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    L'Ile nue
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    4,2
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    Rod
    Rod

    13 abonnés 3 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 novembre 2024
    Les seuls voix qu'on entend sont des rires, puis des pleurs.
    etla vie qui se perpétue au sein d'un
    Théophile Dress
    Théophile Dress

    1 critique Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 1 juin 2024
    Le film souffre grandement de l'absence de son et de couleur, ce qui nuit profondément à l'expérience cinématographique. Sans la richesse de la palette visuelle, les scènes perdent de leur éclat et de leur dynamisme, plongeant le spectateur dans une atmosphère terne et monotone. De plus, l'absence de bande sonore enlève toute dimension auditive, privant le film de sa capacité à émouvoir et à immerger le public. Ces lacunes combinées laissent une impression d'inachevé et de manque de soin, transformant ce qui aurait pu être une œuvre captivante en une expérience plate et décevante.
    Peter Franckson
    Peter Franckson

    56 abonnés 1 164 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 13 décembre 2023
    Il s’agit d’une chronique, au fil des saisons, sur un ilot (Sukune) de la mer intérieure de Seto, entre les 3 îles principales du Japon, Honshū (où se trouve Hiroshima dont est natif le réalisateur, Shikoku et Kyūshū. Le film est surestimé à cause de sa belle photographie et son minimalisme (sans dialogues) et de son néo-réalisme contemplatif. On peut le voir comme une illustration du mythe de Sisyphe (personnage condamné, pour avoir voulu défier les Dieux grecs, à pousser un rocher jusqu’en haut d’une colline d’où il en redescendait à chaque fois) mais il est trop long (1h34), trop lent, empreint de misérabilisme et de pathos. La répétition des scènes de portage d’eau douce dans 2 baquets reliés par une perche en bois et la montée au sommet de l’îlot, de nuit comme de jour (à partir d’un ruisseau d’une île voisine que le couple atteint en barque manœuvrée à la godille) est fastidieuse (le spectateur a compris le côté répétitif et fatiguant, sans besoin que le réalisateur insiste lourdement pendant les 30 premières minutes du film). N’oublions pas que le cinéaste se focalise sur un couple de marginaux (certes, un des enfants est scolarisé), ayant perdu une part d’humanité (car ne se parlant pas) qui a décidé de vivre sur un îlot, sans eau douce et de cultiver, en terrasse, des légumes à tubercules et des céréales, sans récupération de l’eau de pluie (c’est-à-dire en mettant la charrue avant les bœufs) et à quelques encablures du monde moderne (restaurants, magasins de télévision, téléphérique, etc.). Seule la musique (accordéon, guitare) d’Hikaru HAYASHI (1931-2012), 29 ans à l’époque, évite l’assoupissement.
    JoeyTai
    JoeyTai

    20 abonnés 445 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 juillet 2022
    Kaneto Shindō est un réalisateur exigeant. Il atteignait avec ce film de 1960 une épure qui peut fasciner ou rebuter. L'un n'est pas incompatible avec l'autre d'ailleurs ! L'île nue, comme son titre l'indique, centre l'histoire sur une petite île japonaise assez hostile. Très pentue, l'eau potable y est inexistante. La famille qui vit dessus est donc condamnée à faire des aller-retour incessants avec le continent. J’utilise le terme "condamnée" car ses membres ne s'arrêtent jamais de travailler. Une scène revient de façon récurrente durant tout le film : les parents se rendent en barque sur le continent, remplissent deux grands seaux d'eau, les ramènent en barque au bas de l'île, puis les montent à dos d'homme - et de femme - sur un minuscule chemin escarpé jusqu'aux plantations à flanc de colline. Et ce quel que soit le temps... Cette abnégation, pour ne pas dire ce sacrifice, force le respect. Dans le même temps, j'étais pris d'un sentiment de malaise, parfois même de révolte, devant cette accumulation d'efforts, de prise de risques, de place si réduite pour les loisirs, le plaisir ou la contemplation. Très vite, je me suis demandé ce qui se passerait pour cette famille très isolée en cas de gros pépin. Le film apporte d'ailleurs une réponse. Les plans sont magnifiques, les acteurs excellents, et la petite musique sied bien au sujet. Un film fort, qui annonçait le futur chef d’œuvre du réalisateur, Onibaba.
    Nicolas L.
    Nicolas L.

