Tient, je suis tout de même assez étonné de la critique aussi basse de cette suite, qui pour ma part tient bien la route. Certes elle est inférieure au premier film, mais quand même elle est loin de démériter.
D’abord les acteurs sont solides, là-dessus il n’y a rien à redire même si les interprètes ont changé par rapport au 1. On trouve ainsi un talentueux Jonathan Brandis, qui s’empare du rôle principal avec conviction. Il est bien accompagné par Kenny Morrison, Atreyu certes moins charismatique que dans le 1, mais qui assume bien son personnage. A cela s’ajoute quelques seconds rôles efficace du coté de Clarissa Burt par exemple, ou encore Martin Umbach qui sous son costume de Nimbly offre un personnage curieux, probablement le plus intéressant du film. Pour ma part j’ai trouvé le métrage bon de ce côté-là, avec une petite déception du côté du rôle du père, probablement pas assez exploité ou pas très bien intégré au film.
Le scénario ne manque pas de relief non plus. On retrouve les recettes du premier film, avec beaucoup de fantaisie, de l’émotion, toujours une certaine mélancolie qui se dégage de l’ensemble, toutefois un peu mise de côté au profit d’un métrage plus riche en rebondissements. C’est peut-être cela qui pourra déconcerter par rapport au 1, ce deuxième épisode faisant une plus grande place à l’action, ce qui forcément a tendance à avoir fait vieillir le film plus vite. A noter cependant que ce film dégage tout de même une belle humanité, et même s’il y a de la naïveté, comme dans bien des comptes, c’est un bon moment de cinéma. Je regrette cependant une fin pas suffisamment convaincante. Elle nous laisse sur notre faim, c’est le cas de le dire, arrivant vite, et semblant pas assez cohérente par rapport aux vœux.
Georges Miller livre une mise en scène très convenable. Il apparait un peu moins à l’aise que Petersen, ne se risquant pas ainsi à des séquences aériennes comme dans le premier film, et il reste sur une réalisation plus classique, qui pourra surprendre tout de même de la part d’un metteur en scène réputé. Il se débrouille cependant bien, et donne du punch à certaines scènes qui auraient pu être bien ratées, notamment celles qui font apparaitre les géants, créatures franchement pas très à l’aise. Les décors sont sublimes, comme dans le 1. C’est d’une grande poésie, d’un grand charme, on se retrouve face à des paysages envoutants, à des atmosphères soignées. C’est toujours très agréable d’évoluer dans cet univers, bien aidé par une photographie là aussi toujours pleine d’élégance et de raffinement. Coté créatures on est là encore bien gâté, avec une belle panoplie, souvent réussies d’ailleurs, sauf les fameux géants, qui n’ont pas forcément un mauvais design mais manque cruellement d’agilité. Malgré tous les effets visuels ont tout de même vieilli, mais comme pour les autres épisodes de la saga et beaucoup de films de cette époque (je pense aussi à la saga de la Rose d’or par exemple), cela conserve un charme suranné qui fait plaisir à voir. Je trouve même que dans le cadre du merveilleux, c’est toujours un bon point, parce que tout apparait encore moins réel, et ne peut que relever du pur fantasme imaginaire. Quelques scènes d’action en souffrent un peu quand même (celle des œufs par exemple). Enfin la bande son est à la hauteur, rien à dire de ce côté-là.
Au bout du compte ce film est à mon avis une belle suite, propre et honnête. Elle reprend intelligemment l’univers développé dans le 1, en partant sur des bases plus classiques (une sorcière) mais en les exploitants bien, pour offrir un spectacle généreux et poétique. Inférieur au premier épisode ce film l’est, c’est clair, mais on reste sur du bon merveilleux des années 90, qui continue de charmer. J’aurai mis 4 mais le 3.5 est motivé par une fin assez décevante.