Après le classique « Halloween » (1978) considéré comme le meilleur film du célèbre réalisateur de films d’épouvante et son énorme succès quelques mois après sa sortie (Bouche-à-oreille), John Carpenter écopa d’un contrat de deux films avec la société de production AVCO Embassy. C’est ainsi qu’après l’avoir écrit en compagnie de Debra Hill, il réalisa Fog en 1979 pour sortir un an plus tard. Après une simpliste histoire de sérial-killer, et avant une histoire de voiture animée (adaptation cinématographie certes), John Carpenter nous habitue à une intrigue des plus simples et mise toujours sur sa mise en scène et le suspens qu’il suscite auprès du spectateur. Ici, l’intrigue est toujours aussi simple, cette fois-ci le film s’inspire d’un fait réel ayant eût lieu en Californie, sur la côté près de Santa Barbara vers le 18ème siècle. Se servant de ce fait réel il écrira avec Debra Hill, une histoire de fantômes un peu démodée qui s’inspire d’une légende selon laquelle, il y’a un siècle, un capitaine et tout son équipage, en mer, périt après l’apparition d’un étrange brouillard. La légende veut que lorsque le brouillard reviendrait à Antonio Bay (évidemment on y coupe pas, il n’y à qu’à écouter la scène d’introduction) l’équipage de ce même bateau reviendrait des mers pour se venger des habitants d’Antonio Bay. Une intrigue cousu avec deux fils blancs avec une révélation finale indiquant que finalement il n’y pas à tortiller du cul pour chier droit… Ainsi comme petite anecdote on pourra dire qu’une scène du film à été tourné sur un quai de Bodega Bay, ville ou Hitchcock tourna « Les Oiseaux » (1963). En parlant du tournage, il faut tout de même saluer John Carpenter et son obstination par deux fois durant le tournage, à savoir premièrement car il fallait lutter contre le « Mal » présent dans ce film à savoir le brouillard, car le vent et le brouillard ne font pas toujours bon ménage, ainsi il à quelquefois fallut tourner certaines scènes à l’envers (l’échappé en voiture à l’Eglise par exemple). Puis deuxièmement, après le tournage difficile, le montage et le mixage, le résultat selon Carpenter était « très mauvais. Une vraie catastrophe » ! Donc en un mois, il rattrapa le coup (ou pas, car finalement on ne saura jamais), en refaisant quasiment tout le film ainsi que sa musique, son montage et bon nombre de scènes rendant l’intrigue plus facilement compréhensible (trop d’honneur…). Force est de constater que la bande sonore composé par ce même John Carpenter est sublime, apportant une touche spéciale à l’atmosphère souvent absente dans ce film. Mais bien sûr, le gros défaut de ce film reste comme souvent chez Carpenter, sa volonté à faire redescendre la tension (quand elle est là) et à étendre tout ça pour mieux surprendre le spectateur, sauf qu’ici (Comme selon-moi, dans Halloween), Fog souffre d’un très gros problème de rythme dans le dosage. En effet, le début semble interminable ! De plus, la mise en scène du film est malheureusement très moyenne, la faute également à une photographie très moyenne également. Les acteurs du film ne cassent pas des briques sauf Adrienne Barbeau (compagne du réalisateur suite au tournage du film) assez juste et attachante comme personnage de Stevie Wayne, Janet Leight (Psychose, Halloween 20 ans après) et sa fille, j’ai nommé Jamie Lee Curtis (Halloween, Halloween résurrection, Halloween 20 ans après…) qui nous livre une prestation assez décevante, dommage. Ce film veut avant tout nous faire revenir à l’enfance en nous exposant des peurs enfantines primaires, à l’image de cette scène d’introduction ou se déroule un feux de camp composé d’un vieux marin narrant la légende d’Antonio Bay à de jeunes enfants apeurés. De bons plans et une certaine maitrise de l’éclairage dans ce film à l’image de ces fantômes magnifiquement mis en scène ou l’on ne peut apercevoir que leur silhouette dans la pénombre pour mieux les imaginer (propre à Carpenter et autres réalisateurs compétents comme Spielberg.) Finalement, adepte d’écrivains comme Lovecraft ou Edgar Allan Poe, Carpenter nous parle avec Fog du violent passé de ce pays qu’est L’Amérique. On voit très clairement que Carpenter se fiche de faire des films pour récolter de bonnes critiques auprès de la presse mais plus pour faire réagir son public. Malheureusement, après plusieurs déceptions de sa part, je ne m’identifie pas dans son public. Culte oui, mais pas très brillant.