    90 abonnés 1 751 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 mai 2022
    Un film japonais sur le drame du quotidien de paysans sur une île isolé du monde et d'eau courante.pas un seul dialogue, pas un seul mot prononcé dans ce film et c'est la, je trouve la gageure du film. L'histoire est simple mais dure, les paysages sont classiques mais filmés ici avec beaucoup d'esthétisme. Film pas facile mais beau film quand même.
    stans007
    stans007

    25 abonnés 1 319 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 avril 2022
    Film moderne muet, en noir et blanc, d’une beauté absolue, bouleversant. Photo splendide, musique adaptée, une œuvre d’art !
    Boby 53
    Boby 53

    17 abonnés 191 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 avril 2022
    Grand classique en superbe noir et blanc, évidemment aujourd'hui cela peut sembler lent et répétitif, à l'aune du cinéma actuel.Mais c'est aussi ce qui fait son charme envoûtant, avec cette très belle mélodie tout aussi célèbre l'accompagne !
    Om3arbi
    Om3arbi

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    5,0
    Publiée le 29 septembre 2021
    1. Synopsis

    C’est l’histoire d’une famille. L’histoire d’une famille en difficulté. L’histoire d’une famille sur une île qui, bien que très seule, traverse des moments douloureux. En effet, celle-ci n’est pas des plus fertiles et les récoltes ne sont pas très fructueuses. Les réserves d’eau s’amenuisent et la moindre perte peut s’avérer préjudiciable. Accompagné de leurs deux enfants, celle-ci va alors tout mettre en œuvre pour tenter d'affronter les mauvais jours, continuer à (sur)vivre et faire face aux embûches à laquelle la vie nous confronte tous.

    2. La famille

    Berceau de nos valeurs et nos codes. Foyer de tout notre amour et de tout notre respect. Elle est celle sans qui nous ne serions pas là aujourd’hui et celle sans qui nos chemins seraient sûrement brumeux. De tout temps, elle a toujours tenté de faire au mieux pour élever sa progéniture, lui donner pleine satisfaction. Elle a toujours fourni les efforts nécessaires à la survie de sa tribu, son bien-être. Elle a toujours tout fait, dans un processus certes très primitif, pour tenter de la préserver des éventuelles menaces qui pouvaient planer autour d’elle, que celles-ci soient visibles ou non. Elle a également toujours montré, par ses gestes notamment, à quel point elle était impliquée dans le développement de sa descendance et à quel point elle veillait aux grains pour garantir la prospérité de celle-ci.

    Il existe cependant plusieurs formes pour exprimer et extérioriser son amour et plusieurs êtres vers qui cette affection peut être adressé. Je m’en vais donc, avec ma faible expérience en matière de critique et mon orthographe parfois approximatif, tenter de démontrer ce qui est particulièrement frappant dans ce métrage et ce qui le rend si particulier.

    3. Les enfants

    Il n’est pas toujours chose aisé de montrer son amour à ses enfants, surtout quand le temps et les mots nous manquent. Chez certains c’est par l’étreinte, chez d’autres par les coups. Dans notre cas de figure, c’est le dévouement qui prime. Tout au long du métrage on voit, par les différentes actions des parents notamment, que c’est l’une des principales manières pour eux de l’exprimer à l’égard de leurs progénitures. Que ça soit par l’effort pour les emmener à l’école, l’eau sacrifié pour le bain, le combat de la maladie d'un des enfants ou encore les repas de chaque soir, l’amour y est omniprésent et, qui plus est, dans sa forme la plus brute.

    Ce qui fait vraiment chaud au cœur avec ce procédé, c’est que l’amour que l’on reçoit est certes différent mais est tout autant fort, surtout dans sa symbolique. Il offre également un rapport bilatéral puisque, lorsqu’il y a dévotion, il y a normalement gratitude.

    Elle est l'une des plus belles manières de renvoyer la balle à nos parents, de leurs montrer que leur dévouement n’est pas vain. Que leur travail, qu’il soit rémunéré ou non, le sera toujours finalement. Que les années de durs labeurs ont porté leurs fruits et que la relève est assuré. Dans ce métrage, pour exprimer celle-ci, la parole n’est en aucun cas sollicité. Au contraire, c’est justement ce silence, quasi religieux, qui réussit le tour de force de l’exprimer, le sublimer et même de renforcer son propos. C’est beau, c’est pur, c'est sincère et qu’est-ce que ça fait du bien. Exprimer des sentiments primitifs par des actes primitifs. Une des plus belles formes d’amour qu’il puisse exister.

