Guernesey a été présenté au Festival de Cannes en 2005 dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs
La réalisatrice insiste sur son choix de mise en scène privilégiant les détails et les non-dits, laissant ainsi les personnages s'exprimer à sa place : "Moi-même je l'appelle souvent " raconter de façon indirecte ", explique Nanouk Leopold, ce n'est pas ce qu'on voit en premier lieu qui est important, mais ce qui n'est pas prononcé, ce qui se laisse deviner. Je pense que cette façon vulnérable de raconter - où ce qui en apparence n'est pas important est le plus important et où ce qui saute aux yeux est justement secondaire – peut produire un sentiment dramatique particulier qui peut émouvoir le spectateur à partir d'un angle inattendu."
Nanouk Leopold revient sur son approche des personnages : "Ce n'est pas le réalisme que je vise dans ce film, mais une sorte d'hyperréalisme exagéré par son grossissement des petits évènements. Je ne veux pas moraliser. La caméra ne juge pas. Je veux mettre les personnages à une certaine distance. Et laisser au spectateur le temps de penser à ce qu'il ferait dans la même situation. Les personnages doivent être vraissemblables. Justement parce qu'ils présentent parfois un comportement qui dérive de la norme. Il ne faut pas forcémment que le spectateur se mette dans la peau du personnage et qu'il fasse comme lui. Ceci est possible par la distance que je garde envers les personnages. "
Guernesey est le second long-métrage rélisé par Nanouk Leopold. Elle avait auparavant réalisé Iles flottantes, présenté au festival de Rotterdam en 2001.