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    Yôjinbô
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     Kurosawa
    Kurosawa

    583 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 mai 2016
    L'intérêt majeur que procure "Yojimbo", outre la spécificité de sa structure (environ deux tiers d'observation pour un tiers d'action), réside dans l'évolution de son personnage principal, qui perd le contrôle de la situation au moment où l'on s'y attend le moins, précisément quand les deux camps qui sèment la terreur dans ce petit village sont sur le point de s'entretuer. Et l'erreur que commet le garde du corps est liée à ses motivations mêmes de rester dans cet endroit où il s'est établi par hasard, lesquelles dévoilent un humanisme profond et désintéressé. Il ne souhaite pas rétablir la paix en échange d'argent ou de reconnaissance morale mais parce qu'il est tout simplement animé par le bien. Pour parvenir à ses fins, il aura longtemps observé les comportements et les stratégies des mercenaires avant une dernière partie où le schéma dominant-dominé devient instable et instaure un suspense redoutablement efficace. Dynamisé par un humour percutant et caractérisé par une impressionnante gestion de l'espace - la mise en scène parvient aussi bien à créer un climat anxiogène dans les maisons qu'à faire ressentir la tension des combats et des négociations dans la rue principale - "Yojimbo" est un excellent divertissement qui insère astucieusement sa critique d'un perpétuel enrichissement au détriment d'un maintien de relations humaines saines, une réflexion moderne et actuelle.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 064 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 octobre 2019
    Cela fait une éternité que je veux voir Yajimbo et c'est le genre de film où je ne comprends pas pourquoi j'ai attendu aussi longtemps. Si je ne suis pas nécessairement un grand admirateur de Kurosawa, enfin de la poignée de films que j'ai vu de lui, c'est peut-être l'une des premières fois (avec Rashomon) où je comprends l'engouement.

    Il est aisé de dire du bien de la mise en scène, de comment elle sublime le personnage de Mifune, comment elle décuple son charisme, comment elle fait monter la tension jusqu'au dénouement, bref et intense. La musique n'est pas en reste non plus, elle accompagne magnifiquement bien le long métrage. Mais ce qui m'a marqué c'est comment Kurosawa utilisait les décors pour avoir un environnement géographique intéressant, reconnaissable et comment ça aide le film à gagner en crédibilité.

    En fait en extérieur on a principalement une seule rue d'un petit village. Elle est magnifique cette rue, avec son arbre au fond, ses maisons à droit et à gauche, les feuilles qui bougent au gré du vent, parfois un peu de fumée qui se mêle à la composition, c'est juste parfait. Et avec cette rue on comprend les antagonismes, un clan est au début de la rue, l'autre au bout de la rue. Le spectateur ne peut pas se perdre, se demander qui est qui, qui est où. C'est important.

    Et surtout ce décor très limité permet d'y donner vie, d'y donner de la consistance et d'y projeter le spectateur. Disons que le climat n'a pas l'air d'y être le plus agréable avec la guéguerre qui s'y déroule, mais le village a l'air sympathique. On a envie que la situation s'améliore, que l'on puisse à nouveau arpenter cette rue en toute quiétude.

    Disons que j'apprécie vraiment le côté microcosme parfaitement délimité géographiquement. Et je pense que ça participe à l'universalité de l'histoire et ce n'est pas pour rien que plein d'autres films s'en sont ensuite inspirés (faut que je vois le Walter Hill). L'histoire est simple, efficace, il n'y a rien en trop, rien à rajouter et elle est ancrée localement d'une manière tellement organique, que finalement, elle en devient universelle. C'est ça que je trouve formidable, cette jonction entre un décor et un thème quasiment mythologique. Cette histoire pourrait se passer n'importe où, mais le souffle que lui apporte son ancrage la sublime. Kurosawa utilise plutôt les archétypes du voyageur solitaire plutôt qu'un décor quasiment neutre pour faire en sorte que chacun puisse rentrer dans son histoire. Vu que ce n'est pas aseptisé, ça permet d'y croire.

