Sisters in law a été sélectionné dans plus de 90 festivals dont la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes 2005.
Sisters in law est un documentaire sur le quotidien de la conseillère d'Etat, Vera Ngassa, et la présidente de la cour de Kumba, Béatrice Ntuba, spécialisées dans la défense du droit des femmes au Cameroun. Dans ce pays, les femmes sont souvent confrontées à des pressions sociales et familiales qui les empêchent d'avoir recours à la justice. Kim Longinotto et Florence Ayisi ont notamment suivi le cas de trois femmes qui ont porté plainte pour violence. Ainsi, l'une d'entre elles, Amina, est la première femme musulmane à avoir obtenu le divorce. "Ce qui montre une véritable évolution des usages et des mentalités en Afrique", d'après Béatrice Ntuba.
Kim Longinotto et Florence Ayisi se sont intéressées au sort des femmes dans le système judiciaire camerounais. Elles ont décidé de réaliser un documentaire à Kumba au sud-ouest du pays, la ville natale de Florence Ayisi.
Kim Longinotto et Florence Ayisi avaient tourné durant cinq semaines un documentaire sur une greffière à la retraite, Juliana Djenga, devenue la première femme juge dans un village voisin de Kumba. Mais arrivées à l'aéroport, les deux réalisatrices ont eu la désagréable surprise de découvrir que les pellicules avaient été détruites par les rayons X à l'aérogare de Douala. De retour à Kumba, elles se sont remises au travail et ont filmé le travail de Vera Ngassa, avocate et Conseillère d'Etat, et de Béatrice Ntuba, juge et Présidente de la Cour de Kumba, et de leur équipe.
Kim Longinotto et Florence Ayisi n'ont pas rencontré de difficultés pour filmer les actions de justice qui se sont déroulées au tribunal. Une plaignante leur a même demandé de rester près d'elle car elle se sentait rassurée par la présence des deux femmes dans un univers hostile et exclusivement masculin.
Les scènes de Sisters in law qui se déroulent en prison avec les condamnés n'avaient pas été prévues au départ. Etant donné que la conseillère d'Etat, Vera Ngassa y effectue des visites régulières pour surveiller les conditions des prisonniers, les deux réalisatrices ont pu la suivre sans crainte.
C'est la première fois que Vera Ngassa et Béatrice Ntuba étaient filmées dans leur quotidien. Une première expérience cinématographique "de découvrir un nouveau monde qui a élargi leur viison et leur expérience."
A la suite de la 4e Conférence des Nations Unies sur les femmes, les avocates du Cameroun ont découvert des lois sur l'émancipation qu'elles n'utilisaient pas. Elles ont alors rédigé des textes pour expliquer leurs droits aux femmes en se rendant dans différentes régions du Cameroun. Des aides financières internationales ont permis la création d'un bureau d'aide légal à Kumba, en plein centre du quartier musulman. Chaque jour, des femmes sont conseillées et orientées vers une action de justice quand cela est nécessaire.