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    Napoléon
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    4,3
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    Alolfer
    Alolfer

    128 abonnés 1 156 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 novembre 2024
    Napoléon de Abel Gance, est sans aucun doute la plus grande oeuvre du Cinéma ! Une fresque monumentale ! Durant 7h, Abel Gance nous fait part de sa passion, de son ingéniosité et de son talent ! Tout d'abord, l'histoire suffit à elle même : on est plongé direct dans un passé, comme-ci, on vivait les souvenirs de Napoléon. Sa mise en scène est révolutionnaire, mais également unique ! A chaque minute du film, Abel Gance propose des tonnes idées, pour alimenter le film ; Les 20 dernières minutes sont d'une prouesse inégalés à ce jour : un bonheur visuel, jusqu'à émouvoir par tant de beauté. La restauration de ce film est au niveau de son réalisateur : Une prouesse dingue et un travail extraordinaire. Malgré sa longue durée, on retient de nombreuses scènes comme sa fin, mais notamment le siège de Toulon, qui est, une des meilleures scènes du film.

    Je pourrai en parler pendant des heures, mais le mieux, c'est de profiter chaque instant, que ce film ait pu avoir une version définitive. Abel Gance aurait été fier, par le travail de la restauration.

    Regret éternel que Abel Gance, n'ait pas pu continuer son épopée par manque de moyens. Mais même si le film représente 20% de sa pensée, cela reste un des meilleurs films de l'histoire du cinéma. Inégalable et chef d'oeuvre incontesté
    Cadreum
    Cadreum

    3 abonnés 181 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 novembre 2024
    Napoléon d’Abel Gance est un feu sacré, une œuvre où le cinéma s’élève au rang de prophétie visuelle. Sous la main d’un visionnaire, l’écran devient un champ de bataille où les émotions, les idées et les techniques s'affolent et s’embrassent. C’est un monument où chaque image abonde, vibre de vie, où chaque scène exhale la grandeur et la fragilité de l’histoire humaine.

    Ce film n’est pas une simple chronique, mais une ode au cinéma total, où chaque aspect visuel, sonore et narratif, participe à la grandeur de ce monument.

    Du langage révolutionnaire de la polyvision, où trois écrans s’étendent pour embrasser l’immensité du champ de bataille, à l’intimité d’un regard, Gance pulvérise les frontières de la narration traditionnelle. La caméra ne se contente pas de regarder, elle vit : elle vole à dos de cheval ou à balançoir.

    Le montage rapide, audacieux, s’impose comme une respiration haletante qui donne corps à l’urgence et à l’immensité du récit. Les surimpressions, comme des rêves surgissent d'un génie, où se mêlent passé, présent et futur, magnifiant l’épopée tout en dévoilant les tourments intérieurs du héros.

    Chaque innovation technique est au service de l’émotion, chaque audace visuelle porte la marque d’un cinéma qui ne se contente pas de représenter, mais cherche à transcender. Le gros plan scrute l’âme des personnages, tandis que les panoramas embrassent l’infini, soulignant à la fois la grandeur de l’homme et son insignifiance face à l’histoire.

    Gance fait de son film une fresque totalisante où la lumière, l’ombre, le mouvement et le son s’unissent dans une symphonie visuelle inégalée. Napoléon est une épopée, mais aussi une réflexion sur le pouvoir, le destin et l’humanité. En réinventant la grammaire du cinéma, Abel Gance ne se contente pas de raconter une histoire ; il fait du cinéma lui-même un art héroïque, un cri, une vision.

    Ce film n’est pas qu’un hommage à un homme ou à une époque, mais une déclaration d’amour au septième art, un appel à repousser les limites, à rêver au-delà de l’écran. En cela, Napoléon n’est pas seulement un chef-d’œuvre : c’est un manifeste.
    stans007
    stans007

    24 abonnés 1 316 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 novembre 2024
    Très délicat de mettre une note à une œuvre cinématographique aussi ancienne - même après 14 ans de restauration sous la direction de Georges Mourier . Un chef-d’œuvre du cinéaste français créateur de « La roue », film idolâtre et parfois pompeux, avec ses scènes improbables (Brienne), ses effets spéciaux (superposition d’images) et ses...longueurs (on pouvait s’en douter pour une œuvre qui dure en tout près de huit heures) dont l’interminable retour de Corse à la voile. Au bout des quatre premières heures on termine sous une pluie battante... le siège de Toulon ! L’excellent Albert Dieudonné convainc ou mate les foules – favorables ou hostiles - avec son regard d’aigle... Une œuvre monumentale, des kilomètres de pellicule, des techniques de pointe, interrompue par une faillite qui retarda sa sortie et fut trois ans plus tard entravée à l’export par l’apparition du parlant
    monCinemajm07
    monCinemajm07