    Ce qui fait que finalement on n'est déjà pas loin du western, notamment sur la fin lorsque Mifune débarque dans un nuage de fumée au bout de la rue...

    Vraiment c'est un régal.
    LBDC
    LBDC

    105 abonnés 297 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 octobre 2015
    YOJIMBO - LE GARDE DU CORPS (1961) et SANJURO (1962) sont deux films centrés autour du même personnage : un samouraï sans nom et sans maître (un rōnin). Un guerrier extrêmement doué dans son art du sabre, mais usant pourtant moins de ce talent que de ruse et d'intelligence.

    Avec YOJIMBO, Akira Kurosawa balance une petite bombe dans le genre du film de sabre en faisant de son héros un personnage opportuniste et manipulateur, dont la ligne morale n'est pas dictée par les habituels codes d'honneur et de loyauté, mais plutôt par son appréciation très personnelle des choses. Un héros évoluant en dehors de tout manichéisme, pour qui les notions de vie ou de mort riment avec la question : "quel intérêt pour moi ?". Toshiro Mifune, décidément l'homme le plus classe du monde, interprète le fameux Yojimbo. Celui-ci se retrouve ainsi par pur hasard dans un minuscule village ravagé par une guerre sanglante entre deux clans. Après une phase d'observation de l'organisation de ce microcosme (bordel, tripot, "entreprises" locales) et des métiers, habitudes et caractères de ses différents occupants (aubergiste dépité par la violence, menuisier reconverti en croque-mort, collecteur d’impôts à corrompre, têtes pensantes plus ou moins charismatiques et sous-fifres complètement cons), il vendra ses services au plus offrant tout en fomentant un plan d'éradication de la menace locale par la ruse, en les opposant patiemment l'un contre l'autre.

    Ça vous rappelle quelque chose ? Normal. Pour une poignée de Dollars de Sergio Leone, si génial soit-il, n'est "qu'une" relecture recontextualisée dans l'ouest américain, du langage cinématographique proposé par Kurosawa dans YOJIMBO.

    Ainsi, ce divertissement en théorie absolument japonais, apparaît comme très familier. Le Yojimbo, c'est l'ancêtre du blondin de Leone et par extension de la figure du justicier à la morale floue, popularisée dans l'histoire du cinéma américain par Clint Eastwood et ses innombrables copycats. De l'Inspecteur Harry au vieux de Gran Torino en passant par le Popeye de French Connection, Snake Plissken de N.Y. 1997, ou les nombreux personnages de Tarantino.

    Coté technique, le fameux sens visuel de Kurosawa fait encore une fois des merveilles. Nous parlions déjà du pouvoir évocateur de l'Image chez le cinéaste dans notre critique de la La Forteresse Cachée... Ici, il en est de même, mais dans un environnement drastiquement resserré. La mise en image de ce village huis-clos est ainsi pensée de manière très symétrique. Une symétrie très évocatrice, opposant deux entités également corrompues, tout comme elle place le Yojimbo au centre, comme seul indicateur moral et instigateur des enjeux. À cela s'ajoute la phénoménale bande-son mêlant musiques traditionnelles japonaises et jazz. Une bande son ludique et stimulante qui attribue à chaque personnage une mélodie, déclinée en fonction des situations... Préfigurant elle aussi les fameux scores d'Enio Morricone ! On peut même relier ce YOJIMBO au cinéma de Scorsese, lors de la phase d'exposition méticuleuse du fonctionnement de ce village. Une immersion rappelant les fresques mafieuses du cinéaste italo-américain, comme Casino ou Les Affranchis. On notera juste une toute petite baisse de rythme au cœur du film, bien qu'elle exprime en filigrane la patience nécessaire pour mettre en œuvre le fameux plan de déconstruction de ces deux clans.

