Le réalisateur Edmond Bensimon nous raconte la genèse de l'histoire : "Je me suis mis à imaginer le parcours de ce pauvre type qui pense que Charles Aznavour n'est pas homo et puis, progressivement, je me suis dit que ce serait drôle qu'il soit fan et qu'il veuille le rencontrer. Je ne me suis jamais posé la question de savoir s'il fallait écrire cette histoire à propos d'un autre chanteur. Il me paraissait évident d'écrire à propos de quelqu'un avec qui on a grandi. Aznavour, c'est un peu comme un oncle qu'on n'a pas vu depuis longtemps. On le voit épisodiquement à la télévision et on se l'approprie facilement. C'est une institution et il m'en fallait une."
Jean Claude, interprété par Gérard Darmon, est un personnage empli de rêves et de l'espoir de rencontrer son idole, Charles Aznavour. "Jean Claude", raconte Edmond Bensimon, "devait être interprété par un acteur capable de jouer "large", comme dans les années '50. (...) Je savais qu'il chantait bien et je me suis dit "pourquoi pas!" (...) Ma crainte en tant que réalisateur d'un premier film était d'avoir affaire à un acteur qui ne me fasse pas confiance. (...) Gérard était un peu timide mais j'ai senti le désir dans ses yeux. J'ai vite compris que c'était lui et personne d'autre." Outre jouer la comédie, Gérard Darmon avait un challenge de taille : chanter! Cela n'étant pas nouveau pour lui car ayant déjà enregistré un premier album l'an passé (Au milieu de la nuit), il a du tout de même forcer sa voix en la montant de plusieurs tons.
Tous se souviennent de Gérard Darmon poussant la chansonnette dans le film culte La Cité de la peur. Alain Chabat l'accompagnait pour le titre La Carioca. Il a également chanté dans Le Grand Carnaval avec Jean-Pierre Bacri et dans Le Beauf où il interprétait une chanson d' Alain Bashung.
Chose originale, Edmond Bensimon a pris le parti de tourner son film en deux formats différents. S'essayant au numérique, il a tourné les scènes de réalité en DV et l'imaginaire des chansons en 35mm.
Emmenez-moi a été tourné dans le Nord de la France essentiellement sur la route du Paris-Roubaix. Le réalisateur témoigne de ce choix : "Je voulais que l'on sente la vie difficile des gens du Nord. J'aimais l'opposition entre les paysages marqués du Nord et les rêves acidulés de Jean-Claude."