Quand je serai star a décroché le 54e Prix Jean Vigo 2004. Créée en 1951, cette récompense, qui porte le nom du réalisateur de Zero de conduite et L' Atalante, vise à distinguer chaque année "un film qui se caractérise par l'indépendance de son esprit et de la qualité de sa réalisation".
Le cinéaste offre à Arielle Dombasle le rôle délicat d'une actrice sur le déclin. "(...) il a fallu le "cran" d'Arielle pour accepter, avec ma proposition, les arrières-pensées auxquelles un tel rôle allait l'exposer", confie-t-il. "Et il a fallu aussi son intelligence particulière pour comprendre en même temps que ce moment tragique d'une actrice en perte de vitesse, comme Diane, pouvait paradoxalement fournir un motif de comédie. Mais ce n'était pas tout : la proposition d'un tel rôle contenait encore une autre dimension, à laquelle Arielle n'était pas habituée et qui la prenait sans doute au dépourvu : je veux parler de cette dimension maternelle et éducatrice qu'impliquait le rôle de Diane. Une dimension presque métaphysique en définitive, mais d'autant plus difficile à animer que précisément, elle se conjuguait aux échecs apparents du personnage, et à la cruauté d'une comédie dont le ressort risquait de l'atteindre personnellement."
Patrick Mimouni a fait appel à plusieurs acteurs déjà vus dans ses précédents films, à commencer par les deux acteurs principaux : Arielle Dombasle, héroïne de Villa Mauresque et Yvan Fahl, apparu dans Le Traité du hasard (1998), le précédent opus du réalisateur, dans lequel figuraient aussi Eliane Pine Carringhton et Nini Crépon. Le réalisateur s'explique sur cette idée de troupe : "(...) je préfère toujours revenir à la troupe qui, au fil des ans, s'est déjà constituée, comme on revient à d'anciennes amours, ou plutôt comme pour prolonger et développer ces amours. C'est que les films antérieurs donnent déjà au film en devenir une mémoire, et une mémoire précieuse, indispensable, en ce qui me concerne, une mémoire à la fois culturelle et sentimentale."
Comme le personnage qu'il interprète dans le film Yvan Fahl a lui-même pensé à devenir steward, à la fin du tournage du Traité du hasard. Le cinéaste se souvient : "(...) Yvan avait renoncé à toute ambition de spectacle. Avec la belle et franche conviction d'un jeune Abraham qui brise ses propres idoles et quitte sa maison d'enfance, il rejoignait résolument une école de stewards, pour un apprentissage déjà décidé et anticipé par lui, et dont il payait le premier trimestre avec son premier cachet de comédien. Et, tout en lui enviant le romanesque de ce destin de steward presque biblique, je le trouvais si doué qu'en même temps je en pouvais m'empêcher de le mettre en garde contre cette résolution, qui pourtant n'avait rien d'un caprice, où je l'observais se construire et faire ses premiers pas dans sa vie d'homme."
Pour l'écriture du scénario, le réalisateur s'est adjoint les services du critique Frédéric Strauss, qui fut rédacteur aux Cahiers du cinéma dans les années 90, avant de travailler à Télérama. L'acteur principal du film, Yvan Fahl est lui aussi crédité comme co-scénariste.
Patrick Mimouni donne des précisions sur le titre de son film : "Quand je serai star, quand je serai star, quand je serai star... Le ressassement de cette promesse salutaire, sa ritournelle si puérile, si séduisante et si obsédante, contiennent le paradoxe d'une idôlatrie épuisante, étouffante, et détestable en définitive, contre laquelle il est inévitable de se rebeller, mais précisément on ne peut pleinement s'en libérer qu'en reconnaissant qu'elle cristallise aussi une part de nous-mêmes ; et probablement la part qui nous reste, malgré tout, la plus précieuse parce qu'elle a produit l'enfant que nous étions."
Quand je serai star est aussi le titre de la chanson qu'interprète dans le film Arielle Dombasle. Parallèlement à son activité de comédienne, Dombasle mène une carrière de chanteuse : elle a enregistré des disques dans différents styles, du classique à la salsa.