    Au delà, on ne peut s'empêcher de se dire que la culture américaine à elle aussi, indirectement influencé Kurosawa. Par les codes visuels du western (Ford-ien et autres), mais également d'une façon plus allégorique. On peut effectivement assimiler ce récit de ruse et d'opportunisme, à la percée du capitalisme au Japon après la seconde guerre mondiale, dont nous parlions par ailleurs dans notre critique du Cimetière de la Morale. Une recherche du profit à tous prix au dépends des valeurs d'honneur et des codes moraux culturels, composante première des personnages du film. Le Yojimbo, lui, évolue sur la frontière ténue située pile entre les deux. On imagine donc le choc que dut constituer ce film, mettant en exergue par le prisme du divertissement les contradictions d'un pays qui se cherche. Sa "modernité" peut ainsi expliquer son immense succès au box-office de l'époque.

    En somme, découvrir YOJIMBO en 2015, c'est se prendre un bon gros retour de bâton culturel dans la gueule. Décidément, après La Forteresse Cachée (influence notamment, de Star Wars), on commence à comprendre l'importance de Kurosawa dans l'inconscient collectif.

    Critique issue du Blog du Cinéma; écrite dans le cadre d'une rétrospective Akira Kurosawa proposée par le festival Lumière 2015 !
    Moorhuhn
    Moorhuhn

    142 abonnés 579 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 mars 2011
    Super film que ce Yojimbo, j'ai adoré!
    Il y a un point qui m'a énormément plu dans ce film c'est l'importance accordée à l'esthétique, on a une photographie soignée aux petits oignons, c'est beau! En plus d'avoir le droit à ce régal visuel, Kurosawa nous sert en prime une mise en scène des plus inspirées avec des mouvements propres et rigoureux qui viennet se mêler à des combats se permettant un peu plus de folie, le tout agrémenté d'un montage maîtrisé on sent vraiment la maîtrise d'un cinéaste derrière tout ça.
    L'histoire en elle-même est plutôt classique mais c'est très bien écrit et sans fausses notes. Le film a une allure de western non cachée, et d'ailleurs Leone s'inspirera fortement de ce film pour réaliser Pour une poignée de dollars dont le schéma narratif est quasi similaire. Mais en dehors de ce schéma classique, j'ai adoré le ton que Kurosawa a su insufler à son oeuvre. A vrai dire le ton est léger, presque caricatural des fois, ça se voit que le réalisateur ne s'est vraiment pas pris au sérieux et ça fait plaisir de ressentir ça à l'écran. Toshirô Mifune, alias Yojimbo, m'a beaucoup plu dans ce film. J'avais pas trop accroché à son jeu dans Rashômon mais là je l'ai trouvé super dans son rôle, et ma foi ce mec avait une classe impressionnante. La présence de Tatsuya Nakadai que j'adore est très appréciable aussi, j'ai aimé son personnage pourri jusqu'à la moëlle (un peu comme tout le monde dans le film) armé de son sabre et de son revolver, le petit clin d'oeil au western. Certains passages du film sont même carrément jouissifs, je ne m'attendais pas à des passages assez fous comme ceux-là.
    La musique n'est pas trop le point fort du film, elle casse un peu les oreilles et est limite superflue. Bon ça ne reste qu'un détail pour ma part car heureusement elle n'est pas omniprésente. En gros si je devais résumer ce film ce serait: des personnages hauts en couleur, un ton léger et un tantinet décalé, des combats maîtrisés, une esthétique et une mise en scène géniales, bref que du positif! Mon Kurosawa préféré avec Rêves, un film que je ne saurais que conseiller à tous, même aux plus réfractaires au cinéma japonais.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 28 octobre 2013
    Il fallait puiser l'originalité dans la banalité, trouver la lumière dans l'obscurité, la naissance dans la mort, chercher la vie là où l'on pensait l'avoir étouffée. C'est ce souffle étranger et précieux qui émane de cette oeuvre d'Akira Kurosawa, puisant dans sa parodie même l'espoir d'un vrai cinéma, au détour d'une ou deux minutes magiques, courtes, mais qui nous restent en bouche. La grandeur du film réside dans sa préciosité, cette même préciosité qui découle, presque imperceptiblement, de la simple parodie, de l'affrontement guerrier, des cris de colère et de pluie tombante. L'espoir d'une justice et d'une morale, thèmes récurrents chez Kurosawa, est incroyablement couplé d'une perpétuelle métaphore cinématographique, vers laquelle l'on converge sans cesse, sans presque refuser de l'avouer. L'idéal magique réside bien en ce point où le pouvoir de la caméra fait advenir le plein triomphe de la justice et de la bonté, non en se soumettant à lui, mais en tentant d'épouser son mouvement, au risque parfois de perdre le bien, ou de perdre le cinéma. Mais le résultat est bon, le vrai créateur est celui qui se bat sans arme, jouant le jeu de la vie en même temps que celui de la création; et c'est une belle démonstration du courage samouraï que nous livre ici Kurosawa, acceptant de tout sacrifier, pourvu que le résultat triomphe par sa seule générosité, par son seul courage, pour l'amour du risque, pour l'amour de la simple particularité, pour l'amour de l'art (15/20).
    Plume231
    Plume231

