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    V pour Vendetta
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "V pour Vendetta" et de son tournage !

    Adapté d'une bande dessinée

    V pour Vendetta est l'adapation cinématographique de la bande dessinée homonyme écrite par Alan Moore et illustrée par David Lloyd, qui vit le jour en 1981 dans le mensuel indépendant Warrior. Mais, celui-ci ayant fait faillite, la publication a été interrompue. Cinq ans plus tard, un roman graphique, avec le récit intégral, fut publié aux éditions DC.

    W pour Wachovski

    Fans de la BD V for Vendetta, Andy Wachowski et Larry Wachowski avaient écrit une ébauche du scénario dans les années 90. Mais ils se sont ensuite lancés dans l'aventure Matrix, qui les a mobilisés durant dix ans. Pendant la post-production des deuxième et troisième volet de la trilogie-culte, ils ont écrit une nouvelle mouture du script, et ont confié le soin de réaliser le film à leur premier assistant James McTeigue, qui signe ainsi son premier long métrage.

    Présenté à Berlin

    V pour Vendetta a été présenté en Sélection officielle, hors compétition, au Festival de Berlin, ville où une grande partie du film a été tournée.

    Système V

    A propos de la complexité du personnage principal, James McTeigue note : "V est, d'un côté, un altruiste qui se croit capable d'amener de grandes réformes, et de l'autre, un tueur prêt à tout pour se venger de ses tortionnaires." Le comédien Hugo Weaving souligne pour sa part : "C'est un homme complexe et ambigu. Il a été emprisonné et soumis à d'atroces tortures physiques et mentales. C'est un assassin en même temps qu'un vengeur, un homme cultivé qui croit profondément en la liberté individuelle et lutte sans relâche pour restaurer la dignité de son peuple." Natalie Portman ajoute de son côté : "Dans ce film, V est davantage une idée qu'une personne. On peut abattre un homme, mais pas un concept. V incarne la vérité, la résistance et l'individualisme, une forme d'idéalisme politique étroitement mêlée à des pulsions vengeresses."

    Guy Fawkes et La "Conspiration des poudres"

    La phrase d'accroche de l'affiche, qui mentionne la date du 5 novembre ("Remember, remember, the fifth of november" / "Rappelle-toi, rappelle-toi, le 5 novembre") fait référence au 5 novembre 1605, date à laquelle un catholique du nom de Guy Fawkes et ses amis conspirateurs ont essayé de faire exploser le Parlement (alors que le roi James Ier se trouvait à l'intérieur) car ils étaient en désaccord avec la politique du Roi concernant les Protestants. Mais le complot, appelé "Conspiration des Poudres" a été découvert. Ainsi, Guy Fawkes et ses amis ont été exécutés pour trahison. A la suite de cette atteinte à la royauté, le 5 novembre est devenu une célébration en Angleterre consistant à brûler des représentations de Guy Fawkes tout en allumant des feux d'artifices. "Fawkes fut un des premiers anarchistes. Il nous sembla une excellente source d'inspiration pour notre personnage", confie David Lloyd.

    SubVersif

    Les auteurs de la bande dessinée reconnaissent que leur objectif était de dénoncer la politique thatchérienne : "Notre attitude à l'égard du gouvernement ultraconservateur deMargaret Thatcher se reflète dans notre peinture d'un État policier et fasciste", confie Lloyd, qui ajoute : "La motivation première de V est la destruction de ce système (...) le message clé est que chaque individu doit pouvoir conserver son autonomie et sa liberté.Il a le droit et même le devoir de s'opposer au conformisme ambiant (...) V s'y oppose de manière frontale en s'attaquant aux organisations gouvernementales et enexécutant les partisans du régime. Cette histoire n'illustre pas seulement un combat contre la tyrannie. Elle parle aussi du terrorisme et de ses justifications éventuelles." Le producteur Joel Silver, roi du film d'action, note : "V pour Vendetta fonctionne à plusieurs niveaux (...) On l'appréciera au premier degré pour son dynamisme, mais on s'intéressera aussi aux questions qu'il soulève quant à notre relation au pouvoir et à la tyrannie. Ce film évoque quantité de problèmes fascinants mais se garde bien de fournir des réponses toutes faites."

