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    L'Enfant
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "L'Enfant" et de son tournage !

    Une deuxième Palme d'Or pour les Dardenne

    Présenté en 2005 au Festival de Cannes, L'Enfant vaut à Luc et Jean-Pierre Dardenne leur deuxième Palme d'Or six ans après Rosetta, la Palme surprise de 1999. Révélés en 1996 avec La Promesse, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs, ils ont également reçu une récompense en 2002 pour Le Fils, un film qui permit à Olivier Gourmet, leur acteur fétiche, d'obtenir le Prix d'interprétation masculine. Avec cette deuxième Palme, les Belges rejoignent, au sein du club très fermé des cinéastes ayant reçu 2 fois cette récompense suprême, Francis Ford Coppola, Shohei Imamura, Bille August et Emir Kusturica. C'est d'ailleurs ce dernier qui présidait le jury cannois en 2005.

    Rénier, "L'Enfant" prodigue

    Le rôle principal de L'Enfant est tenu par Jérémie Renier, comédien qui avait été découvert, adolescent, dans La Promesse des frères Jean-Pierre Dardenne.

    La genèse de "L'Enfant"

    Les réalisateurs se souviennent : "Vraisemblablement, ce film est né d'une journée de tournage de notre film précédent. Nous étions à Seraing, rue du Molinay. Le matin, l'après-midi, le soir, nous avons vu passer et repasser une jeune fille poussant un landau dans lequel dormait un nouveau-né. Elle semblait ne pas avoir de destination, juste marcher en poussant le landau... Souvent, nous avons repensé à cette jeune femme, à son landau, à l'enfant endormi et à celui qui n'était pas là, le père de l'enfant. L'absent qui allait devenir important dans notre histoire. Une histoire d'amour qui est aussi l'histoire d'un père."

    L'enfant devenu grand

    Jérémie Renier évoque ses retrouvailles avec les réalisateurs : "La Promesse, c'était particulier, parce qu'ils sortaient d'un film, Je pense à vous, qui n'avait pas du tout marché, c'était un peu le film de la dernière chance, ils étaient très paniqués. Depuis, La Promesse, ils ont eu une Palme d'or, deux Prix d'interprétation à Cannes... Je m'attendais à les trouver plus directifs. Et en fait, c'était un bonheur : ils étaient présents, à l'écoute, me laissant une liberté tout en ayant un vrai regard d'amour. C'est la première fois où je pouvais enlever tous mes cordages, et me jeter dans leurs bras et dans leur cinéma sans la moindre peur (...) On les imagine un peu rigides, alors qu'au contraire, au milieu du tournage, ils m'ont dit : ce film ne nous appartient plus, il t'appartient, donc c'est nous qui allons te suivre."

    Père et fils

    Plus qu'un film social sur l'abandon d'enfant, le sixième long métrage des frères belges est centré sur le lien qu'un père crée (ou non) avec son fils qui vient de naître. Luc Dardenne confiait ainsi à Cannes : "On n'essaie pas de copier la réalité. L'abandon d'enfant, c'est une pratique très ancienne. La vente "sauvage", c'est peut-être un peu plus récent. Mais ce n'est pas ce qui nous intéressait : d'ailleurs après avoir vendu l'enfant, Bruno le rachète, si j'ose dire, très vite. Ce qui nous intéressait, c'était de voir comment il allait ou non pouvoir créer un lien avec cet enfant. Au départ, il ne le voit même pas. Littéralement. La question qui allait se poser était donc : l'amour de Sonia, qui est immense, allait-il suffire pour lui faire prendre conscience de la présence de cet enfant ? On a pensé que non, que l'amour ne suffisait pas." Le cinéaste ne nie cependant pas que le film renvoie à une réalité contemporaine : "Bruno vit dans l'immédiateté. Il prend une chose, puis la jette. Or, un enfant est un être vivant, qui a besoin d'une durée. Mais Bruno ne voit pas cela. Nous ne prétendons pas faire une analyse sociologique, mais il me semble que ce comportement entre en résonance avec notre époque : on sent qu'il est difficile de trouver un centre de gravité aujourd'hui."