    3 884 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 avril 2011
    Il est consternant qu'Akira Kurosawa est plagié un film que Sergio Leone réalisera trois ans plus tard (oui, c'est très con ce que j'écris!). Non, sans déconner c'est du très bon Kurosawa (mais est-ce qu'il existe du mauvais Kurosawa de toute façon ?). Ici pas vraiment de réflexion profonde comme on peut en voir dans d'autres oeuvres du cinéaste, mais on a envie de dire "Et alors ?". Il y a de l'action (les scènes où le héros zigouille à lui seul plusieurs mecs sont superbement chorégraphiées!), un zeste d'humour, une BO délirante en total décalage et puis surtout l'IMMENSE Toshiro Mifune à jamais inégalable en rōnin pouilleux, cynique mais incroyablement rusé et fort. Un divertissement de très haute gamme.
    this is my movies
    this is my movies

    700 abonnés 3 087 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 avril 2016
    S'inspirant ouvertement du western (on le voit à travers certains cadrages, certaines ambiances), Kurosawa signe un film de sabres absolument incroyable, bénéficiant d'une intrigue assez simple mais développer avec malice, le tout dominé par un T. Mifune imprévisible de bout en bout. Présent dans presque tous les plans, l'acteur fétiche de Kurosawa impose son charisme et son physique avec un naturel confondant tandis que la mise en scène de Kurosawa n'est économe ni en virtuosité ni en vitalité. Les combats sont bien chorégraphiés, assez violents d'un point de vue graphique et même si j'avais déjà vu les 2 remakes officiels du film "Pour une poignée de dollars" et "Dernier recours"), je dois dire que j'ai pris du plaisir à voir celui-là, bien meilleur sur bien des aspects. Une plongée étouffante au sein d'un village pourri par la luxure, le jeu et la violence, qui sera consummé par sa propre folie destructrice sous l'impulsion d'un homme qui actionne les bons leviers. C'est parfois drôle (un des manques majeurs des remakes évoqués plus haut), souvent brillant et on est happé de bout en bout par cette atmosphère, parcouru de scènes de violences d'une incroyable audace. Un chef d'oeuvre, un modèle du genre, qui tisse des liens entre différents genres et différents mondes. D'autres critiques sur
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 147 abonnés 5 132 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 juillet 2017
    Le film est en vérité une longue attente vers la violence des clans. La tension ne sert qu'à raviver la haine et l'homme, le catalyseur de cette violence sourde, mais aussi son l'objet, n'à qu'à attendre que ces deux groupes s'entretuent..... c'est une vision intéressante du réalisateur en plus de celle, désolée, de la cupidité humaine.
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    396 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 février 2017
    En quelque sorte les prémices du western spaghetti, un film de sabre (et de flingue) où Kurosawa en extirpe une atmosphère assez particulière, autant par le décor avec cette ville fantôme gangrénée par la violence que par ce personnage principal énigmatique, anti-héros puissant et fin stratège inspirant constamment le chaud et le froid, comme l’impression de rester en retrait de tout, mais en même temps fasciné par les rouages de ce jeu d’échec humain. J’ai surtout aimé le caractère anti-manichéen de la première partie, se plonger dans la tête de Mifune qui ensuite retourne les enjeux pour nous prendre au dépourvu, comme lors de la délivrance de la femme et son enfant où il simule une scène de massacre, puis la seconde partie rééquilibrera la donne, avec notamment une dernière séquence époustouflante. Beaucoup aimé, même si le rythme n’est pas toujours très accueillant, enfin ça fait parti de l’exposition.
    Ricco92
    Ricco92

