Le Couperet, vu très jeune, et il y a longtemps, très longtemps, mais j'avais une envie qui me démanger depuis quelques temps: le revoir.
Je n'ai pas pu résister, je devais revoir ce très très bon film, ce fut mon premier Costa-Gavras à l'époque, ça l'est toujours d'ailleurs, mais depuis j'ai vu Eden à l'Ouest, très bon aussi, et aucun autre de lui, je devrais clairement mi mettre, vu comment j'ai aimé les deux là, je pense difficile d'être très déçu sur le reste, j'aime le réalisme qu'apporte Costa à ses histoires, du moins sur les deux que j'ai vu, et le Couperet j'adore, rien que l'histoire j'adore, ce principe de tuer les concurrents, non pas que je sois maso, ou pas totalement mais j'ai adoré cette histoire et les répercutions mentales que subit Bruno Davert le personnage principal.
Costa nous plonge avec talent dans la vie de cet homme fraîchement licencié marié et père de deux enfants, il était cadre supérieur dans une usine de papier et à cause de la délocalisation de son entreprise lui et une centaine d'autres personnes ont perdues leur travail, mais lui juge qu'avec le nombre d'année qu'il a passé pour acquérir ce statut il ne mérite pas de finir avec un job minable, il est prêt à tout pour avoir un poste à la auteur de ses compétences, même si pour cela il faudra tuer.
Un sujet difficile et toujours d'actualité que la perte de son travail, aujourd'hui plus que jamais d'ailleurs, et certains n'acceptent pas de retomber à zero après tant d'année à bosser comme un dingue pour être quelqu'un, c'est totalement compréhensible, cela ne devrait pas être une raison pour tuer des personnes innocentes et dans le même cas, non évidement mais en revanche je peux totalement comprendre le geste, je ne dis pas par là que le geste est pardonnable mais il peut se comprendre, et j'ai adoré suivre José Garcia dans cette descente aux enfers mentale, José qui signe très clairement le meilleur rôle de sa carrière, en revanche les acteurs face à lui ne sont pas tous parfait, il y'a un peu de récitation dans le jeu coté Karin Viard et Christa Theret, mais sinon à part quelques répliques récités le casting est très bon, et un petit plus pour Olivier Gourmet, plus je vois ce mec plus je découvre un grand acteur, je ne l'ai jamais vu mauvais c'est bien simple, ce mec est tout le temps dans le juste, impeccable.
Bref, une mise en scène excellente, une réalisation qui est dans le vif du sujet, une bande son très réussie, une histoire réaliste, et surtout une ambiance réaliste, notamment pour les coups de feu, jamais vu d'aussi bon coup de feu au cinéma, réaliste au possible et enfin quelqu'un qui a mal au bras quand il tire avec un pistolet, ENFIN, non sincèrement j'ai rien à reprocher au film, si ce n'est un tout petit truc, que le personnage de Bruno tombe trop vite dans cette envie de tuer ses concurrents, ça aurait pu être un peu plus long et plus réfléchie comme direction de la part d'un tel personnage, mais bon d'un coté si le gars se croit au dessus des autres et meilleurs que beaucoup de gens, ça ne m'étonne pas qu'il n'est aucun scrupule à tuer, et la fin laisse clairement paraître un type sans pitié, j'ai d'ailleurs beaucoup aimé la fin, ce choix de fin, même si j'aurais coupé quelques plans plus tôt mais c'est une fin intéressante et bien choisie.
En somme du très très bon Gavras.