Parallèlement à l'aspect documentaire de Daddy, daddy USA, le film entend raconter une histoire universelle, celle du rapprochement tardif d'un fils avec son père. Le réalisateur consulte en effet son père, un ancien correspondant aux Etats Unis à l'époque de Martin Luther King dont la parole "porte une analyse légitime de la condition actuelle des Etats Unis, sans être pour autant une parole d'expert au sens habituel."
Pierre Hodgson a choisi de mener son enquête au coeur de l'Amérique : "C'est au fond de l'Amérique qu'on comprend mieux la nature d'une société aujourd'hui fondée sur une idée de l'homme "déséduqué", assujetti à ses propres pulsions et par la manipulation de ces pulsions. C'est là aussi, au fin fond de l'Amérique, qu'on peut rencontrer de véritables dissidents, des gens hors jeu, dont le regard est frais. Un regard étonnant."
Pour le réalisateur Pierre Hodgson, "le spectateur a été trompé. Depuis des années on lui fait croire qu'il connaît ce pays à travers des images qu'on lui vend systématiquement comme étant brûlantes, alors qu'elles sont surtout exagérément stylisées, dans une sorte de maniérisme médiatique. Avec Daddy Daddy USA j'ai essayé de montrer d'autres images. Pour cela, je crois en la force de la rencontre subjective. Je suis allé aux Etats-Unis renouveler mon propre regard sur ce pays, parce que j'en ressentais la nécessité. Le film est là. Dans le plaisir de ces rencontres et dans ce qu'elles peuvent bouleverser chez nous."
"Ce qui m'intéresse avant tout, explique le réalisateur, c'est la mise en scène de la parole. Il ne s'agit pas de décider si l'on est d'accord ou pas avec ce que l'on entend mais de reproduire pour le spectateur l'expérience du documentaliste, qui est celle d'une quête intuitive. Car le documentaire, autant que la fiction, est une affaire de casting. Un personnage vous embarque dans son aventure, et c'est tout le film qui s'organise autour."/i>
Déjà auteur de plusieurs reportages et fictions pour la télévision, Pierre Hodgson signe avec Daddy Daddy USA son premier long-métrage.