Les Irréductibles sont le premier film sur grand écran de Renaud Bertrand en tant que réalisateur. Le cinéaste n'en reste pas moins un habitué des plateaux de tournage : il a appris le métier aux côtés de Jacques Deray, dont il a été l'assistant à deux reprises, pour Netchaïev est de retour et Un crime. Il a occupé la même fonction pour Gabriel Aghion sur Pédale douce.
Renaud Bertrand a également signé de nombreux téléfilms ainsi que la série Clara Sheller, pour laquelle il dirigeait Mélanie Doutey et Frédéric Diefenthal.
Renaud Bertrand a retrouvé dans Les Irréductibles des élements qu'il avait lui même vécu. En effet, après mai 68, son père a choisi de reprendre ses études afin de devenir architecte, ce qui a bouleversé la vie de leur famille toute entière. Cependant, le réalisateur, qui était très jeune à cette époque, avait occulté ce passage de sa vie, qui ne lui est revenu en mémoire qu'à la moitié du tournage.
Renaud Bertrand avait déjà travaillé avec Jacques Gamblin sur le plateau de Pédale douce, sur lequel il officiait en tant qu'assistant réalisateur. En lisant le scénario des Irréductibles, il a aussitôt pensé à l'acteur. "Je le trouvais crédible en ouvrier", déclare t-il. "J'étais surtout persuadé qu'il avait en lui cette violence nécessaire pour le rôle d'un homme en colère, passé à côté d'une partie de sa vie".
Jacques Gamblin avoue que, dès la première lecture du scénario, il s'est senti très proche de Michel, le personnage qu'il incarne dans Les Irréductibles. "Je me retrouve beaucoup en lui", confie t-il. "Le côté "j'ai besoin de personne". Je vais me démerder tout seul. Une illusion sans doute. Le côté autodidacte aussi".
Selon lui, Renaud Bertrand s'est décidé à lui donner le rôle en le voyant sur scène dans son spectacle solo Entre courir et voler. "(...) il a beaucoup aimé l'énergie qu'il s'en dégageait. Il est possible qu'il ait retrouvé dans ce travail "l'homme en colère" qu'est Michel dans le film. Michel, c'est un homme de challenge, de défi, et moi aussi, c'est clair".
Logés ensemble à Saint-Emilion, Jacques Gamblin, Kad Merad et Rufus se retrouvaient souvent le soir pour répéter. Des répétitions souvent arrosées ! Jacques Gamblin témoigne : "On a trouvé nos personnages comme ça, en improvisant avec une bonne bouteille, jamais la même. Dégustation à l'aveugle ! Et jamais bourrés, quand c'est du bon !".
Renaud Bertrand qui a passé beaucoup de temps aux Etats-Unis, a puisé ses influences dans la culture anglo-saxonnes. Parmi ses cinéastes de référence, il cite Ken Loach, Stephen Daldry, Mark Herman ou encore Mike Leigh. Pour réaliser Les Irréductibles, il avoue s'être inspiré de Virtuoses ou de Billy Elliot, qui sont également des films où "un personnage se bat contre un destin tracé d'avance et qui veut s'en sortir à tout prix".