    224 abonnés 2 149 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 mars 2020
    Avec Rashōmon, Kagemusha, l’ombre du guerrier ou Ran, Le Garde du corps (connu également sous son titre original : Yōjimbō) fait partie des films les plus célèbres d’Akira Kurosawa. En effet, cette adaptation dans le Japon moyenâgeux de La Moisson rouge et de La Clé de verre (tous deux signés Dashiell Hammett) sera remakée 3 ans plus tard en Italie par Sergio Leone avec Pour une poignée de dollars. Effectivement, cette première aventure du personnage de Sanjuro (l’année suivante, Kurosawa tournera un second film portant son nom pour titre) est brillamment réalisée : Kurosawa a une totale maîtrise de son cadre et cela se voit. Les comédiens sont excellents (on y trouve tout de même Toshirō Mifune et Tatsuya Nakadai) mais il faut accepter le style de jeu très prononcé caractéristique du cinéma japonais pour y goûter pleinement. Pour ce qui est du scénario, on peut juste regretter que les péripéties s’enchaînent trop rapidement et que l’on est parfois un peu perdu dans les personnages. Ainsi, si Le Garde du corps reste un très bon film de samouraïs classique, on peut lui préférer son remake italien qui révolutionnera un genre complet et lancera la mode du western spaghetti.
    Akamaru
    Akamaru

    3 092 abonnés 4 339 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 15 octobre 2012
    Etrangement,"Yojimbo"(1961),présenté comme l'initiateur du western spaghetti a ainsi mal vieilli,et comporte de nombreux défauts.Le rythme est trop lent,l'interprétation très disparate(Toshiro Mifune est évidemment un cas à part)et il est difficile de reconnaître qui est qui.Akira Kurosawa a en tout cas été fortement attiré par cette histoire,où un ronin malicieux et opportuniste,profite de la haine que se vouent deux clans dans un village,pour tirer les marrons du feu.Tour à tour,il fait monter les enchères,avant de se faire doubler.Ce western nippon intègre la première arme à feu du XVIIème siècle,utilise les plans larges pour montrer les rues désertes balayées par le vent,et les ennemis en grappe.Sanjuro,le samouraï cynique,est un anti-héros foncièrement pragmatique,l'un des premiers,même s'il conserve quelques valeurs du bushido.Kurosawa est très appliqué dans la progression du récit et des masques qui tombent petit à petit.C'est donc d'autant plus regrettable que l'on ait tant l'impression de s'ennuyer,alors que le réalisateur s'y connaît dans l'épique et l'exotisme.
    Redzing
    Redzing