    1 abonné 35 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 novembre 2024
    Quelques longueurs en début de film et sur la fuite de corse vers la France sur un petit navire
    Une fresque hist très intéressante
    Albert
    Albert

    9 abonnés 345 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 26 août 2024
    J'ai vu la moitié de la partie 1 : Enfin un film dans lequel il y a ce qu'on peut appeler de la musique, le napoléon est super, candeur, noblesse grandeur dans son jeu, quelques bons dialogues, la scène de la marseillaise est très émouvante, mais malheureusement il y a constamment des longueurs monstrueuses, c'est simplement un film d'une autre époque pas la faute de qq1 en particulier mais au bout de 2H on a plus l'impression d'être à un concert qui s'éternise plutôt que devant un film alors oui le film vaut le coup mais je vous conseille d'attendre une sortie dvd ou vod parce qu'au moins vous pourrez accélérer dans les longueurs !
    Charlotte28
    Charlotte28

    124 abonnés 2 013 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 11 août 2024
    Absolument mégalomaniaque, la réalisation se met elle-même en scène, usant avec redondance de certains jeux de caméra ou d'effets dont Abel Gance semble vouloir souligner l'originalité géniale; évidemment que ses trouvailles, son symbolisme, sa maitrise sont remarquables mais elles procurent un sentiment indigeste par les mélanges produits, donnant trop à voir en une scène, notamment lors de batailles interminables. Etonnamment d'ailleurs, alors que l'oeuvre porte anachroniquement une visée sérielle, certains éléments semblent hors de propos (l'idylle de la jeune candide envers Napoléon) tandis que d'autres font cruellement défauts (les apports réels de Bonaparte); de même, le portrait hagiographique voire messianique du Corse ne permet pas de fournir une image positive du personnage (alors qu'il y aurait eu diverses façons de manifester sa grandeur ou du moins ses qualités, l'intrigue prétend en faire l'héritier de la Révolution!) dont la personnalité est fort peu développée, réduite à quelques traits caricaturaux (à l'instar d'une inintéressante Joséphine, au contraire de la femme historique), ne dégageant aucune sympathie, ce que le jeu très minimal d'Albert Dieudonné renforce - au contraire du saisissant Vladimir Roudenko, parfaitement fier et touchant. Voulant embrasser la totalité de cette vie hors normes, la narration (très didactique) laisse plusieurs aspects de côté ou inaboutis - comme ce film alors délicat à juger absolument. Une vision très discutable...
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    156 abonnés 693 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 juillet 2024
    Comme attendu, le « Napoléon » d'Abel Gance est un monument cinématographique monstrueusement épique. Complètement hagiographique, mais fondé sur de solides bases historiques, il est pourtant tout sauf académique et lénifiant. On a beau sentir passer les 7h30 de la Grande Version (Apollo) enfin restaurée par la Cinémathèque Française, on ne s'ennuie pas un seul moment grâce au génie de la mise en scène de Gance.

    Le cinéaste mêle trois types d’influences : la grammaire cinématographique étatsunienne promue par Griffith, efficace et narrativement limpide ; le montage russe par association d’idées, parfois jusqu’à en être stroboscopique ; et les surimpressions françaises tantôt délicates, tantôt pleines d’un symbolisme quelque peu martelé. Au-delà des ces grandes dimensions, le long métrage regorge de trouvailles visuelles toutes plus audacieuses les unes que les autres, faisant de ce « Napoléon » un film étonnement moderne, qui n'a presque pas vieilli.

    Premier bémol toutefois, au niveau du scénario : cette jeune femme amoureuse de Bonaparte en secret, comme s'il fallait ajouter une jeune première pour plaire au public de l'époque. Second bémol : si le casting est plutôt bon, emporté par un Albert Dieudonné impérial, l'actrice qui joue Joséphine de Beauharnais n'a clairement pas le physique adéquat, si l'on se fie aux tableaux représentant l'impératrice... Heureusement qu'elle a une présence scénique en rapport avec le personnage. Mais on sent qu'elle répond aux canons de beauté des années 1920 et elle est donc totalement anachronique, ce qui m'a régulièrement sorti du film...

