13 Tzameti : les secrets du tournage

Lauréat du Grand Prix du Jury dans la section Films de fiction (World Cinema), 13 tzameti s'est imposé comme la toute première production hexagonale à remporter une telle récompense au Sundance Film Festival.

13 tzameti a reçu à la Mostra de Venise 2005 le Lion du futur, qui correspond au Prix de la Meilleure première oeuvre, et a été présenté en compétition au Festival du Film Indépendant de Sundance 2006. En 2007, le film a décroché le Prix du Meilleur Premier Film Europeen aux European Films Awards.

13 tzameti est le premier long métrage de Gela Babluani, un jeune réalisateur de 27 ans également auteur du court métrage A fleur de peau en 2002.

Originaire de Tblissi en Géorgie, il est le fils du metteur en scène Temur Babluani, à qui l'on doit entre autres La Migration des moineaux, sélectionné à la Semaine de la Critique à Cannes en 1988, et Le Soleil des veilleurs, Ours d'Argent à Berlin en 1993.

Gela a 17 ans quand son père l'envoie avec ses trois frères étudier en France. A Paris, l'adolescent écrit beaucoup, s'enthousiasme pour la langue française et s'intéresse au cinéma. Ses références restent celles du septième art soviétique, des grands films en noir et blanc, muets, qu'il découvrait sur grand écran à Tblissi avec son père.

C'est en ces termes que le cinéaste Gela Babluani explique ses intentions : "Souvent les mêmes souvenirs reviennent de mon enfance, des images fixes, comme des rais de lumière qui percent les ténèbres. Ces images sont toujours présentes, confusément. Mais lorsque j'essaie de retrouver leur virginité, il me manque ce qui a fait basculer dans le passé le sentiment d'innocence qui leur était associé. Je voulais saisir ce basculement à travers un voyage initiatique à l'intérieur d'un huis clos, au coeur d'un entrecroisement de trajectoires et d'intérêts, qui ne laisse comme issue qu'une froide pulsion de survie."

Giorgio Gosetti, délégué général de Venice Days, une section de la Mostra, se remémore sa première vision du film de Gela Babluani : "J'ai vu 13 tzameti lors d'un de mes voyages pour les sélections vénitiennes dans une chaude soirée parisienne, tout seul dans la salle de projection de MK2. Je l'ai aimé de suite, dès les premières séquences. Mais le coup de foudre est arrivé lorsque le protagonisteprend le train et part pour son aventure (et je n'en dirai pas plus car il s'agit quand mêmed'un thriller). J'ai pensé au Wenders de ses premiers films, j'ai entendu les tintements sinistres des plus belles pages de Patricia Highsmith et certains vides de l'espace qui auraient été chers à Melville ou à Bresson. Mais, heureusement, ce n'étaient que des échos de ma mémoire critique et ils ne faisaient absolument pas d'ombre à un talent très personnel, nourri d'autres images, d'autres cultures."

Georges Babluani, héros de ce jeu macabre, n'est autre que le jeune frère du cinéaste Gela Babluani.