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Un visiteur
5,0
Publiée le 24 août 2010
Avec Factotum, Bent Hammer nous livre une adaptation sobre et efficace de Bukowski. Bercés par une BO délicieuse, on se met à contempler la vie décousue et monotone de Hank Chinaski, incarnation littéraire de Bukowski, agrémentée d'une philosophie jusqu'au boutiste et assumée. On a du mal à ne pas penser aux poètes romantiques du XIXème siècle en voyant cela : en effet, on ne connait que trop les vies dépravées qu'ils menaient et l'idée mélancolique qu'ils avaient de la vie (spleen de Baudelaire), trouvant réconfort dans la drogue et la nature, solitaires, tel Bukowski, marginal, asocial, alcoolo errant dans un monde qui ne lui correspond pas et frappé d'un anathème dont il fait fi. Bukowski, avec un texte incisif mais juste et puissant, nous décrit sa politique du carpe diem de la défonce. Et même s'il nous assure que le coup en vaut la chandelle, on reste perplexe quant à la véracité de ce propos (il est écrit "Don't try" sur sa tombe), de même que l'on se demande tout au long du film s'il s'agit d'une ode à la vie selon Bukowski ou d'une adaptation d'un bouquin de Nicolas Rey. Quoiqu'il en soit, le film est envoutant, notamment grâce à la magnifique interprétation de Matt Dillon bien ancré dans son rôle et redoutablement efficace, à tel point que l'on en oublie le film pour Bukowski et que l'on a qu'une envie une fois le film terminé : (re)lire Bukowski. Mais n'oublions tout de même pas de jeter un coup d'oeil aux autres films de ce réalisateur vraiment doué.
Factotum (2005) est l'adaptation du roman homonyme de Charles Bukowski, on y fait la rencontre d’un homme qui mène une vie des plus délabrée, se faisant virer de tous ses jobs qu’il cumule chaque jour de la semaine. Il boit sans cesse, cumule les femmes, se comporte comme un crétin, bref cet homme mène une vie des plus déplorable et cela n’a pas l’air de le soucier, puisque c’est son mode de vie et qu’il s’y est habitué (il le revendique d’ailleurs). Bent Hamer distrait mais ne séduit pas complètement, avec sa comédie dramatique où l’on prend plaisir à voir Matt Dillon dégrader son image avec tant de plaisir. Niveau scénario, il n’y a pas grand chose, juste une succession de situations cocasses, qui font sourire certes, mais qui ne feront pas de ce film, une œuvre mémorable !
" les gens ont besoin de réussite..quelque soit la forme qu'elle prendra..."Un chef d'oeuvre qui nous conte les mésaventures d'un marginal et rend hommage à l'oeuvre et l'esprit de Charles Bukowski. Ses reflexions existencielles sont abondemments propagés par un Matt Dillon génial, tout en nonchalance élégante et mortifère. Le film doit aussi beaucoup à l'humour de son réalisateur norvégien.
Film indépendant confié à un cinéaste norvégien remarqué Outre-Atlantique. Factotum est une nouvelle autobiographique de Charles Bukowski , autant dire que l’alcool va y tenir la première place. La question essentielle qui se posait à Bent Hamer était de savoir qui allait pouvoir tenir le rôle phare. En choisissant Matt Dillon, Hamer a tiré le gros lot. On sait depuis longtemps que Dillon en dépit de sa gueule de beau gosse est capable de prendre les plus grands risques avec succès comme se fut le cas récemment encore avec « Collision » de Paul Haggis. On voit donc la vie quotidienne d’un poivrot encore jeune qui avance dans le black sans vraiment savoir où cela va le mener. Une chose est sûre dans son monde on est rarement seul et il n’a pas de mal à trouver des partenaires pour partager le vice destructeur. C’est ainsi que l’on voit défiler Marisa Tomei , Lily Taylor et la regrettée Adrienne Shelly qui sont aussi embarquées sur ce bateau ivre. Le film aurait vite pu être ennuyeux car les petites manies des alcooliques ne sont pas des plus réjouissantes, mais Dillon avec son look à la Hemingway tient bon la barre et sait par sa décontraction nous emmener avec lui. Un jour une de ses nouvelles retient l’attention d’un éditeur et il devient Charles Bukowski. Cela ne l’a pas empêché de continuer à s’adonner à sa dévorante histoire avec la bouteille. A consommer sans modération.