    De l'écrit à l'écran

    A propos du long processus d'adaptation, James McTeigue précise : "[la] première mouture était une excellente adaptation, mais elle collait de trop près au roman graphique. Il nous a semblé opportun de situer l'intrigue dans un proche avenir et les retours en arrière dans les années 90. Nous avons opté pour une Evey un peu plus mûre à laquelle nous avons inventé un passé différent. Enfin, l'oeuvre originale, très touffue, rassemblait un grand nombre de personnages, dont certains durent être amalgamés ou éliminés. Hormis ces changements, nous avons respecté de bout en bout les thèmes et le message de Moore et Lloyd." Celui-ci note d'ailleurs : "Je n'ai jamais eu une conception puriste de V for Vendetta. J'ai toujours pensé que l'idée centrale pouvait être transposée dans d'autres moyens d'expression. Mon seul désir en la matière est de voir retenu l'esprit, les éléments clés et le message de l'original."

    Roman graphique et cinéma

    V pour Vendetta n'est pas le premier roman graphique porté à l'écran : Citons Judge Dredd, From hell (écrit par Alan Moore et illustré par Eddie Campbell), Les Sentiers de la perdition, La Ligue des Gentlemen Extraordinaires (écrit par Moore, illustré par Kevin O'Neill), Sin City ou encore A history of violence.

    Auteur masqué

    Alan Moore, échaudé par les précédentes adaptations cinématographiques de ses oeuvres, a refusé de voir son nom figurer au générique de V pour Vendetta.

    Un homme sous influences

    James McTeigue dit avoir été influencé par plusieurs oeuvres pendant la préparation de V pour Vendetta : les films La Bataille d'Alger de Gillo Pontecorvo, Orange mécanique de Stanley Kubrick et If de Lindsay Anderson, ainsi que les romans d'anticipation Fahrenheit 451 de Ray Bradbury (qui fit l'objet d'une adaptation à l'écran par Truffaut en 1966) et 1984 de George Orwell, dont Michael Radford donna une version cinématographique en... 1984. Le héros de ce film n'est autre que John Hurt, acteur anglais qui incarne le redoutable chancelier Sutler dans V pour Vendetta.

    Sortis de la Matrice

    On retrouve au générique de V pour Vendetta plusieurs membres de l'équipe de Matrix : le producteur Grant Hill (qui travailla sur les deux derniers volets de la trilogie), le chef-décorateur Owen Paterson, le superviseur des effets visuels Dan Glass et le chef cascadeur Chad Stahelski. Et derrière le masque de V se cache Hugo Weaving, qui incarna le célèbre agent Smith.

    Purefoy jette le masque

    James Purefoy, qui joua le rôle de Spence Parks dans Resident evil, devait initialement interpréter le rôle de V, un personnage très particulier puisqu'on ne voit jamais son visage. En raison de divergences avec la production, l'acteur a abandonné le projet, en plein tournage, et c'est Hugo Weaving qui l'a remplacé.

    Hugo bosse

    A propos du défi que représente le fait de jouer uniquement avec sa voix, Hugo Weaving explique : "Au cours d'art dramatique, j'adorais jouer masqué et ce rôle m'est apparu comme un grand challenge. On doit faire passer beaucoup de choses à travers la voix, mais aussi trouver les petits mouvements, fluides et discrets, de la tête qui donnent vie à cet accessoire figé. Il faut aussi apprendre à jouer avec les ombres et les lumières en fonction de ce que dit et exprime le masque." Il ajoute : "James [McTeigue] m'a souvent donné des notes explicatives sur mon dialogue ou mon jeu, exactement comme si je n'avais pas porté de masque. C'était très utile car l'essentiel était bel et bien de faire vivre le personnage caché derrière cet accessoire. Je n'avais pas à mesoucier de mon élocution puisque tout mon dialogue serait post-synchronisé, mais je devais quand même trouver sur le plateau la voix et l'interprétation adéquates."

    Lectures

    Pour la préparation du rôle à la fois riche et éprouvant de Evey, Natalie Portman s'est abondamment documentée. Elle a notamment lu le témoignage de Menahem Begin sur les menées terroristes de l'Irgoun (mouvement nationaliste israélien) et visionné un documentaire consacré aux activistes américains de The Weather Underground qui firent sauter une bombe au Capitole et sortir de prison l'anarchiste Timothy Leary.

