Tout est parti d'une productrice qui a décidé de mettre en contact Oren Nataf avec Marc Levie, un réalisateur belge à la recherche d'un monteur français. Le cinéaste se souvient : "Curieux, un peu aussi par acquis de conscience, je me suis rendu sur les lieux du tournage pour rencontrer l'équipe et voir les premiers rushs. J'y trouve une équipe rendue un peu sceptique par sa première semaine de tournage, voyant tous qu'il manquait la moitié des plans (...) Sur le champ, Marc Levie m'engage comme assistant réalisateur, me donnant pour mission de veiller à ce que tous les plans soient tournés."
L'idée de ce documentaire est venue à l'esprit du réalisateur lorsque celui-ci s'est rendu compte que le tournage se transformait lui-même en film. Oren Nataf confie : "Je voyais Ed Wood réalisant son film sous mes yeux. J'ai immédiatement proposé à Marc Levie de tourner un making of. Mais mon intention était avant tout de réaliser un portrait de cet homme qui me touchait si profondément, parce qu'il extériorisait de manière si drôle toutes les difficultés auxquelles sont confrontés les réalisateurs de longs métrages."
Deux ans après avoir monté Le Festin de la mante, Oren Nataf travailla au montage de ce documentaire, reconstituant le réel du tournage, son ambiance disjonctée, bordélique et totalement irréelle. Le résultat fut convaincant, puisque Ne faites pas de cinéma fut choisi par l'ACID (Agence du cinéma indépendant pour sa diffusion) pour Cannes et émut Marc Levie au point qu'il en devint coproducteur.