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    Une Fois que tu es né
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Une Fois que tu es né" et de son tournage !

    En compétition à Cannes

    Une fois que tu es né est l'unique film italien à être présenté en compétition officielle au Festival de Cannes 2005. Marco Tullio Giordana était abonné jusqu'alors à la section Un Certain Regard avec Maudits, je vous aimerai en 1980 et Nos meilleures années, lauréat du Prix Un Certain Regard en 2003.

    Note d'intention

    Après Pasolini, mort d'un poète, Les Cent pas et Nos meilleures années, trois films dont l'action se déroulait dans les années 70, Marco Tullio Giordana souhaitait faire un long métrage sur le présent, traitant d'un sujet d'actualité, et pour ce faire, il s'inspira d'un phénomène qui touche plus particulièrement l'Italie d'aujourd'hui : le problème de l'immigration clandestine. "Ce phénomène a changé considérablement la physionomie de nos villes et le tissu de nos relations, explique le réalisateur. Je voulais raconter notre capacité, ou incapacité, à affronter la présence des immigrés. J'ai demandé à Sandro Petraglia et Stefano Rulli de m'aider à développer cette idée."

    Les sources d'inspiration de Marco Tullio Giordana

    Le livre de Maria Pace Ottieri qui a donné le titre au film, Migranti de Claudio Camarca, un petit essai de Giuseppe Mantovani, qui s'intitule Intercultura, ont été les principales sources d'inspiration de Marco Tullio Giordana, mais également le cinéma. Ne s'en cachant pas, il déclare : "Même si cela n'est pas fait de manière explicite, il y a des échos d'Allemagne année zéro de Roberto Rossellini ou des Enfants nous regardent de Vittorio De Sica. Comme dans Nos meilleures années, il y a également quelque chose de François Truffaut - cité ici à travers un thème musical composé par Georges Delerue pour La Peau douce -, parce qu'il a été l'un des rares auteurs qui ait su raconter la fragilité de l'adolescence et les traumatismes du passage à la maturité."

    Le casting des deux jeunes immigrés

    Dans le scénario, les deux jeunes immigrés étaient Moldaves. N'ayant pas réussi à en trouver de convaincants, Marco Tullio Giordana s'est résigné à élargir ses recherches à d'autres nationalités. Prêt à réviser le scénario dans ce sens, il a rencontré des Albanais, des Monténégrins et des Kossovars. Son choix s'est finalement porté sur un jeune Roumain, Vlad Alexandru Toma. "Il me semble qu'il avait non seulement le physique du rôle, explique le réalisateur, mais aussi une sensibilité hors du commun, bien qu'il n'ait jamais joué auparavant. Ester Hazan, en revanche, est italienne, même si son père est égyptien. Au début, j'avais peur qu'elle ne soit pas crédible dans le rôle d'une petite Roumaine. Mais je dois dire que dès les premiers rushes, sa grâce, si angélique et troublante, a convaincu tout le monde."

    Tournage en mer

    Le tournage s'annonçait difficile : un tiers de l'action se déroulait en mer, un lieu particulièrement redouté par les professionnels du cinéma. Au départ, il a été envisagé de tourner dans la piscine de Malte. Mais la complexité de la machine technique aurait conditionné Marco Tullio Giordana, lui créant des contraintes supplémentaires et le privant ainsi de la liberté dont il avait besoin pour diriger l'enfant.

    L'équipe de production a donc décidé de tourner dans des décors naturels, en Grèce et sur les côtes des Pouilles. Elle disposait d'un yacht, d'un bateau pour les immigrés, de barques pour le transbordement et d'embarcations pour les caméras, la sécurité et la coordination.

    La flotte était postée dans un coin du port de Gallipoli. Le temps a été favorable, mais le tournage a tout de même duré 14 semaines.

    Le tournage vu par Matteo Gadola

    Le jeune Matteo Gadola, qui incarne le héros de Une fois que tu es né, se souvient des conditions éprouvantes dans lesquelles il a tourné une partie de ce film : "La partie tournée en Grèce a été très facile, c'était vraiment comme des vacances. Dans ce paradis, il y avait Alessio, Rodolfo Corsato qui joue Popi, et moi. Et puis les choses se sont compliquées avec le bateau et le voilier. Quand la mer était agitée, on se sentait mal. Quand il y avait tout ce monde dans le bateau, c'était encore pire. La saleté et l'eau m'ont beaucoup fatigué. Mais je n'ai été vraiment malade qu'une seule fois."

    Pour des acteurs aussi naturels que possible

    De nombreuses scènes ont été changées, improvisées sur le moment, "parce que Marco Tullio Giordana ne voulait pas trop de "par coeur" dans la préparation", se souvient Alessio Boni, dont c'est la deuxième collaboration avec le réalisateur italien après Nos meilleures années. Le bellâtre ajoute : "Il voulait presque une sorte de maladresse dans la manière de s'exprimer, parce que le personnage de Bruno est issu de rien, c'est un brave type, mais il a conservé en lui quelque chose de brut."

    Le cinéaste demande toujours à ses comédiens d'être aussi naturels que possible. Il change souvent les répliques au dernier moment pour éviter qu'ils aient un jeu trop mécanique. Pour Alessio Boni, "il se sert de la caméra presque comme d'une caméra invisible, il nous épie, il nous dérobe, comme s'il était en train de tourner un documentaire."

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