Un ratage total. Quelle prise de tête ! ...et qu'on ne me parle pas de génie, de suggestions biographiques, de vie sublimée, de sublime réalisation, de génial réalisateur. C'est une daube ; il n'y a rien à y comprendre, que l'ego fantasmatique d'un réalisateur qui croit jouer au plus fin et qui n'est que lourdeur et ennui prétentieux. Quant à l'excellent Malkovitch, il essaye d'être au diapason de l'artiste (entendez Ruiz, bien sûr, car Klimt n'est qu'un prétexte) et il adopte un jeu remarquablement fin, subtilement nuancé, tellement qu'il n'y a plus rien que le vide du personnage et des expressions. J'avais mes doutes déjà sur Ruiz depuis son Proust (artiste qui n'est pas ma tasse de thé, cela dit, encore moins ma madeleine, tout au contraire de Klimt), mais là, le maniérisme Belle Epoque (scènes tournantes dans la bonne société des cafés et des bordels, dialogues avortés, souci du détail costumier pour faire quand même vrai dans le délire, etc.), ça dépasse tout ! Quelle honte de se servir ainsi du génial décadent viennois au lieu de, même maladroitement, le servir ! J'aurais pardonné à un biopic plat format télé, mais là, la prétention est telle qu'il y a crime contre l'artiste, le vrai, l'ami Gustav !
Triple zéro si c'est possible. Deux heures de ma précieuse vie perdues !