    Pour le reste, Abel Gance brille par cette ample reconstitution dotée de moyens considérables (ces innombrables figurants, ces décors, ces scènes de bataille...). Le prologue retraçant l'enfance de Napoléon est génial, très inspiré. Les grands moments de la Révolution sont à la fois grisants et terrifiants… agrémentés de quelques pointes d’humour. Le siège de Toulon est impressionnant : les armées s'entrechoquent et meurent sous un déluge de pluie, digne des « Sept Samouraïs » de Kurosawa. Le bal des victimes est complétement fou, à la mesure de la joie de celles et ceux qui ont échappé à la guillotine. Et puis quand on croit avoir tout vu, Gance sort l'arme ultime : le triple écran pour conter les débuts de la campagne d'Italie, sorte de Cinémascope avant l'heure, qui vient encore rajouter un surcroît de panache à ce film qui en est bourré jusqu'à ras bord...

    Pour ce qui est de la reconstitution de ce film aux multiples versions, celle-ci semble de qualité. La narration se tient de bout en bout et les images sont très belles, parfaitement restaurées. L’accompagnement musical, quant à lui, est très réussi. Elaboré par Simon Cloquet-Lafollye, il reprend un certain nombre de musiques de grands compositeurs, de Mozart à Penderecki, avec une dominante romantique. Cet accompagnement met bien en valeur les images, sachant se faire suave ou martial quand il le faut.

    Mon seul véritable regret, c’est que ce film était censé être le premier volet d’une série de six longs métrages. Vu les moyens gargantuesques qu’a dû nécessiter celui-ci, on comprend que Gance n’ait pas trouvé de producteur pour le suivre… Ce « Napoléon » s’achève donc en 1796, alors que la vie de l’Empereur fut très bien remplie par la suite, et qu’avec un même niveau d’inspiration, les autres parties de cette fresque auraient été incroyables… Toutefois, Gance a pu réaliser d’autres films sur Bonaparte par la suite, de moindre ampleur. On pourra donc toujours se consoler avec ces opus ultérieurs… Et avec ce chef-d’œuvre du cinéma muet, pas totalement parfait, mais plein d’une ardeur incandescente particulièrement contagieuse.
    Pierre Kuzor
    Pierre Kuzor

    112 abonnés 333 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 juillet 2024
    Ai vu « Napoléon » d’Abel Gance à la Cinémathèque de Paris. 7h30 de projection d’un film muet mythique de 1927 dans une copie totalement neuve et inédite avec une bande son toute nouvelle de Simon Cloquet-Lafollye, qui doit aussi au succès de cette projection mémorable. En 1927, Abel Gance avec ce projet pharaonique posait définitivement sur l’écran toutes les lois de la grammaire cinématographique ainsi que des innovations extraordinaires pour l’époque. Plans séquences filmés à plusieurs caméras, superposition d’images, montage clipesque (dont c’est énormément inspiré Jean-Luc Godard), prises de vue aériennes, coloration (alors que le cinéma en couleur n’existait pas encore), épopée hollywoodienne dans des décors immenses, caméra subjective (sur un cheval, sur un bateau, sur une balancelle…) cinémascope (avec trois images sur le même écran). 7h30 d’émerveillement, de larmes au bord des yeux, de rires car Abel Gance sait alterner les scènes historiques et l’humour décalé… 7h30 où j’ai eu envie de crier « Bravo » à la fin de plusieurs séquences devant tant de génie, d’innovations, de perfection. Il n’y a pas une scène devant laquelle je me suis dit « Ah tient ! Coppolla, Scorsese, Godard, Lurhman et tant d’autres n’ont absolument rien inventés… ils avaient juste vu « Napoléon » d’Abel Gance ». Cette journée mémorable m’a fait frissonner tout autant que ma première fois à l’Opéra. J’ai été émerveillé et ému pendant 7h30, tout en ayant conscience que je me souviendrai de ce jour jusque’à la fin de mes jours. Abel Gance a une vision presque christique de Napoléon dont nous suivons le parcours de l’enfance (mémorable scène de bataille de boules de neige qui augure bien sûr l’avenir) jusque’à la bataille d’Italie. Le réalisateur sait mettre en scène la foule, le peuple, l’armée d’une façon épique et sans précédent. Le travail phénoménal de restauration est absolument époustouflant. Et l’autre grand maitre de la journée est Simon Cloquet-Lafollye qui a travaillé sur un puzzle musical d’une cinquantaine d’oeuvres du répertoire classique de Mozart à Penderecki, le tout enregistré par l’Orchestre et les Choeurs de Radio-France où les symphonies de Gaubert, Godard, Schmitt, Mahler, Magnard, Schubert, Beethoven s’enchainent superbement aux images en leur donnant une dimension encore plus homérique. Une expérience folle qui me laisse des images indélébiles et une joie de spectateur incommensurable.
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    7 266 abonnés 7 532 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 juillet 2024
    L'histoire de Napoléon Bonaparte, de son enfance à l'école militaire de Brienne jusqu’à sa première campagne d’Italie.