    4. La terre

    Au cours du processus de la vie, nous avons tous fait face à des hauts et des bas qui peuvent plus ou moins l'influencer. Ceux-ci peuvent affecter notre famille, notre foyer et même notre travail. Ici, hormis l’amour, il n’y a presque que des bas. Comme si ce n’était pas assez, ceux-ci sont invisibles, pernicieux et quasi omniprésent. Il est donc parfois difficile de faire preuve de résilience, surtout quand la menace n’est pas tangible. Ici, son nom est l’infertilité. Elle met à mal toute la famille et la rend alerte sur presque tous les aspects de la vie. Elle donne envie de tout lâcher, d’explorer de nouveau horizons et d’enfin en finir avec ce calvaire. Cependant, il y a parfois une sorte de force qui nous retient, qui veut nous dissuader. Qui ferait tout en son pouvoir pour préserver le peu de vie restant en son sein. On appelle ça l’amour de la terre. C’est fou comme dans ce métrage on arrive à ressentir cette affection et ce respect que tous les membres de la famille portent à son égard. C’est presque comme si l’île formait un tout, un ensemble, composé de sa végétation et de ses résidents.

    Pour mieux nous faire comprendre les intentions du réalisateur, nous avons également le droit à des plans somptueux dissimulés çà et là dans le récit. Ceux-ci sont très importants et portent en eux une symbolique extrêmement forte puisqu’il permette, au public que nous sommes, de mieux comprendre où le réalisateur voulait en venir et montrer ô combien cette facette est importante dans son cœur.

    5. La musique

    Comme si tout cela n'était pas suffisant, il y également cette somptueuse mélodie. Si belle et si mélancolique à la fois, qu'elle vous fera parfois sourire, parfois pleuré. Si intense et si bien placé, qu'elle peut nous faire adhérer au paysage et parfois nous y perdre. Si extraordinaire qu'à elle seule, elle suffit à exprimer tous les mots et à montrer tous les maux. Si simple et si onirique, qu'on se croirait tantôt dans un rêve et tantôt dans un cauchemar. Si représentative. Si pure. Si tellement de choses au final qu'il serait pour moi dur de tous les énumérer ...

    6. Conclusion et réflexion

    C’est finalement ça qui est si magnifique et si particulier dans ce film. On a vraiment l’impression que Kaneto Shindō s’est complétement consacré à son art et que c’est presque comme si l’un des enfants de l’île c’était lui et que, maintenant devenu adulte, il voulait transmettre cet amour et léguer un héritage à ses enfants et à la nouvelle génération, la seule pouvant le préserver, c’est-à-dire nous, simples spectateurs que nous sommes…
    Bernard D.
    Bernard D.

