En route ! : les secrets du tournage

Le septième art allemand a connu une longue traversée du désert après l'époque faste des années 70, avec les cinéastes Fassbinder, Wenders, Herzog. Toutefois, le cinéma allemand retrouve un regain d'attention avec le succès critique et public de Good bye Lenin !, montré à la Berlinale en 2003. La critique a également découvert des auteurs comme Christian Petzold pour Contrôle d'identité ou Oskar Roehler avec L' Insaisissable. Les distributeurs français de Marseille, Voyage scolaire et En route expliquent : "Il nous a semblé important afin d'apporter un éclairage supplémentaire sur la nouvelle génération de cinéastes allemands, de montrer les oeuvres de trois d'entre eux. Si nous avons décidé de montrer Voyage scolaire de Henner Winckler, En route de Jan Krüger et Marseille de Angela Schanelec, c'est parce que nous pensons que leurs auteurs sont représentatifs chacun à leur manière de ce que nous appelons La Nouvelle Vague Allemande. Ils explorent certes de façon très différente les confins du cinéma mais ils portent en eux une même exigence pour leur art et un regard d'une grande justesse sur les flottements identitaires d'une jeunesse européenne." Ces trois films partagent la même maison de production, Schramm Films.

Comme c'était déjà le cas pour son court métrage Freunde (Lion d'argent de la catégorie au Festival de Venise 2002), Jan Krüger a tourné En Route, son premier long-métrage, en DV. "Cela permet d'avoir une plus grande liberté de création". Dans un même souci de liberté, certaines séquences du film n'étaient pas écrites, afin de privilégier la spontanéité.

Comme le confie le réalisateur, "le film a été tourné chronologiquement. Tout d'abord au camping, puis vers l'est jusqu'à la côte polonaise. Nous avions d'ailleurs sous-estimé l'attrait touristique de ce littoral. Il y avait tant de monde que cela causait des problèmes pour la prise de son".

Bernadette Paassen, directeur photo du film, qui avait été choisie par Jan Krüger après que ce dernier ait visionné ses documentaires, avait en outre l'inestimable avantage d'avoir fait l'école de cinéma de Lodz, et donc de parler polonais, ce qui se révéla très utile durant le tournage, et lors des repérages en Pologne.