    1 113 abonnés 4 469 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 février 2016
    A la fin du 19ème siècle, au Japon, un rônin expérimenté arrive dans un village isolé. Il s'aperçoit que deux gangs rivaux s'affrontent en permanence, et va tenter de tirer profit de la situation. "Yojimbo" dispose d'un scénario original et riche, où les va-et-viens entre les camps, les manipulations, et les rebondissements sont légions, sans oublier une touche d'humour bienvenue. Le protagoniste est campé par un Toshiro Mifune bien plus sobre que d'habitude, mais très charismatique en samouraï énigmatique. On regrette que les scènes de combat soient rares, néanmoins elles sont bien chorégraphiées. Quant à la mise en scène, si l'ensemble n'atteint pas la richesse d'autres œuvres de Kurosawa en terme de montage, la photographie est soignée, on l'on compte de nombreux plans astucieux. Et notamment beaucoup de références au western, jusque dans certains plans panoramiques ou décors désertiques. Ironie de l'histoire, "Yojimbo" rencontra un gros succès, et fit l'objet d'un remake officieux de Sergio Leone quelques années plus tard ("A Fistful of Dollars"), qui lança le western spaghetti.
    Acidus
    Acidus

    718 abonnés 3 709 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 janvier 2016
    Faisant partie d'un dyptique avec "Sanjuro", "Yojimbo" développe une approche typée "western" du film de samouraïs. Non dénué d'un humour fin, ce long métrage d'Akira Kurosawa séduit par sa belle photographie et surtout un charismatique Toshiro Mifune, toujours à l'aise dans ce rôle de ronin solitaire. Du pur divertissement "made in japan" !!!!
    maxime ...
    maxime ...

    240 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 décembre 2018
    Yojimbo est le quatorzième long métrage du cinéaste Japonnais que je vois au cours de cette année 2018 et fait partie pour moi d'une des plus grandes découvertes de ces derniers mois ! J'entends par cela que la filmographie d'Akira Kurosawa m'a réellement époustouflé que se soit dans son contenu ou de part les formes radicales et moderne qu'il adopte. Tout les compliments précédemment fait autour des treize films de ce réalisateur ressortent immédiatement, intelligence évidente, acteurs aux diapasons et maîtrise technique remarquable. Ces œuvres ont marqué de manière significative le cinéma, la preuve en est avec le remake produit par Sergio Leone quelques années seulement après la sortit de ce même Yojimbo. Les comparaissons sont forcément multiples mais néanmoins les deux diverges sur certains points et permettent aux particularités de chacun de s’exprimé. Une rétro concernant Sergio Leone serait d'ailleurs une idée à prendre en considération pour 2019 ! Pour en revenir à Yojimbo, il est est très intéressant de découvrir les jeux de pouvoirs et autres ruses du film, la façon dont le Samourai nommé Sanjuro ( prochain long métrage en perspective ! ) détricote toute situation compromettante à ses plans pour parvenir à son objectif, La Paix ! Toshiro Mifune trouve encore une fois une composition lui permettant de mettre en avant ces talents de comédiens hors-pairs et signe avec une très grande habilité à rendre son personnage tout à la fois charismatique et ambigu à souhaits ! Un long métrage un peu longuet malgré tout, là est son seul défaut notable.
    Uncertainregard
    Uncertainregard

    113 abonnés 1 285 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 septembre 2014
    Un des films références dans la filmographie de Kurosawa car bien que ce soit la suite de « Le garde du corps » où l’immense Toshiro Mifune reprend son rôle du samouraï errant, arrogant, irrévérencieux mais diaboliquement malin et invulnérable avec un sabre, qui va se mettre du côté des faibles, c’est une approche assez différente du cinéaste pour raconter cette histoire. Il a biensûr usé de son humour toujours aussi fin et percutant mais la mise en scène est particulièrement théâtrale, outrancière et avec l’appui de cette musique décalée, ça nous rappellerait presque un dessin animé de Tex Avery. Je ne reprocherai que la petitesse des décors qui n’est qu’un petit village où les opposants sont quasi voisins de palier. Et vu l’intensité des voix dans les dialogues, on a un peu de mal à croire qu’ils ne se soient pas repairés et/ou dénoncés plus tôt…
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