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Un visiteur
5,0
Publiée le 23 juillet 2008
il a fallu 48 ans pour que l'on puisse découvrir ce film merveilleux, autant de calme et de geste réfléchi comme si le film avait également mûri pour ne pas sortir n'important quand, mais comme meme merci à mk2 de le sortir et honte à ugc de préférer les connerie vite digeré de l'été que de donner un peu de culture cinématographie a ses consommateurs!!!! Juste un bémol la musique !!!! un vrai calvaire au bout 1h30
Quel film extraordinaire.Un choc.Voila un film japonais en noir et blanc sans dialogue ou l'action est minimale et qui prend vraiment à la gorge.La musique envoutante,les images magnifiques,les acteurs sidérants tout ici est parfait.Un film vraiment sidérant.
film magnifique que j'ai vu à sa sortie, je n'étais alors pas un cinéphile. Pas un image ne nous laisse indifférent, aucun geste n'est gratuit, j'avais été fasciné par ce film... et ce n'est qu'en sortant que j'ai réalisé qu'il n'y avait quasiment aucun dialogue. Les images sont de toute beauté. la musique une pure merveille. Et d'une sobriété dans leur jeu... Un merveilleux petit bijoux que le noir et blanc ne fait que mettre en valeur. Quand repassera-t'il ?
Film sans aucune parole, centré sur la vie quotidienne et répétitive d'un couple paysan vivant sur une petite île, un rocher presque, avec leurs deux enfants. Ce film s'adresse à un public particulièrement averti.
Ce film me fascine profondément car il reste une énigme à mes yeux. Kaneto Shindô a touché ici à quelque chose d'extraordinaire, d'assez unique à ma connaissance dans l'histoire du cinéma: comment a-t'il pu en effet réaliser un film d'une telle force avec si peu de matière? Pas une seule parole durant tout le film, un scénario que l'on résume en une phrase, les mêmes scènes répétées inlassablement... Mais voilà, on est captivé. Voir cette femme gravir une colline avec ses deux énormes bidons d'eau quasiment en temps réel, n'est pas barbant une seule seconde. On souffre avec elle, on porte nous aussi ses deux bidons d'eau et on comprend bien son labeur. Et quand Shindô filme cette scène au combien banale des deux enfants qui pêche un gros poisson, on se surprend à une émotion inattendue: on rit véritablement avec eux. Tout prend dans ce long métrage, le moindre soupir, le moindre sourire, le moindre regard jusqu'à ce cri de rage et de détresse profondément émouvant de la mère, seul son émis de la bouche des personnages. Shindô peint par ailleurs une nature particulièrement belle, avec un talent de photographe indéniable, le tout mis en valeur par un très agréable thème musical, doux et hypnotisant. Et nous voilà plongés dans la contemplation de cette oeuvre à la force expressioniste extraordinaire. Un film qui, dans la thématique, ne pouvait pas être autre que japonais mais qui se révèle pourtant d'une grande universalité. Une oeuvre décidemment à part, que certains qualifieront d'expérimentale, et qui n'a pas fini de susciter l'admiration et la fascination.
Avec «L'île nue» (1960), Kaneto Shindo a signé une évocation à la fois simple et bouleversante de la survie pénible d'une famille de pêcheurs pauvres perdus sur une île de la mer intérieure du Japon. Il a osé et a réussi le pari de construire un film expérimental, presque totalement dénué de paroles, et tout entier basé sur la récurrence rythmée de séquences quasiment identiques. Film musical envoûtant à la lenteur majestueuse, «L'île nue» montre une maîtrise remarquable du temps, en sorte que, fasciné, le spectateur n'éprouve à aucun moment quelque envie de s'assoupir. Oeuvre typiquement orientale, il illustre à merveille l'humilité et le fatalisme d'un certaine Japon profondément marqué par le bouddhisme. Les personnages y apparaissent écrasés par la nature et par le destin. Le seul moment de révolte de la mère, à la fin du film, sera vite oublié et le cours impitoyable d'une destinée déjà tracée retrouvera tous ses droits. Filmé dans un décor grandiose et jouissant d'une photographie superbe, «L'île nue» est un joyau du cinéma japonais, à découvrir ou à redécouvrir de toute urgence!
Le pari dun film sans aucune parole savère toujours risqué. Poussez le vice en intégrant un rythme particulièrement lent, et une nombreuse répétition des scènes et des plans, et vous obtiendrez à coup sûr un film soporifique. Alors pourquoi nest-ce pas le cas ici ? Shindô a prit le parti de montrer le dure labeur dune famille cultivant sur leur petit îlot privé, devant sans cesse aller chercher de leau douce sur le continent, nhésitant pas à répéter les scènes encore et encore afin de nous intégrer bel et bien dans le quotidien harassant de ses personnages. Privés de paroles, ces humains ne sont plus quune espèce animale parmi tant dautres, vivant en communion avec la nature et subissant ses lois. Quelques soient les difficultés et les malheurs il ny a pas de temps ni de place pour se plaindre. Il faut seulement continuer encore et toujours. La fraternité de lhomme et de la nature est un thème cher à Shindô et quil réinterprètera trois ans plus tard avec Onibaba. Dans ces deux films la nature est un personnage à part entière. Et avec Lîle nue cest une sacrée leçon dhumilité qui nous est offerte. Ici la nature semble gigantesque et toute puissante tandis que lhomme nest quune fourmi fragile et éphémère sagitant en son sein, mais bien loin dun regard cynique, cest avec amour et compassion que Shindô dépeint ses personnages, saluant au passage leur simple courage de vivre et réalisant ainsi un chef duvre rarement aussi représentatif de la condition dêtre humain.