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    La Ravisseuse
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La Ravisseuse" et de son tournage !

    Les femmes et les enfants d'abord

    Antoine Santana précise ses intentions : "Pour moi, la question de la maternité est une question générale sur les femmes, sur les multiples visages de la féminité. Je les explore avec ces deux jeunes femmes de 18 ans, bourgeoise et nourrice, en exposant leurs manières d'assumer leurs responsabilités vis-à-vis de leur enfant et de leur propre destinée." A propos de la nouvelle place accordée à l'enfant au XIXe siècle, il ajoute : "La structure familiale change et avec elle la disposition des intérieurs, les chambres d'enfants apparaissent dans les appartements "haussmanniens". A une nuance près : on pensait alors que l'enfant n'avait pas de pensée, le cerveau était simplement une matière liquide dont il fallait prendre soin."

    Le Besco-Santana, d'un moment à l'autre

    Héroïne de La Ravisseuse, Isild Le Besco jouait déjà, aux côtés de Malik Zidi, le rôle principal du premier long métrage d'Antoine Santana, Un moment de bonheur. Le réalisateur et la comédienne sont tous deux proches de Benoît Jacquot : le premier a travaillé comme assistant réalisateur sur une dizaine de ses films, la seconde est devenue sa nouvelle égérie (Sade, A tout de suite).

    Un film de friction

    Si Isild Le Besco et Antoine Santana se connaissaient pour avoir déjà travaillé ensemble sur un précédent film, leurs relations sur le plateau n'ont pas toujours été idylliques. "Sur Un moment de bonheur, c'était un moment de bonheur, se souvient la jeune comédienne. "Sur ce film, on s'est beaucoup disputé, on a beaucoup crié. Moi contre lui. Lui contre moi (...) Je ne m'étais jamais opposée à un metteur en scène comme je me suis opposée à lui sur ce film. Il y a eu des problèmes les premiers jours,... j'avais beaucoup de mal à supporter qu'on fasse comme si de rien n'était, quand le bébé pleurait dans mes bras et, qu'on le faisait attendre comme si de rien n'était... Pour des riens, pour des détails.

    Bourgeoise mais pas trop

    Emilie Dequenne confie qu'il n'a pas évident pour elle d'interpréter la mère bourgeoise et froide : "Le plus difficile pour moi est de jouer à ne pas être maternelle, de ne pas consoler la petite fille qui joue avec moi quand elle pleure. Rester dans la distance physique sans toucher l'autre... La retenue des Chrétiens culpabilisés ne me correspond pas. En cours de route, Charlotte explose comme je l'aurais sans doute fait et redevient la petite fille qu'elle était, qui se moque de tout. Personnellement, je me sens plus nourrice que bourgeoise, je me retrouve dans un contre-emploi de fille pas généreuse, alors que je m'attendais à être choisie pour jouer la nourrice !"

    Hier et aujourd'hui

    Pour sa deuxième réalisation, Antoine Santana a choisi de tourner un film d'époque. Il insiste cependant sur le caractère intemporel de La Ravisseuse : "Malgré les apparences, je souhaite que le film décline un présent perpétuel par les rapports de force qui sont en jeu chez les trois personnages principaux. Un rapport de force économique et social : une lutte des classes avec patrons et prolétaires ; un rapport de force d'ordre privé et un autre plus souterrain : pour s'échapper de la misère, la nourrice entretient une tradition orale, du côté des contes, de la rêverie, des souvenirs. La mère se libère par les fantasmes, les voyages et la célébrité."

    Frédéric Pierrot enthousiaste

    Frédéric Pierrot, qui incarne le médecin, parle de ce qui l'a séduit dans ce projet : "Je me suis senti concerné au plus haut point puisque je suis père de quatre enfants. L'allaitement est au coeur du film, ma femme a allaité tous nos enfants... Le texte est parfait, au rasoir, je bois les paroles du réalisateur pendant que la costumière prend mes mesures, je concentre mes efforts, je n'ai pas le temps de lire la documentation, mais tout me parle (...) Evoquer ces rapports de force sociaux et intimes, c'est encore parler du désir, de la culpabilité que nous ressentons tous, pères et mères, sans jamais échapper aux influences judéo-chrétiennes qui nous assaillent. Ce film décrit les tensions d'un autre âge autour de ce qui fait les fondements de nos vies."

    Médecin du (beau) monde

    Le comédien Frédéric Pierrot revient sur le contexte historique du film : "On remettait en question, dans cette seconde moitié du XIXème, l'envoi des enfants en nourrice à la campagne, qui impliquait un fort taux de mortalité. Les bourgeoises continuaient ainsi à s'épargner les soins et l'allaitement dus à l'enfant, dont la venue n'était pas toujours désirée et le statut encore incertain, en ayant recours à une "nourrice sur lieu (...) Mais quid de l'enfant de la nourrice ? Le paradoxe est criant : la mercenaire abandonnait son enfant à une mort quasi certaine pour louer son lait, son corps, et nourrir l'enfant des riches à la ville. Cette domestique était "à corps perdu" à disposition de la famille. Pour plaire à une clientèle mondaine, les médecins n'hésitaient pas à accommoder leur discours pro-allaitement et à accumuler les contradictions. La nourrice à domicile était contrôlée par le médecin."

    Un scénario remarqué

    Pour le script de La Ravisseuse, Véronique Puybaret, a fait partie des dix finalistes du Grand Prix du Meilleur scénariste lors de l'édition 2002.

    Breillat nourricière

    La réalisatrice Catherine Breillat est créditée au générique comme consultante sur le scénario. Ajoutons que Florence Vignon, scénariste et interprète principale du Bleu des villes, a également collaboré au script de La Ravisseuse.

    L'ouïe Sclavis

    Comme pour son précédent film, Antoine Santana a confié le soin de composer la bande originale de son film au grand jazzman Louis Sclavis, clarinettiste qui a souvent collaboré au cinéma avec Bertrand Tavernier.

    In mémoriam

    Dans un premier temps, le cinéaste avait pensé intituler son film De Profundis.

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