    113 abonnés 613 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 janvier 2021
    Le film « L’île nue » de Kaneto Shindô (1960) est pour moi lié à un souvenir scolaire : je devais faire une « composition française » (comme on disait à l’époque) et en manque d’idée, ce film vu à sa sortie m’avait permis d’avoir une excellente note !
    L’histoire est pourtant très simple : sur un minuscule îlot du sud-est du Japon, un couple d'agriculteurs avec 2 jeunes enfants cultive une terre aride et doit aller en barque à la godille à plusieurs reprises par jour chercher sur la terre ferme de l’eau douce et c’est avec une très grande attention et parcimonie que chaque plant cultivé est arrosé.
    Cette histoire très répétitive au rythme des saisons est émaillée par 2 épisodes : l’un de joie car la pêche d’un gros poisson permettra à cette humble famille de faire une petite sortie (et l’achat de maillots de corps pour les garçons) et l’autre triste avec la mort du fils ainé qui sera incinéré en présence des élèves de sa classe mais – curieusement – d’aucun adulte. La mère se révoltera alors en arrachant quelques plantations mais elle reprendra rapidement son travail sur cette terre ingrate où « il faut toujours cultiver plus haut » … car c’est hélas son destin ancré dans l'humilité et le fatalisme d'un Japon marqué par le bouddhisme.
    Ce film en noir et blanc est d’une beauté extraordinaire et il est caractérisé par l’absence de tout dialogue (quelques bruitages tout au plus) mais il est bercé par une mélodie inoubliable de Hayashi Hikaru qui est reprise avec un chœur à la fin du film.
    Un film « contemplatif » à ne surtout pas rater.
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    701 abonnés 3 050 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 septembre 2019
    Rarement le silence n’aura été à la fois si douloureux et si poétique. Parce qu’il se dépouille de toute parole pour concentrer son attention sur le langage du corps, L’Île Nue s’offre à nous comme un geste long et répétitif qui plie les silhouettes, les écrase sous le poids d’un sol qui ne se laisse cultiver que péniblement. Il y a ce quelque chose de primitif, de premier dans le geste-même du cinéaste qui l’inscrit hors du temps, qui l’érige au rang de peinture immémoriale du travail et des jours, à l’instar – si l’on venait à déplacer notre point de vue de l’Orient vers l’Occident – de la mosaïque du calendrier agricole que l’on contemple, par exemple, au Musée d’Archéologie Nationale. Le découpage du métrage en chapitres de longueur inégale reproduit le cycle des saisons : ou comment une famille affronte un quotidien insulaire, en partie coupé du reste du monde, soumis aux aléas d’un climat qui tantôt gèle tantôt brûle les plants. En filigrane, le sol aride et pentu se mue en métaphore d’une intériorité déchirée par le labeur et la perte d’un fils : le personnage de la mère s’écroule d’ailleurs à la trentième minute de film sous un effort démesuré, annonçant de façon proleptique sa chute psychologique à venir. Les seaux d’eau servent à arroser des cultures qui paraissent toujours aussi sèches, à l’instar du cœur calciné qu’une femme essaie chaque jour d’apaiser. Pourtant, L’Île Nue n’accorde jamais à l’humain le devant de la scène : Shindō capture par son image un paysage qui constitue le maître absolu et que les êtres qui tentent d’y vivre doivent servir inlassablement. Le premier personnage du film, c’est la nature tout entière que l’on convoite depuis le lointain d’une embarcation. À chaque aller-retour des parents s’installe une terreur douce : allons-nous réussir, une fois de plus, la traversée ? dans quel état allons-nous retrouver nos enfants ? L’île devient une figure massive, source de mystère et de mise à mort de ce mystère par le constant retour du quotidien. Les hommes se définissent par leur mouvement, constant, voué à se répéter encore et encore ; l’île, au contraire, ne bouge pas, s’érige en paradis extérieur renfermant les peines les plus éprouvantes. L’œuvre de Kaneto Shindō revient aux fondements de la culture japonaise pour délivrer un véritable joyau de cinéma, aussi contemplatif que trépidant, où la tendresse de certaines scènes – notamment la pêche d’un gros poisson et son commerce en ville – perce dans la rugosité ambiante de magnifiques halos de lumière et d’espérance.
    gerald_w-a
    gerald_w-a

    11 abonnés 252 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 octobre 2018
    Choc. Une photographie noire et blanche magnifique (je n'ai jamais autant adoré voir la mer en arrière-plan), un rythme d'une lenteur incroyable mais hypnotisante (sans doute aidée par le thème musical, mélange de légèreté et de langueur), aucune parole, seulement du vécu, une ode à la patience, au silence, à la lenteur. Absolument fascinant.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 094 abonnés 3 969 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 février 2018
    J'aime beaucoup ce genre de film lent et répétitif, où la même chose se produit en boucle, surtout lorsque c'est sublimé par une mise en scène et une photographie de haut vol. La contemplation de l'effort, le labeur, la beauté des corps et des paysages, c'est ça qui fait la beauté de l'Île nue.

    Alors certes on pourrait trouver le parti pris d'avoir des personnages qui ne parlent pas entre eux et donc un film sans dialogue, un film où l'on a juste de la musique, quelques bruitages, où parfois les personnages chantent, mais sans avoir de discussion entre eux, un peu extrême. On n'est pas dans quelque chose de réaliste malgré la contemplation du travail.

    Mais c'est cet extrémisme qui donne la force au film, qui donne la force aux plans où l'on voit ces gens mener leur vie quotidienne dans le silence. S'ils parlaient ça aurait ôté toute la magnifique austérité du film, toute l'épure qui est si belle.

    D'ailleurs le film correspond parfaitement à ce que disait Bresson, le cinéma parlant a inventé le silence. Ce silence qui renforce encore la violence du quotidien, des coups du mari, parce que dans ce calme toute action voit sa portée démultipliée.

    J'aime aussi la narration, toujours sans dialogues, avec juste parfois un texte pour indiquer qu'on a changé de saison car elle réussit à raconter quelque chose de profondément tragique sur la difficulté de reprendre la vie quotidienne après un drame, le tout, bien évidemment, sans trop en faire, avec une grande sobriété et pudeur.

