Locataires a reçu le Lion d'argent (prix du Meilleur réalisateur) au Festival de Venise en 2004. La presse le récompense également en lui attribuant le prix Fipresci (fédération internationale de la presse cinématographique) du Meilleur film.
Même après les succès de Bad guy en Corée et de Printemps, été, automne, hiver... et printemps à l'étranger, Kim Ki-duk conserve sa manière particulière de travailler pour garder son indépendance : petit budget, tournage concentré et forte implication personnelle qui le mène à fabriquer lui-même décors ou accessoires. Dans Locataires, il tourne ainsi dans son propre appartement et double lui-même les scènes de moto. La précision de son travail ne l'empêche pas de garder le sens de l'humour : pour une prise de dix secondes, il laissa les acteurs s'embrasser pendant plus d'une minute après l'arrêt de la caméra !
Dans ce film, le personnage masculin, Tae Suk, reste muet. Le réalisateur explique qu'il souhaite "communiquer par le silence". Il espère que le spectateur se laisse suffisament porter par le film pour imaginer lui-même les dialogues, "comme si on avait écrit le scénario ensemble. (...) Dans les festivals internationaux, je suis surpris quand je saisis le comique d'un film sans en connaitre la langue. Cela démontre que la communicattion est possible à travers d'autres supports que la parole [...] mais si mes personnages parlent peu, c'est aussi parce que ce sont des gens profondément meurtris".
Kim Ki-duk a l'habitude de travailler avec des acteurs amateurs ou inconnus, évitant ainsi un surcoût dans le budget mais aussi que le public identifie un acteur à ses rôles précédents, exception faîte de son acteur fétiche Cho Jae-Hyung (The crocodile, Bad guy), devenu célèbre au fil du temps. C'est aussi la deuxième fois qu'il dirige Kwon Hyuk-ho, après Bad guy en 2001.
Kim Ki-duk a écrit ce poème à propos de son film :
Nous sommes tous des maisons vides,
Attendant ardemment que quelqu'un vienne ouvrir la porte et nous libère...
Et un beau jour,
Un homme, comme un fantôme, apparaît et ouvre la porte pour m'emmener avec lui.
Aujourd'hui, je fais confiance à cet homme pour le suivre sans réserve,
Vers un destin nouveau...