Hank Chinaski enchaîne les verres aussi aisément que les petits boulots, rythmant ses journées ainsi: clopes FEMME écriture FEMME clopes. Caressante voix-off venue d'un autre monde, lasse du quotidien, morne finalement, terriblement froid quand la femme aimée n'est plus là pour englober les plans de sa chaleur, féminine et vaginale. La société vomit ces tas d'ivrognes à la recherche d'une bonne gorgée qui guérira les mots, -forget the woman- Errance opaque et léthargique, passée reine dans l'art de la désillusion, alors, dis-moi, une fois la meuf partie, que reste-t-il? Matt Dillon, épatant.
Matt Dillon est plus crédible que David Duchovny dans le rôle de Bukowski (Je fais référence à Californication, directement inspirée de la vie de cet écrivain), ça ne fait aucun doute. On retrouve l'univers de l'écrivain : Les petits boulots, les hôtels miteux, les femmes relativement laides, les courses hippiques, l'alcool, les réfléxions sur l'écriture, et même du Johannes Brahms, le compositeur préféré de Bukowski. Le résultat ? Une oeuvre originale, très fidèle aux livres, devant laquelle on ne s'ennuie pas une seconde, et on a pas l'impression d'être devant une version édulcorée de la vie de Bukowski/Chinaski. Oui, ce film raconte la vie d'un marginal qui fume, baise, bosse et écrit, vous étiez prévenus dès le début, dans Factotum y a pas d'effets spéciaux, de blondes à gros seins ou de rêve américain, c'est tout le contraire : C'est un film authentique. C'est d'ailleurs marrant de voir certains reprocher au film de manquer de crédibilité, quand on connait la vie de Bukowski, qui était bien plus trash que ça... Bref, au final on en vient même à regretter que ce ne soit qu'un film, et pas le premier épisode d'une série comprenant plusieurs saisons...
Silhouette massive, ventre de bière, voix cassée par les clopes et lalcool, démarche trainante, Matt Dillon incarne Henry Chinaski, alter-égo de lécrivain Charles Bukowski. Dillon y révèle une autre facette de son talent dans cette adaptation du roman autobiographique du vieux Hank. Il sinvestit totalement dans ce role allant jusquà tenir sa cigarette de la meme façon que son modèle et surtout sans jamais tomber dans la caricature. Factotum cest lhistoire dun homme qui a pour principaux intérets les courses de chevaux, la boisson et les femmes. Il passe de petits boulots en petits boulots et espère que les nouvelles quil écrit et envoie à divers éditeurs soient un jour publiées. Aux cotés de Matt Dillon on retrouve Lili Taylor qui lui tient la dragée haute (dans la consommation dalcool), surtout durant une scène de réveil désopilante mais typique des uvres de Bukowski. Matt Dillon est lincarnation inespérée de lauteur américain. Bukowski, un homme libre, anar, nobéissant à rien ni à personne mais terriblement attachant. Le réalisateur norvégien Bent Hamer privilégie lironie, pose un regard personnel presque désenchanté sur la société et s'attarde sur l'incommunicabilité. Des sujets très « bukowskiens » mais aussi très chers au réalisateur. Bent Hamer réalise un film profondément humain, poétique, tendre et bourré dhumour.
j'ai trouvé ce film juste agréable à regarder . Le scénario est assez linéaire et l'histoire suit la vie d'un alcoolique sans vraiment aboutir à quelquechose .
