Partant du constat que les jeunes quittent le domicile parental de plus en plus tard, "Playboy à saisir" en dit long par son titre. Au vu du pitch, le spectateur aurait pu bénéficier d’un spectacle frais et léger, plaisant, le faisant passer du rire aux larmes comme les bons feel good movie savent si bien le faire. Ce n’est malheureusement pas le cas. Même le casting bien fourni ne parvient pas à donner du relief à cette comédie décidément bien plate. Pour commencer, je me demande s’il n’y a pas eu une inversion accidentelle dans la distribution des rôles, car j’aurai plus vu Bradley Cooper en tombeur plutôt que Matthew McConaughey. Il est bien plus beau gosse, non ? Mais ça, c’est un avis qui n’engage que moi. Pire, les parents de Tripp (Terry Bradshaw et Kathy Bates) sont carrément inscrits dans la caricature. Tout cela pour dire qu’on est loin des sentiments qui inspirent de la sympathie (à défaut d’empathie) envers les personnages. Du coup le sujet, pourtant d’actualité, ne parle pas au spectateur. Il ne provoque même pas de réelle prise de conscience. Mieux, je le devine en train de se dire à la fin : « ouais, on sait que ça existe mais bon… et alors ? ». Je ne parle même pas de l’éthique, au final presque sauve. J’ai dit « presque », hein… Et quand on voit ça, c’est à se demander si la grande majorité des acteurs américains sont réellement obligés de passer par la case films pour pré-pubères ou adulescents (non, il n’y a pas d’erreur de frappe). Seuls Justin Bartha (Ace) et Zooey Deschanel (Kit) parviennent tant bien que mal à tirer leur épingle du jeu dans cette comédie sans surprise et terriblement convenue d’avance. Déjà peu servi par un titre pas du tout attirant, "Playboy à servir" n’atteint pas son objectif. C’est dommage, il y avait pourtant la place de faire quelque chose de bien, à condition que l’écriture du scénario soit plus rigoureuse et aboutie, et guidée par la profondeur du cœur. Parce que là, ce n’est même pas divertissant.