    Portman le crâne rasé

    Natalie Portman s'est rasé la tête pour les besoins du rôle d'Evey Hammond pendant une séquence de torture. La scène a été tournée à plusieurs caméras (la première prise devait forcément être la bonne...). La comédienne a confié que cela ne lui avait pas posé de problème, car se raser le crâne est une idée qu'elle avait depuis longtemps dans un coin de sa... tête. Lorsqu'elle est venue sur la Croisette en mai 2005 pour la présentation de Star wars : épisode III (soit à la fin du tournage de V pour Vendetta), la jeune femme avait le crâne rasé.

    Retrouvailles

    James McTeigue a déjà eu l'occasion de côtoyer Natalie Portman sur le tournage de Star wars : épisode II - L'Attaque des clones. Il y avait été engagé comme premier assistant réalisateur.

    Panoplie

    Le masque qu'arbore V a été sculpté en argile, réalisé en fibre de verre et peint à l'aérosol afin d'obtenir une texture "poupée de porcelaine ". Selon James McTeigue, l'accessoire "tient à la fois du masque Guy Fawkes traditionnel et du masque d'Arlequin" Le cinéaste souhaitait par ailleurs que l'allure de V soit "un mélange de Guy Fawkes et de tueur de l'Ouest."

    Décors

    V pour Vendetta a été tourné pendant une dizaine de semaines dans les légendaires studios Babelsberg de Postdam, en Allemagne. L'antre de V a été conçue sur le Plateau 2, célèbre pour avoir abrité le tournage de où Metropolis de Fritz Lang en 1927. A propos de ce repaire fascinant et inquiétant, entre la crypte et le musée, le chef-décorateur raconte : "Je lui ai donné le contour d'un as de pique du centre duquel partiraient une série de couloirs menant à divers locaux : la bibliothèque, le salon, la cuisine, une salle de séjour et de projection. C'est le genre d'endroit qu'on pourrait trouver dans les sous-sols de la Cathédrale St. Paul ou de l'Abbaye de Westminster et qu'on aurait oublié quelques années après l'avoir muré." La plupart des extérieurs ont en revanche été tournés à Londres, où se situe l'action du film (une petite partie des extérieurs a été filmée à Berlin).

    Final

    A la fin du film, le spectateur assiste à l'explosion de plusieurs bâtiments fameux. Des répliques en plâtre ont donc été construites au terme d'un long travail de recherche : une maquette de près de 7 mètres de haut de l'Old Bailey, une réplique de Big Ben s'élevant à 10 mètres, et un Parlement de 10 x 15 mètres. Lors de cette séquence finale, on voit aussi une foule immense défiler devant le Parlement. Il aura fallu pas moins de 9 mois denégociations, impliquant 14 départements ministériels, pour que le régisseur d'extérieurs obtienne l'autorisation de boucler le périmètre trois nuits de suite, de minuit à 5 heures du matin.

    Parallèle

    Natalie Portman rapporte cette anecdote qui témoigne de la dimension très contemporaine de ce film de science-fiction : "Durant le tournage, James nous montra une coupure de presse avec la photo d'une bibliothèque privée, tout juste redécouverte en Irak. Le gouvernement l'avait fait boucler, et on y retrouva des milliers de livres, empilés jusqu'au plafond, exactement comme dans le film. Le parallèle était pour le moins troublant." V possède enfin une vaste bibliothèque, constituée d'ouvrages interdits par le redoutable Ministère de la Décence...

    Clins d'oeil

    Fin lettré et cinéphile, V invite Evey à regarder un film retraçant le destin d'un autre fameux vengeur : The Count of Monte Cristo de Rowland V. Lee avec Robert Donat dans le rôle-titre. On peut donc en voir un extrait dans V for Vendetta. Le spectateur attentif apercevra également dans l'antre de V des affiches de films comme celle de L'Enfer est à lui de Raoul Walsh.

    En mémoire d'Adrian

    V pour Vendetta est dédié au chef-opérateur Adrian Biddle, décédé le 7 décembre 2005 à l'âge de 53 ans des suites d'une crise cardiaque. Son nom figure au générique d'Aliens le retour, Willow, 1492 : Christophe Colomb ou plus récemment Bridget Jones : l'âge de raison. V pour Vendetta est le dernier film auquel il aura collaboré.

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