Massaker : les secrets du tournage

Le film a obtenu le prix FIPRESCI au festival de Berlin 2005 (section "Panorama"), la Mention Spéciale du jury du Festival International du Documentaire de Marseille 2005, ainsi que le Prix du Documentaire d'Investigation à Lisbonne en 2005.

Si le film dure finalement 100 minutes, plus de 60 heures de rushes ont été filmées par les réalisateurs.

Née en Allemagne en 1923, Monika Borgmann a étudié le journalisme et la philologie arabe. Elle travaille comme journaliste depuis 1988 et vit depuis quinze ans au Moyen-Orient. Né en 1962 au Liban, Lokman Slim a étudié la philosophie en France. Il dirige une maison d'édition à Beyrouth et publie de nombreux textes et articles dans la presse libanaise. Né en 1954 en Allemagne, Hermann Theissen a étudié à Cologne l'art dramatique et les sciences sociales. Depuis 1987 il occupe un poste de rédacteur au sein d'une radio nationale allemande.

Le pays tire son nom du mont Liban, du mot araméen "laban" qui signifie "blanc". Pays du Proche-Orient, le Liban partage ses frontières avec la Syrie au Nord et à l'Est sur 375 KM et au Sud avec Israël sur 79 KM. Le population du Liban est constituée de diverses communautés religieuses: chrétiens catholiques, musulmans, grecs orthodoxes, protestants, chaldéens, coptes, israéliens... On estime que le nombre des réfugiés palestiniens au Liban oscille entre 160 000 et 225 000.

A travers leur mise en scène, les réalisateurs se sont intéressés à la gestuelle et plus précisément au langage corporel des bourreaux. Monika Borgmann explique ce choix: "Cette idée date de 1993. J'avais effectué un long entretien avec un ancien sniper libanais. Et pendant cet entretien, la manière dont se mouvait cet homme assis en face de moi me semblait beacoup plus intéressante que ce qu'il disait. Ou du moins, et plus précisément, les deux langages se complétaient. Dans la mesure où nous savions dès le départ que ces bourreaux n'auraient ni visages, ni noms, leur langage corporel pouvait devenir un parti pris de filmage."