    Retour sur les lieux du film

    Comme les longs métrages précédents des frères Luc et Jean-Pierre Dardenne, ce film a été tourné à Séraing, banlieue industrielle belge où les cinéastes passaient leurs journées étant enfants. "Dans la scène de la poursuite, le carrefour est celui de La Promesse, la passerelle aussi", faisait remarquer Luc Dardenne lors de la présentation du film à Cannes. Toutefois, il précisait aussitôt : "Mais on ne refait pas les mêmes plans, on change la place de la caméra. Revenir sur les lieux nous aide, comme un fleuve qui, en coulant, charrie des alluvions, des cailloux. Et puis ça nous donne des contraintes, ce qui est toujours bon pour la création."

    Violences des tournages en milieu tempéré

    Jérémie Renier revient sur une scène particulièrement difficile à tourner, lorsque Bruno et Steve se retrouvent dans la Meuse : "C'était affreux. Il faisait vraiment très froid. Dehors, il faisait 10°, l'eau était à 6°. On était à côté de Cockerill Sambre, une usine de coke, donc il y avait des couches de pétrole sur l'eau. J'ai pris la tasse plusieurs fois, le soir j'étais à l'hôpital pour faire un lavement... En même temps, c'est un film sur lequel j'avais envie de souffrir, même physiquement. Je pense notamment à une scène : quand je saute dans les cailloux parce que Sonia m'a fait un croche-pied. On a dû la faire 80 fois, eh bien à la 80ème prise, je me jetais avec le même plaisir... Parce que le film est comme ça, parce que j'en étais fier, parce que j'avais envie de me donner corps et âme."

    Cinéma de geste

    Lors de la conférence de presse cannoise, Luc Dardenne revenait sur l'importance des gestes et des objets : "C'est à travers les gestes qu'ils répètent, et à travers les objets liés à ces gestes, que les personnages de nos films existent. Par exemple, pour Bruno, qui est une sorte de businessman, c'est l'utilisation du portable qui créé un lien avec les autres. Le rituel le plus important, c'est autour du landau : on l'achète, on se promène avec, on le vend... On ne donne jamais d'interprétation psychologique sur les personnages. C'est à travers les gestes que, petit à petit, le spectateur doit sentir qu'une personne est en train de se construire à l'écran."

    Gourmet sans faim

    Le rôle (bref) du policier est interprété par un habitué du cinéma des Dardenne : Olivier Gourmet. Révélé en 1996 par la La Promesse (dans lequel il incarnait le père de Jérémie Renier), il campait en 1999 le patron de Rosetta avant de décrocher un Prix d'interprétation à Cannes en 2002 pour Le Fils.

    Répétitions

    Avant de commencer le tournage, à la mi-septembre 2004 les cinéastes ont tenu à faire des répétitions avec les comédiens dès le mois d'août, et pendant plusieurs semaines. "Ce sont des répétitions assez libres, on essaie différentes choses, sans épuiser les scènes parce qu'alors on n'aurait plus envie de les tourner. C'est lors de ces répétitions qu'on a senti un jour que Bruno et Sonia étaient là, que les personnages avaient acquis la liberté sur laquelle on allait pouvoir s'appuyer pour construire notre mise en scène", révélait Jean-Pierre Dardenne sur la Croisette.

    2 hommes et 23 bébés

    Le nourrisson Jimmy étant très présent tout au long de L'Enfant, 23 bébés ont participé au tournage. Une seule scène (celle au cours de laquelle le petit Jimmy est transporté sur une mobylette) a nécessité, en raison des risques encourus, l'utilisation d'une poupée londonienne - baptisée par l'équipe Jimmy Crash...

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