Je ne suis peut-être pas objectif puisque fou du grand Buk ... Mais en tant que pseudocinéphile, j'ai été subjugué par l'interprétation de Dillon ! Concernant la trame et l'adaptation du second roman de Buk, je trouve ça tout de même assez alambiqué ... Il aurait peut-être fallu un Wenders ou un Sean Penn à la réalisation pour aller plus directement à l'essentiel, plus loin dans le côté sombre et poétique du film ... Mais bon... à chacun son cinéma !
Difficile de ne pas penser à un autre film, plus hollywoodien, plus aguicheur, mais beaucoup plus fascinant, "Barfly". Il faut bien dire que Matt Dillon, même en grande forme depuis "Collision" ne peut rivaliser avec Mickey Rourke en barjo alcoolique complet. C'est vrai, il en faisait des tonnes, mais c'était jouissif. Dans ce film, Dillon n'en fait pas des tonnes, et c'est presque ennuyeux puisqu'il est censé incarner un personnage excessif. Il manque aussi une vraie présence féminine, bien que l'actrice soit au dessus de tout soupçon, et il manque surtout une histoire. Pas de scénario, juste une suite de saynètes, pas aussi drôles que ses BD, pas aussi crasses que les originaux littéraires. Il manque de la saveur, sinon de la moiteur. Par contre de l'humour, il y en a pendant la première moitié du film, et une ou deux belles scènes dans la deuxième moitié. La caméra est propre, sans effets superfétatoires, bien que le manque de rythme soit lancinant, sans parler des transitions, pas vraiment inspirées. Le problème, c'est que Dillon est beau gosse, c'est un peu en contradiction avec le sujet. C'est surtout dommage comme choix d'acteur. Enfin, quelle idée a piqué les scénaristes de ne pas appeler Buckowsky par son nom ? C'est ridicule pendant tout le film, puisque l'on sait bien que c'est une autobiographie déguisée.
Je n'ai pas du tout aimé, je me suis ennuyée de bout en bout, tout comme les personnages du film s'ennuient dans leur vie. De plus, je ne connaissais pas du tout Hank Chinaski alors je ne me suis pas attachée malgré le très bon jeu de Matt Dillon. A louper sans regrets !!
Mettre ce film avec autant d'étoiles, c'est presque l'honoré. Des situations les plus cocasses les unes que les autres, Matt Dilon cumule argent et femmes, se comporte comme un idiot, narraté par lui même, c'est lourd et ennuyeux, ça manque de punch.
Un film long, chiant et inutile... Des marginaux qui picolent, baisent, repicolent et rebaisent entre deux cigarettes... Ils se font aussi des potes aussi marginaux et alcooliques qu'eux et trouvent toujours des petites combines non violentes pour continuer à se biturer... La morale du film est douteuse et malvenu... Soyez aussi marginal et demeuré que vous le souhaitez si vous avez du talent vous réussirez... Pitoyable...
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4,0
Publiée le 6 novembre 2022
« Au fil du temps, la vie vous tend toutes sortes de pièges. L'ècriture en est un ! » [...] Pas de doute, nous sommes bien dans l'univers de Bukowski! Une production indèpendante avec un petit budget et un acteur au sommet de son art! Matt Dillon, monsieur le flambeur, le prince des champs de courses, le plus grand des parieurs à la recherche d'un sursis, mais qui s'envoie toujours les meilleurs whiskies, sec et sans glace, il va s'en va dire! Même au plus bas, les mots bouillonnent en lui, nècessaires et vitaux! Son plus grand rival ? Lui-même! On voit que son personnage d'ècrivain usè a roulè sa bosse! Oubliez les boulots stables, la romance et la noblesse, "Factotum" (2005) est plutôt rempli de banalitès, d'alcool, de maîtresse d'un jour et d'ivrognes cyniques avec un pilier de bar sans volontè et sans ambition qui s'agrippe à son malheur! Actrices magnifiques : Lili Taylor, Marisa Tomei et la regrettèe Adrienne Shelly que l'on voit brièvement! Une rèussite savamment conçue et remarquablement dirigèe par le norvègien Bent Hamer...