Niki Karimi est avant tout connue pour ses talents d'actrice qui lui ont permis de remporter de nombreux prix, dont celui de la meilleur actrice au Festival de San Sebastian en 1992 pour Sara. Avec Une nuit, elle passe de l'autre côté de la caméra et signe son premier long-métrage : " Le métier de comédienne ne me satisfait plus beaucoup, explique-t-elle. Souvent les scènes des films, dans lesquelles j'ai jouées, ne m'ont pas satisfaites. La manière dont certains réalisateurs m'ont dirigé m'a affligée. Et puis, je pense que j'ai des choses à dire et j'aimerais les exprimer par le moyen du cinéma, un cinéma que j'aime, qui décrit la réalité, qui s'approche des gens, au quotidien, sans tricher. "
Le film a été présenté au Festival de Cannes 2005 dans la section Un certain regard.
"Je voulais laisser au loin la perspective de la ville, avec tous ses problèmes et tout son chaos, explique Niki Karimi. A la fin les deux personnages observent à distance une ville qui sort des ténèbres de la nuit et voit la naissance du jour. Le personnage principal a été transformé par une longue et étrange traversée de cette nuit inattendue. On dirait que mille et une histoires ont été dissimulées dans cette ville et nous en découvrons juste quelques-unes. Nous avons pris de la distance pour mieux apprécier la complication des situations tordues et difficiles qui existent entre les gens dans les villes. Les mensonges, la violence, le sexe bouillonnent sour la surface et chacun cherche un point d'accroche. La ville, au lieu d'être un refuge, se transforme en un endroit que l'on essaie de fuir."
Niki Karimi et son équipe n'ont pas obtenu d'autorisation pour tourner dans Téhéran. Les prises de vues ont dès lors dû se dérouler aussi discrètement possible entre 20h et 6h du matin dans la ville et ses alentours.