Film de science-fiction à l'aspect horrifique, réalisé par Stephen King, dont c'est le premier long-métrage, et adapté de sa nouvelle Poids Lourds parue en 1973, Maximum Overdrive est une œuvre soufflant le chaud et le froid. L'histoire se déroule pendant que la Terre traverse la queue d'une comète, donnant ainsi soudainement vie aux machines, et nous fait suivre un groupe de personnes tentant de survivre à leur folie destructrice. Ce scénario souffre malheureusement de nombreux défauts s'étalant tout du long de sa durée d'environ une heure et demie. En effet, si le synopsis est alléchant sur le papier, il n'est hélas pas aussi bien retranscrit dans les faits. L'intrigue est beaucoup trop décousue, tourne en rond, n'évolue pas et n'exploite pas du tout bien les huit jours pendant lesquels le phénomène se produit. Résultat, si certains passages retiennent l'attention, notamment pour leur violence, d'autres semblent inutiles. De plus, le récit se concentre un peu trop sur les camions, délaissant les autres appareils. Cela est compréhensible car la nouvelle ne s'attarde que sur les imposants bolides, mais l'ajout des autres danger aurait mérité d'être plus développé. Nonobstant, le défaut majeur du film provient avant tout de ses personnages peu intéressants et aux comportements étranges. Du coup, on ne s'attache à aucun d'entre eux et on se moque bien de leur sort. De surcroît, ces rôles sont joués par une distribution mal dirigée, comprenant Emilio Estevez, Pat Hingle, Laura Harrington, Yeardley Smith, John Short ou encore Ellen McElduff. Des noms qu'on oubliera vite vu leurs prestations. Avec de tels individus, difficile de procurer de l'émotion, d'autant plus quand les dialogues sont si inégaux. Si certaines répliques assassines sont bien senties, d'autres sont au contraire plutôt risibles. Sur la forme, la réalisation de Stephen King est assez bonne. Sa mise en scène comprend les codes du genre, même si l'exécution n'est pas toujours au rendez-vous. Les effets spéciaux sont eux invisibles et permettent de donner vie à ces machines et autres cabines tractant des remorques intimidantes. L'allure des véhicules donne une vraie identité à ces carcasses de taules inquiétantes sans conducteur, qui sont des protagonistes à part entière. Les différentes scènes d'explosions et de destructions sont rendues crédible grâce à tout le travail visuel. Dommage que l'immense majorité du film se déroule au même endroit, les environnements manquent cruellement de renouvellement. Tout est trop statique et vu les véhicules, il aurait été possible de transformer cela en course poursuite géante. Ces images sont accompagnées par une b.o. dans le ton avec des morceaux énergiques signés AC/DC. Mais ils laissent aussi souvent place à des instants de silence ou à des séquences laissant rutiler le vrombissement menaçant des tonnes d'acier montées sur roues. Cela combiné donne lieu à une ambiance franchement en demi-teinte, passant de l'endormissement au réveil. Cette prise d'otages improbable s'achève sur une fin vite expédiée, laissant un arrière-goût d'inachevé, venant mettre un terme à Maximum Overdrive, qui, en conclusion, est un long-métrage méritant le coup d'œil, même s'il est loin d'être incontournable à cause de ses multiples tares.