Eh bien... Nous voilà effectivement dans les catacombes cinématographiques où sont enterrés les pires navets du genre horrifique et où ce film de David Elliot et Tomm Coker (ils s'y sont mis à deux en plus) va trôner avec une certaine fierté.
Déjà, on nous annonce que le long-métrage est basé sur des fais réels, or, à part le fait qu'il y a des kilomètres de catacombes sous Paris, on ne voit pas trop en quoi toute cette histoire est vraie ou alors on a loupé un fait divers qui a quand même dû faire les gros titres, bref...
À l'invitation de sa soeur, Victoria (Shannyn Sossamon), une américaine qui compense sa fragilité psychologique en avalant des kilos de comprimés, débarque à Paris. Le soir de son arrivée, elle se rend à une rave dans les catacombes de la ville. Évidemment, elle s'égare dans les tunnels sombres remplis d'os et un tueur affublé d'une tête de bouc mort se met à sa poursuite...
Ça envoie du rêve, hein ?! En plus la belle sera accompagnée par la chanteuse Pink et un type nommé Jean-Michel. Non, ce n'est pas une blague : Pink interprète la soeur de Shannyn Sossamon (elles ont autant de traits physiques en commun qu'une girafe avec une mouette, ce n'est pas très grave apparemment) et Jean-Michel est le Français qui organise ces raves en sous-sol, il dit des trucs mystérieux et boit de l'absinthe, la preuve indéniable qu'il est français, le prénom ne suffisait pas.
Avec cette introduction qui nous présente tous ces personnages insupportables (on ne parle même pas des 2 ou 3 autres amis débiles), on a hâte que l'héroïne aille se perdre au fin fond des catacombes pour que le film passe à l'action. Le problème, c'est qu'on va vite regretter d'avoir réclamer ça car, à partir de ce moment, "Catacombes" va virer au cauchemar cinématographique pour tout spectateur bien portant.
Filmé absolument n'importe comment, comme si les deux réalisateurs avaient des approches différentes et qu'ils tentaient en permanence de s'arracher la caméra des mains de l'un de l'autre (la photographie qui part aussi dans tous les sens n'aide pas non plus), cette souffrance pour les yeux va en plus trouver le moyen de ne rien raconter la plupart du temps. Pendant près d'une heure, attendez-vous à voir simplement courir Shannyn Sossamon dans tout plein de couloirs en pierre en hurlant sans arrêt "Y a quelqu'un ?" ou "À l'aide !" et c'est à peu près tout, le tueur et ses grognements ridicules se faisant très rare et une rencontre aussi inopinée qu'inutile ne sera en fait là que pour gagner un peu de temps avant... on vous le donne dans le mille... un twist final, tadaaa !
Bon, en même temps, on nous a mis "Par les producteurs de Saw" en gros sur l'affiche, il fallait un peu s'y attendre. Celui-là sera particulièrement risible dans le sens où le film a tellement entouré avec un gros marqueur les éléments qui allaient nous y amener qu'on ne peut pas dire qu'on soit tellement soufflé par la surprise (pis, pour que vous compreniez bien, il y a plein de flashbacks explicatifs des seuls moments où il s'est passé quelque chose dans "Catacombes", ce n'était pas bien difficile de deviner), au mieux, on haussera un sourcil de bonheur lorsque l'héroïne prendra une ultime décision que le film nous présentera comme irrationnelle mais que le spectateur, lui, prendra comme un véritable soulagement en murmurant inconsciemment : "Si seulement elle avait fait ça depuis le début, ça nous aurait épargné ce calvaire...".
Vous vous souvenez de "Creep" de Christopher Smith sorti en 2004 ? Un film réussi où une fêtarde se retrouvait coincée dans les tunnels sombres du métro londonien et était pourchassée par une mystérieuse créature. A peu de chose près, David Elliot et Tomm Coker auraient pu reproduire la même chose en bénéficiant en plus de l'aspect historico-mystérieux des catacombes de Paris. Pas de bol, laid et creux comme pas permis, leur film sombrera vite dans un ossuaire oublié de tous...