaction avec tous les autres détenus, en premier lieu Jost, est passionnante. Presque aussi épuré, Le trou de Becker est lui aussi un grand film, joué par des amateurs et visant le réalisme à tout prix, mais dont le sujet est réellement l'évasion en elle-même.
Principes réguliers d'une évasion, sans romantisme déplacé; d'ailleurs signes avant-coureurs d'une libération que ne saurait anticiper l'ennemi: L'indicible en marche.
C'est incroyable le culte que voue nombreux cinéphiles à Bresson. Une admiration que j'ai beaucoup de mal à comprendre, ses films sont d'une austérité inébranlable mal joué par des amateurs. Mais pour une fois dans cette austérité sert le film, car elle s'accorde parfaitement avec le sujet de la prison. Autant je n'ai pas aimé (voir détesté) d'autres de ces films, antant je m'incline devant celui-ci.