    L'Empereur Bonapart est l'un des personnages historiques les plus représentés sur les écrans, avec plus de 700 apparitions (selon l’historien et critique de cinéma Antoine de Baecque), quoi de plus normal qu’il ait eu droit à un biopic si tôt après la création du cinématographe par les frères Lumière.

    Après un travail titanesque de 16 ans (et au budget colossal de 4M d’€) mené par Georges Mourier dès 2007 pour reconstruire et restaurer ce film mythique mais disparu ou plutôt charcuté en de multiples versions qui ne ressemblaient en rien à l’oeuvre d’origine (il a fallu récupérer des éléments conservés dans des archives éparpillés aux quatre coins du globe), le grand public à enfin la possibilité de découvrir l’oeuvre tel que l’avait imaginé son réalisateur près d’un siècle plus tôt (et que les spectateurs n’avait pas revu depuis sa première présentation en mai 1927) tout en respectant scrupuleusement le matériau d’origine, à savoir, sa colorimétrie, son cadre de projection et les teintes d’origines.

    Au commencement, il existait 3 versions (officielle) du film, la première appelée “Opéra” d’une durée de 4h, la seconde appelée “Apollo” d’une durée de 9h30 et une troisième (qui est la version définitive) appelée “Grande Version” d’une durée de 7h. C’est sur cette dernière que la Cinémathèque française a réalisé la restauration (d’autres versions ont circulé dans le monde, notamment celle de la Metro-Goldwyn-Mayer, totalement charcutée au montage puisqu’elle ne dure plus que 2h).

    Abel Gance réalise ici une oeuvre phare dans l’Histoire du 7è Art, une fresque épique et démesurée (un tournage étalé sur deux ans et un montage qui aura nécessité une année entière) avec laquelle il ne cessera d’innover en cherchant à se surpasser et tout cela se ressent à l’image. Sa mise en scène est novatrice et bon nombre de séquences sont à couper le souffle (surtout pour un film qui s’apprête à fêter ses 100 ans !). On pense bien évidemment à la séquence culte du triptyque final dit “Le Départ de l’Armée d’Italie” selon le procédé conçu par le réalisateur, de projection en triple écran, qu’il nommera plus tard “Polyvision” ou bien les poursuites avec caméras déportées sur les chevaux au galop, plans kaléidoscopiques, les multiples surimpressions, la caméra harnachée à un balancier, les cadrages à hauteur d’enfant, les split-screen,…

    Le travail de restauration (en 5K) est une pure merveille et rend un vibrant hommage au travail titanesque orchestré par son réalisateur. Abel Gance n’ayant donné aucune instruction quant à l’accompagnement musical de sa version définitive, la Cinémathèque française l’a confiée au compositeur Simon Cloquet-Lafollye et le résultat est tout simplement sublime et vient parfaitement accompagner les 7h de projection.

    On est pris au coeur du film, de part son histoire, sa fougue, sa mise en scène endiablée et virtuose et ses acteurs si charismatiques (bien que le jeu puisse prêter à sourire, car cinéma-muet oblige, le surjeu était de rigueur), avec en premier lieu Albert Dieudonné qui incarne Napoléon à la perfection. Si la durée du film peut en réfréner certains, cela reste une expérience à vivre, de même que les 7h de Guerre et Paix / Война и мир (1966) de Sergueï Bondartchouk (où il était là aussi question de Napoléon, mais dans une moindre mesure), c’est quelque chose à vivre au moins une fois dans sa vie (et sur grand écran de préférence).

    ● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●
    Gregory S
    Gregory S

    26 abonnés 581 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 juillet 2024
    Compliqué à noter, 5/5 pour l'époque et l'inventivité avec des idées à quasiment chaque plan mais je trouve le film un peu trop didactique et scolaire. Gance veut tout montrer et du coup il rentre dans des détails qui nous font plus penser à Alain Decaux raconte qu'à un film spectaculaire. Néanmoins c'est un film à voir quand on est un amoureux du cinéma.
    inspecteur morvandieu
    inspecteur morvandieu

    37 abonnés 2 402 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 mars 2024
    Le projet faramineux et ambitieux d'Abel Gance de raconter la vie de Napoléon s'arrête, faute de moyens, après 5h33 d'un récit épique, au début de la campagne d'Italie. On est, malheureusement pour Gance, bien loin du compte et son "Napoléon" aurait dû s'intituler, sans ironie, "Bonaparte". A la fin du film, je ne peux m'empêcher d'imaginer le film-fleuve magistral que le cinéaste aurait produit s'il l'avait pu, et je ne doute pas qu'il aurait basculer dans le cinéma parlant.

    Je me suis lancé dans ce film au long cours par devoir et curiosité de cinéphile et je laisse le soin aux historiens du cinéma de relever tout ce qui a pu caractériser la virtuosité, les prouesses et les innovations de Gance. Pour ma part, j'admets volontiers que le mode narratif de ce film muet ne m'a pas happé. (Notez bien que le dernier "Napoléon" de Ridley Scott m'a paru bien en dessous et bien bien mauvais malgré sa technologie.)
    Le coloriage des scènes (rouge pour les séquences violentes, jaune pour ce qui a trait à la Révolution, violet pour une séquence de bacchanale...et la nuit de noce de Napoléon et Joséphine) m'a même paru une fausse bonne idée dans la mesure où la copie du film est beaucoup plus agréable dans un noir et blanc classique

    Le film s'ouvre sur la fameuse et longue bataille de boules de neige à Brienne dans laquelle Abel Gance détecte déjà les talents militaires de tacticien et de meneur d'hommes de l'adolescent Napoléon Bonaparte. C'est, dans sa candeur et sa réalisation, une des plus belles séquences du film à mon sens. Il y a une volonté affirmée de montrer un jeune cadet prédestiné à la gloire.
    Abel Gance ne cache pas plus longtemps son admiration pour Napoléon qu'il n'hésitera pas à filmer plus tard, en Corse, comme un messie que la France attend, en dépit qu'il n'est encore qu'un modeste capitaine de l'armée. Gance filme son héros comme une figure hiératique que son génie place au dessus de la mélée. Pour autant, le cinéaste n'ignore pas la Révolution qui suit son cours et il filme de larges scènes relatives à Danton et à Robespierre (une vraie gueule de psychopathe!), au épisodes de Thermidor et de Vendémiaire.

    Gance déploie de gros moyens, une foule de figurants, des costumes à foison, et en définitive, les capacités techniques de l'époque et la qualité de la copie ne rendent pas grace à la mise en scène d'envergure de Gance. Ainsi, l'homérique bataille du siège de Toulon, sous la pluie et dans la boue, est un des moments forts du film dont on ne ressent pas l'intensité faute de sons et d'images harmonieuses.
    Toutefois, l'utilisation, dans la toute dernière partie du film, à l'aube de la campagne d'Italie, d'une image en triptyque est impressionnante; elle donne une largeur aux scènes qui annonce le Cinémascope; elle multiplie aussi les points de vue de l'action, renforçant l'impression d'épopée et accentuant la puissance allégorique recherchée par Abel Gance, exalté par son patriotisme et par son hagiographie.

    Observons, pour l'ironie de la chose, que ce sont les anglais qui ont restauré le film...
    ares renov Ares
    ares renov Ares

    1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 décembre 2023
    Que dire de la première version d'Abel Gance que j'ai vu il y a 30 ans extraordinaire c'est ce mot qui me vient à l'esprit extraordinaire. Jamais on a touché l'esprit napoléonien l'esprit bonapartiste. Le Bonaparte est exceptionnel il est réel il est sans égal et il nous fait passer des moments merveilleux, auprès d'un grand esprit revolutionnaire Abel Gance est vraiment le plus grand des génies qui a touché Napoléon dans l'esprit. Elle nous a touché tous au cœur. J'ai hâte de voir la nouvelle version.
    Komodorr
    Komodorr