    La manière avec laquelle l'époque à laquelle du film se passe est suggérée est également assez brillante. On commence sans indication d'époque et voir ces paysans vivre sans eau, sans électricité, seuls sur leur île laisse à penser que l'histoire peut se situer il y a plusieurs siècles et puis on voit un bateau moderne dans le fond... Sans doute l'histoire se passe au moment où le film a été tourné, au début des années 60. Cette indication temporelle ne fait que renforcer le tragique de cette histoire de personnes condamnés comme les Danaïdes à porter l'eau et à arroser continuellement ces plantations ou ce tonneau percé sans que rien ne change alors qu'au dehors le Japon se développe.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 17 décembre 2017
    Il semblerait que les habitants de cette région du Japon ont la réputation de vivre en harmonie avec la nature. Disons que Toyo et Senta ne l’ont pas choisi facile en s’isolant sur une île sans accès à de l’eau douce et en essayant de faire pousser des carottes sur un gros caillou. Durant les trente premières minutes, l’action se résume au dur labeur auquel est soumis le couple pour s’approvisionner en eau. Si bien que la séquence où Tayo renverse une chaudière d’eau en trébuchant et que son mari s’avance vers elle pour la gifler vous rentre dedans comme un avion dans une tour. À l’inverse, quand survient le seul éclat de rire du film, il a l’effet d’une pluie fraîche en pleine canicule. La vie de la famille insulaire est comme un rituel continu lié à la terre mère. On laboure, on sème, on arrose, on récolte…on y enterre nos morts. L’île nue est une œuvre méditative qui nous amène à réfléchir sur le rapport entre l’Homme et la Nature. Certains y verront un éloge de la résilience. D’autres se diront à quoi bon vivre si on en est réduit à une telle condition d’assujetissement. Quoiqu’il en soit, par son sujet, le film de Keneto Shendõ gagne en pertinence à mesure que l’humanité malmène son environnement. Le cinéaste fait preuve d’audace en proposant un scénario sans dialogue aux actions répétitives. La souffrance qui y est vécue, le rythme du récit et la musique lancinante qui l’accompagne vous heurtent… et puis finalement vous marque pour la vie.
    maxime ...
    maxime ...

    249 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 septembre 2017
    L’île Nue comme la nommé Kaneto Shindo est un film très éprouvant ! L'immersion dans le quotidien de cette famille est pénible tant la souffrance les habites, on subit la météo et les affres habituels avec eux ... La répétition ici est la métaphore du travail de sape auquel se livre l'homme et la femme, l'erreur n'est pas permise y compris entre eux puisque celui-ci n'hésite pas à giflé sa compagne lorsqu'elle s'écroule sous la difficulté de la charge qu'est la sienne. La seconde chute de cette dernière dans les ultimes instants du film laissera le mari dans une tout autre posture et pourtant le regard qu'elle lui renvoie laisse sous-entendre un geste ou une attention de sa part ... Cette fin est d’ailleurs le point culminant de ce long métrage, ils finissent par reprendre les habitudes qui sont les leurs, ils soignent et s’occupent de leurs terres avec méthode et soin comme ultime acte de poésie et de courage à la manière du réalisateur. Oui il filme cette histoire avec âpreté mais jamais à défaut du lyrisme bien au contraire puisque la caméra est partie intégrante du film, Kaneto Shindo est un poète et un esthète. Ce film est donc très déstabilisant, on y va aux forceps, forcément les heurtes font mal ... J'y reviendrais dans quelque temps.
    Acidus
    Acidus

    735 abonnés 3 720 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 septembre 2015
    « L'île nue » nous raconte le quotidien d'une famille d'agriculteurs vivant péniblement sur une petite île sans eau douce. Les spécificités de ce film sont nombreuses. La première est bien sûr l'absence totale de dialogues. L'histoire est rythmée par la magnifique musique de Hayashi Hikaru qui apporte ce qu'il faut d'émotions. L'intrigue est simple, répétitive, lente et monotone à l'image de la vie des protagonistes. Loin d' être un défaut, cette sobriété scénaristique laisse toute sa place à la mise ne scène de Kaneto Shindô. Là, le cinéaste nippon dévoile tous ses talents avec des prises de vues du meilleur effet, un superbe jeu de lumière,... Cette oeuvre contemplative est de toute beauté et réussit à nous bercer sans nous ennuyer.
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