L'idée de Dans tes rêves est venue du producteur Pascal Houzelot il y a quelques années. Le scénario a ensuiteévolué grâce à différentes contributions dont celle d'Antoine Lacomblez, et ce jusqu'à ce que Denis Thybaud l'écrive dans sa version définitive. Le réalisateur explique ses intentions : "Il ne s'agissait en aucun cas de faire un film ghetto sur un genre musical, mais de retracer un parcours humain dans un contexte d'aujourd'hui. Il n'était pas question d'en faire un conte de fées où de gentils rappeurs gagnent à la fin, mais de faire découvrir un univers concret au-delà des clichés."
Preuve incontestable du grand investissement de Disiz La Peste dans ce projet : le rappeur a tout lâché pour s'immerger complètement dans l'histoire. Pendant le tournage, il a ainsi quitté femme et enfants pour se mettre en situation de manque affectif et entrer dans son personnage. Sur le plan physique, il a suivi un entraînement sévère pour s'affûter et a énormément travaillé son jeu avec une coach.
Disiz La Peste explique le bénéfice humain qu'il a tiré de ce film : "Au-delà du plaisir de le jouer, le personnage de Ixe m'a permis de revisiter une partie de ma vie, avec certains passages sur lesquels je n'avais pas toujours eu de recul. Ce rôle, sans être celui de ma propre vie, m'a permis de faire un bilan humain. Il n'a pas toujours été facile de me replonger dans mon passé. J'ai parfois été seul, j'ai beaucoup douté. C'est un constat fait d'espoirs et de remises en question. Mais cela m'a aussi permis de me dire une fois pour toutes que je ne regrettais ni mes choix, ni les risques que j'ai pris. À travers cette expérience, j'ai gagné un peu plus de sérénité dans ma vie et je sais que la seule force d'un artiste, quel que soit son domaine d'activité, c'est sa sincérité."
La contribution de Kool Shen, ancien rappeur du groupe NTM, à ce film est loin d'être négligeable. Denis Thybaud se souvient : "Nous avons passé une semaine chez lui à faire des lectures pour corriger des expressions, des détails purement techniques, et c'est lui qui m'a mis en contact avec les danseurs. Sa femme a fait la chorégraphie et il a composé les cinq morceaux de rap originaux. Il m'a également fait découvrir Madizm et Sec.Undo, un duo producteur de musique, dingue de cinéma américain, avec qui il venait de terminer son album solo."
Pour Béatrice Dalle, le personnage d'Ava est venu facilement. Celle-ci se souvient : "Chaque soir, j'apprenais mon texte pour le lendemain et pour le reste, elle est née face aux autres, à travers ce que je ressentais des rencontres dans le jeu. Ce sont mes vêtements, c'est mon look. Je l'ai retravaillé pour le film avec la costumière, mais je suis déjà tellement proche de cet univers que je n'avais pas besoin de forcer quoi que ce soit. Dans la fragilité, le goût de la découverte, je ressemble à Ava, mais pour ce qui est de l'aspect financier du rôle de productrice, j'en suis incapable. Tout ce qui m'intéresse, ce sont les gens ; la seule chosequi compte, ce sont les rapports humains. Et je ne crois pas que l'on puisse se limiter à cela en ayant ce genre de métier !"
Le tournage a duré huit semaines et s'est notamment déroulé au Studio Paris Est pour lesintérieurs et le salon de coiffure. Les scènes de spectacle ont quant à elles été filmées au Théâtre des Bouffes du Nord. Dans Paris, les caméras étaient essentiellement implantées dans les 18e et 10e arrondissements, "la cité" se trouvant rue des Poissonniers.