    133 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 juillet 2023
    Ayant vu déjà de nombreux films muets, certains avec un peu de difficulté mais appréciant la plupart je me suis lancé, à l'aube de la sortie du Napoléon de Ridley Scott avec Joaquim Phoenix dans ce fameux Napoléon d'Abel Gance. Pas toujours facile à suivre, notamment lorsqu'il s'agit de politique j'ai apprécié ce film de 5h30 qui part de la jeunesse de Napoléon dans une pension à son ascension grade par grade jusqu'à la campagne d'Italie; je regrette d'ailleurs que la suite ne soit pas traitée avec sa prise de pouvoir , l'Egypte, son couronnement, ses autres batailles, le code civil, l'administration etc... car cela aurait pu être magistral. C'est un peu ce que ma note sanctionne, cela avec les longueurs qui aurait pu servir à voir ces passages de la vie de l'Empereur plutôt que des scènes dirons nous plus intimistes. Sinon nous revivons de grands moments de sa vie et d'histoire parfois avec de l'humour, on apprend des choses, on rencontre des personnages qui ne sont pas forcément connus; l'acteur qui l'incarne est très bon et crédible. Malgré sa longueur, il est rythmé par de la musique militaire/populaire et classique qui accompagne certaines scènes épiques emplies de patriotisme, effectivement pour l'époque ce film est une prouesse et ravira tous les férus d'Histoire et de Napoléon (1ere partie ! ) .
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 610 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 9 octobre 2021
    Il s'agit de la version muette de 1927 restaurée en 1989 par Kevin Brownlow. Gance a fait lui-même deux versions révisées de son film. La première en 1935 où il l'a raccourci tout en ajoutant du son de nombreux acteurs originaux ont doublé leur voix par exemple Antoine Artaud. J'ai regardé la version restaurée avec de grands espoirs peut-être que si je n'avais pas vu cette version de 1971 j'aurais trouvé la version muette au moins acceptable. Malheureusement les défauts de Gance en tant que réalisateur ont été rendus plus apparents par la musique grandiloquente ajoutée à la version de 1989. Les acteurs apparaissent dans cette version comme des marionnettes muettes et c'est beaucoup demander à un public pendant plus de quatre heures de les suivre. Dans ce film Napoléon a passé toute sa vie dans une chaîne sans fin de campagnes essentiellement pour s'approprier des terres et des biens. Pour moi ses actions apparaissent comme le contraire d'héroïques mais plutôt barbares. Est-ce que lui ou sa vie sont des sujets dignes d'être loués comme grands et influent peut-être mais plutôt non et ne me dites surtout pas que ce film est chef-d'œuvre...
    Antarès
    Antarès

    3 abonnés 19 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 octobre 2020
    Considéré a juste titre comme un chef-d'oeuvre du cinéma mondial, le Napoléon "vu" par Abel Gance n'a pas eu la carrière qu'il aurait mérité. Fresque qui se voulait colossale Gance, ne fit que le premier de six volets prévus initialement par manque d'argent. Sorti en 1927 à l'aube du parlant, acclamé a sa sortie, oublié quelques mois après. Gance n'aura de cesse de le remanier quitte a littéralement détruire le film.

    Film déroutant par plusieurs aspect. La durée, colossale, à sa sortie entre 5heures et 9heures pour la version la plus longue. La folie qui s'en émane, du simple figurant aux personnages principaux complètements absorbés par leurs rôles, que dire d'Albert Dieudonné, le Napoléon le plus "vrai" jamais vu (qui devint fou par la suite, il aurait été enterré dans le costume de Napoléon en s'étant pris lui même pour la réincarnation de l'empereur). Gance ne recule devant rien et c'est en ce sens que les figurant jouent leur rôle à merveille, l'effet foule/folie collective y est très bien rendu que ce soit pour les séquences Club des Cordeliers, de la Convention, la bataille de Toulon, la campagne d'Italie,...

    Le plus frappant reste la démesure du projet. Les moyens techniques/effet spéciaux formidables (qui semblent parfois plsu réaliste qu'actuellement) crées juste pour ce film, de caméras a dos de chevaux, à des guillotines en passant par le tryptique final et les surimpression. Tout cela surpasse tout ce qui s'est fait dans le cinéma. Gance insuffle une aura à son film en ne cherchant nullement à dépeindre un Napoléon réel mais "SON" Napoléon, un homme idéalisé, quasiment parfait, guidé dans le film par tout un tas de symboles.

    Et pourtant malgré une fidélité historique un peu bafoué il n'en reste pas moins que dès le première minute du film le Napoléon de Gance fascine et nous absorbe. Si l'histoire est remaniée le film a néanmoins la mérite de dépeindre la Révolution comme rarement cela a été fait (et en ce sens l'histoire de napoléon durant cette période trouble nous en apprend un peu plus sur un napoléon encore inconnu a cette époque).
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